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1909 a Spokane, dans l'état de Washington. Les frères Dolan vivent de menus larcins et de petits boulots. Rye, 16 ans, rêve de mener une vie tranquille, mais son grand frère Gig se lie à aux premiers travailleurs syndiqués du IWW (International Workers of the World) qui se battent pour un salaire et des conditions de travail de cents. Quand Rye rencontre la suffragette Elizabeth Gurley Flynn, il tombe amoureux et s'engage dans le mouvement. Au risque de s'y perdre.
Grande saga historique, Jours Meilleurs nous emporte dans une aventure humaine véridique où pauvres, marginaux, anarchistes et suffragettes s'unissent pour imposer leurs droits de travailleurs. De cette époque méconnue des USA, Jess Walter tire un roman passionnant et documenté, qui trouve une étrange résonance avec notre époque.
Dans ce roman hautement social et politique, nous suivons les aventures de Rye Dolan et de son grand frère Gig : orphelins et sans le sou, ils sont des « hobos », des travailleurs itinérants qui sillonnent l’Ouest des Etats-Unis sur les toits des wagons à la recherche de leur prochain job, libres mais misérables. Au début du roman, ils sont installés depuis quelques temps à Spokane, petite ville en pleine expansion de l’Etat de Washington, qui attirent les travailleurs de tous horizons, migrants et hobos.
Mais cela ne se passe pas sans heurts : patrons et autres autorités exploitent et maltraitent sans vergogne ces ouvriers dans des relents de xénophobie et de haine de l’autre nauséabonds. Et quand les syndicats s’en mêlent, la situation devient explosive pour les frères Dolan et les travailleurs de Spokane.
Quel plaisir de lecture dans ce roman ! D’abord parce qu’il raconte la répression sanglante et complètement illégale des syndicats dans les années 1910 et que c’est instructif et passionnant. Ensuite pour ses personnages, qui constituent selon moi la grande force du roman de Walter : la relation des frères Dolan est attachante, la fougue et la combattivité de la jeune syndicaliste qu’ils rencontrent, Elizabeth Gurley Flynn est impressionnante (Walter n’a rien inventé pour ce personnage à la verve inimitable), et le sentiment d’impunité des autorités locales révoltant.
La conscience de l’injuste répartition des richesses entre ceux qui travaillent et ceux qui dirigent, et surtout cette énergie incroyable que déploient les membres de l’Industrial Workers of the World (IWW), premier syndicat à avoir accueilli dans ses rangs tous les travailleurs sans distinction de sexe, de couleurs ou de nationalité, pour garantir de meilleurs conditions de travail aux ouvriers donnent à ce roman un tour politique réjouissant.
Dans un savant mélange de fiction et de faits historiques, le roman de Jess Walter est une réussite ! Et nous donne encore et toujours l’espoir « De jours meilleurs ». Captivant !
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