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Consolation et désolation ; l'expérience de la résurrection dans les exercices spirituels

Couverture du livre « Consolation et désolation ; l'expérience de la résurrection dans les exercices spirituels » de Nicolas Rousselot aux éditions Lessius
  • Date de parution :
  • Editeur : Lessius
  • EAN : 9782872992607
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

"Les humains sont inconsolables, affirme Jacques Attali, et tous les actes qu'ils posent essayent d'y remédier". Nous retrouvons cette désolation fondamentale dans le message biblique, spécialement dans le cri de celui qui, dans l'épreuve, reproche à Dieu son silence. C'est lors de la... Voir plus

"Les humains sont inconsolables, affirme Jacques Attali, et tous les actes qu'ils posent essayent d'y remédier". Nous retrouvons cette désolation fondamentale dans le message biblique, spécialement dans le cri de celui qui, dans l'épreuve, reproche à Dieu son silence. C'est lors de la déportation à Babylone que le mot "consolation" va apparaître. Un groupe de croyants autour du prophète Isaïe perçoit un nouveau souffle créateur donné à celui dont le coeur reste ouvert, même au creux de la nuit.
De ce groupe va naître un courant spirituel se centrant sur l'accueil de ce mouvement intérieur où Dieu vient revivifier le dynamisme d'une personne ou d'une communauté, celle-ci éprouvant que sa solitude sera désormais habitée, quoiqu'il arrive, même dans la désolation. Ce courant culminera dans l'Evangile de Jean, où Jésus, avant de quitter ses disciples, leur fait la promesse d'un Consolateur qui sera auprès d'eux pour toujours, et dans la théologie de Paul où la consolation, depuis la résurrection du Christ, précède désormais toute désolation et se manifeste comme une confirmation concrète du salut en chaque existence individuelle.
Au XVIe siècle, Ignace de Loyola reprend le mot pour nommer l'expérience de ce mouvement affectif à la fois positif et durable, qui a guidé sa conversion et qu'il souhaite ensuite communiquer comme une bonne nouvelle à ses contemporains. Nous pouvons voir dans la naissance de la Compagnie de Jésus, l'aboutissement de ce mouvement intérieur personnel. Ignace reprend les règles antiques de discernement des Pères du désert mais il fait oeuvre novatrice puisqu'il comprend l'événement éminemment personnel de la consolation dans une visée résolument apostolique, tournée vers les autres, le contraire d'un retour sur soi et d'une fuite des responsabilités.
Cette foi en la connaissance immédiate de Dieu, fut à l'origine d'un bouleversement que l'Eglise accueillit avec autant de méfiance que d'enthousiasme. Dans cette "manière de procéder", beaucoup de points névralgiques furent touchés : la façon de penser la relation d'alliance entre Dieu et l'homme, l'éducation à la liberté, l'intériorité et à la responsabilité ; la manière d'effectuer les ministères traditionnels de l'Eglise (parole, sacrements, oeuvres de miséricorde, mission), d'honorer la gratuité inhérente à chaque culture, tout en cherchant les moyens les plus efficaces.
L'histoire de la Compagnie de Jésus pourrait être relue sous l'angle de la fidélité à cette intuition originelle.

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