«Je me promenais au côté d'un amour invisible. Difficile de dire ce qu'est un amour invisible. Le vent brusquement changé en caresse sur son front. Une pluie fine et soudaine sur un trottoir brûlant. Un éblouissement qui dure quelques secondes. Impossible d'expliquer ce quelque chose en soi qui s'est installé plus fort, plus haut que le chagrin. Un sentiment maintes fois frôlé dans sa vie et qu'on fuyait. Par peur. Une véritable peur de se retrouver autre, arrachée à la glaise, volant vers les cimes. Légère. Poreuse. Beaucoup trop.» Volupté de se rendormir après une nuit d'insomnie, Suspendre le linge dehors, Garder au chaud un enfant très peu malade... Dans ce recueil de quatorze textes, aux titres puisés dans le quotidien, Françoise Lefèvre confirme son art d'évoquer les émotions les plus subtiles et les plus graves, avec un regard et un style inimitables.
Un recueil de nouvelles tout en douceur, qui malgré la nostalgie et la tristesse qui entourent le premier récit, on se sent enveloppé de tendresse et d'amour lorsque l'auteur évoque ces petites choses qui rendent la vie plus douce, ou plus précisément qui font se remémorer des souvenirs heureux.
Ces moments qui, quand on les a vécus paraissaient ordinaires, mais qui , le temps passé, sont devenus uniques.
Etendre le linge sur un étendoir planté dans un champ, avec un (ou des) enfant(s) qui gambade(nt) alors que le vent souffle ...
Rester tranquille dans la maison douillette à garder un enfant (un peu) malade, un enfant qui a juste assez de fièvre pour être dispensé d'école, et qu'on dorlotera toute une journée ...
Sentir une jacinthe (bleue) et en oublier l'hiver, hiver qui ne durera plus trop longtemps ... ce parfum là annonce le printemps ...
Un recueil très doux, qui évoque des moments similaires à ceux de La première gorgée de bière, mais sans la douce ironie de Philippe Delerm.
Un recueil que je me réjouis d'avoir retrouvé au fin fond d'une de mes Billy, livre de poche acheté il y a bien longtemps, son prix était encore en francs !
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