"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Tout juste débarquée de sa campagne, la jeune Antonia devient strip-teaseuse à San Francisco.
Arrivée là presque par provocation, en combattante lesbienne féministe, elle devient vite accro à l'argent facile et aux regard des hommes. Mais quand cette ancienne boulimique sujette aux addictions tente de reprendre le contrôle de sa vie, sa mère tombe malade. Pour payer ses soins, Antonia doit remonter sur scène, voire aller plus loin encore, quitte à risquer la prison...
De San Francisco à Los Angeles en passant par La Nouvelle-Orléans, Antonia Crane dépeint l'industrie du sexe, sa face sombre, mais aussi la solidarité qui s'y déploie. Tour à tour Stevie, Violet, Candy ou Lolita, c'est cachée derrière des pseudonymes aguicheurs qu'elle explore les tréfonds du désir humain. Et appréhende la solitude qui tenaille ses clients autant qu'elle.
Porté par un regard tendre et sans fard, ce premier roman autobiographique raconte l'histoire d'une fille prête à tout pour sauver sa mère, et d'une femme bien décidée à construire ellemême sa liberté, et à s'affranchir jusqu'à s'accepter, enfin.
La prostitution, le striptease… j’ai l’impression que c’est un sujet sur lequel tout le monde a un avis, que chacun se sent légitime à se prononcer mais que la parole est trop rarement donnée aux travailleurs et travailleuses du sexe.
Ce livre est celui d’une jeune femme qui se lance dans l’effeuillage (thème qui édulcore une réalité beaucoup moins glamour), sombre dans la drogue, se prostitue.
Un monde tout en ambivalence pour Antonia. Un monde où son corps est utilisé, chosifié par des hommes et des femmes à la recherche d’un plaisir fugace, de tendresse parfois.
Mais un monde où elle se sent forte, désirée, un monde solidaire, un monde où elle a sa place.
C’est ce que j’ai adoré dans ce roman, rien n’est manichéen, tout est en nuances, tout comme le style d’Antonia. Elle réussit à être cru sans que ce soit voyeuriste ou déplacé.
Mais circonscrire ce récit à l’expérience d’une femme dans le monde de la nuit serait par trop réducteur. Car ce récit permet, plus globalement, d’évoquer les conditions de travail des travailleurs du sexe, les législations et les patrons qui précarisent encore plus ; avec comme solution la création d’un syndicat. Car oui, l’union fait la force.
Enfin, ce récit est un merveilleux hommage à la maman d’Antonia. Cette maman qui a fait du mieux qu’elle a pu, qui a su ne pas juger, qui a été là. Une personne référente pour l’autrice, celle qu’elle ne devait pas décevoir. Une mère présente mais pas intrusive qui a laissé sa fille faire ses propres choix.
Ce livre est un coup de cœur et j’espère que vous le découvrirez !
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