En décembre 1896, à l'occasion d'une élection législative partielle, les électeurs de Pontarlier élisent le docteur Philippe Grenier député du Jura.
Cette élection a défrayé la chronique parceque le nouveau député avait choisi de devenir musulman à Blida, et s'est présenté au Palais Bourbon avec la tenue traditionnelle algérienne. La presse parisienne a donné libre cours à ses sacasmes jusqu'à ce que les commentateurs découvrent la grande sérénité et le patriotisme du nouvel élu.Jean Jaurés lui a adressé une lettre chaleureuse dans laquelle il lui demande d'être le « député des arabes ».
Les projets présentés par le docteur Grenier enthousiasmèrent l'importante communauté musulmane de Paris.
D'origine paysanne, peintre de la Franche-Comté, après une vie consacrée à évoquer le paysage et les moeurs de son petit pays jurassien, séjourne au Maroc, en Algérie, à Madagascar, dans l'archipel des Comores, à la Réunion et en Polynésie.
Après avoir fixé les paysages et les moeurs menacés de disparition, des peuples d'Afrique et d'Océanie, il se consacre de nouveau à la nature jurassienne. Il mène de front une activité d'écrivain d'art et de peintre. Il laisse environ 4000 oeuvres présentes dans de nombreux musées en France, Suisse, Belgique, États-Unis et dans des collections privées.
Les débuts de la Guerre d'Algérie l'amènent à rappeler les mises en garde faites un demi siècle plus tôt par le docteur Grenier à qui il consacre cet ouvrage.
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