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Une rétrospective de l'oeuvre du peintre « rétinien », depuis le début des années 1980.
Amorcée au début des années 1980, l'oeuvre de Vincent Corpet se saisit de la peinture pour mieux la retourner. Elle vient à l'heure où, après des années de pratiques ascétiques et abstraites, il fait à nouveau bon profiter des joies de la térébenthine : des sujets à tiroirs, de la palette exubérante, de l'imbroglio de la forme ou des emportements de la matière. Sans doute tout cela prend-il un peu le pas sur le sujet, simple prétexte à la déferlante du style dont l'image ici ou là nous restitue quelques bribes. La peinture est profuse, le regardeur se perd et cherche ses repères dans ses méandres colorés, en quête d'indices et de délices auxquels se raccrocher. Elle s'offre sans se donner d'emblée, préférant susciter le trouble, convoquer nos souvenirs, suggérer des connivences. Vincent Corpet s'engouffre dans ce mouvement gourmand de fouille de la peinture, qu'il érige pour sa part en système. En cela il s'éloigne d'une exploration sensible et intuitive du medium, privilégiant la mise en place d'une méthode - il parle de « protocole » - qui vise à désacraliser son objet. Le titre de ses oeuvres n'est rien d'autre qu'un numéro d'inventaire ou de série forgé à partir de la date de réalisation, de la technique et du format de la pièce. Comme un manifeste, qui fait passer au second plan le sens du tableau et minimise la mainmise de l'artiste. Vincent Corpet fait fi des préliminaires et ne s'embarrasse pas de l'arbitraire d'un sujet. Car c'est sur les conditions d'apparition et de transformation de l'image qu'il jette son dévolu. Ses références ? L'art pariétal, le mur barbouillé de taches excitant l'imagination de Léonard de Vinci ou les dessins picassiens, dans lesquels il décèle le processus analogique qu'il applique à ses peintures. Soit un savant jeu de correspondances, de dérivations et de vases communicants qui célèbre, d'un motif, d'une couleur ou d'un tracé à l'autre, la primauté de l'image sur la pensée.
Publié à l'occasion de l'exposition éponyme au MASC, musée d'Art moderne & contemporain des Sables d'Olonne, du 16 octobre 2022 au 15 janvier 2023.
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