"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Il m'a appris à éviter les au revoir, à détester les quais de gare.
Quand il m'y accompagnait, il faisait semblant d'oublier l'horaire. Une demi-heure avant le départ, il disparaissait, je m'inquiétais.
Ma mère, compatissante, disait : ''Tu sais, ton père, ses promesses...'' La voiture qui se garait devant la maison, sur le trottoir, la faisait taire. Il ouvrait la porte d'entrée, passait une tête et demandait : ''Alors, qu'est-ce que tu bouines ? T'es prête ?'' [...] Paul des Tures est mort aux alentours de 11h15. En février 1993, le premier mercredi du mois. J'avais vingt-trois ans, je fumais des blondes, lui des brunes sans filtre.
Je suis sa fille aînée.
J'aurai bientôt son âge.
Il venait d'avoir cinquante et un ans.
Chez les des Tures, on ne pose pas de questions. [...].
Dans ses effets personnels, remis aux ayants droit, il n'y avait qu'un briquet jetable, un trousseau de deux clés de voitures, un autre d'appartement et un petit sachet transparent avec son alliance et sa chevalière, couvertes de sang coagulé. ».
Il a cru qu'il ferait mieux que les autres.
Il pensait que tout allait lui réussir...
Il a fini par appeler son labrador chien de con.
Louise, la narratrice, va raconter son histoire de famille. Elle est la fille de Paul et de Suzanne, et elle mène un quotidien haut en couleurs auprès de sa sœur Jeanne et de son frère Gabriel. Son histoire va surtout se focaliser sur son père, et avec ses mots, le lecteur va peu à peu apprendre à connaître cet homme.
C’est un beau roman que nous offre ici Caroline. Teinté de franc-parler, mais également d’une forme de pudeur, ce récit intimiste a su me toucher énormément, et j’ai suivi cette famille tout au fil des pages avec émotion.
Louise va raconter au fur et à mesure son quotidien auprès d’un père parfois fantasque. J’ai senti tout au long des pages la tension monter et le drame arriver. De nombreux secrets de famille feront partie de cette histoire. J’ai été très touchée par les personnages, que j’ai trouvés remarquablement dépeints.
La plume de l’auteure est très fluide. Maniant le franc-parler et la sensibilité tout à la fois, Caroline a un style particulier. Le récit est narré à la première personne sous le point de vue de Louise. J’ai trouvé ce choix très judicieux, permettant ainsi de mieux suivre les pensée de cette protagoniste.
Un récit sensible et intimiste qui retracera le quotidien d’une famille dans laquelle beaucoup de secrets seront abordés. Un roman à découvrir.
Louise est la narratrice de ce roman et nous parle en essayant de le comprendre de la personnalité originale et bien dans son temps de son père. Paul est un looser magnifique, flamboyant, débordant d’idées souvent foireuses, orgueilleux mais dépendant du regard de ceux qu’il aime. Louise essaie de reconstituer le parcours de son père pour mieux le comprendre, pour mieux accepter ce qui s’est passé mais aussi tout ce qu’il lui a laissé, qu'il s'agisse des gestes du quotidien ou de son regard sur le monde.
Louise raconte cette vie de famille mais aussi les choses qu’on ne devrait ni dire, ni savoir. Pour cela, elle consulte les archives, les rapports de police… Mais, en premier lieu, il y a le souvenir vivant de son père, un père qui n’a jamais pris ses enfants pour des cons mais aura souvent oublié qu’ils étaient des enfants et de leur dire qu’il les aimait. Il y a certains récits types qui parlent de manière universelle et la beauté de ce roman est bien cette relation fille/père si forte et si distante à la fois qui se livre ici. Classique mais toujours émouvant.
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