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L'édifice du marxisme en tant que mouvement de pensée et mouvement politique reposait sur un certain nombre de présuppositions dont plus une seule n'a d'existence tangible aujourd'hui. La réalisation du marxisme au XXe siècle sous les formes du communisme historique ou du «socialisme réel» s'est révélée si catastrophique qu'on ne voit pas ce qui pourrait rester des idées du grand philosophe. Le marxisme orthodoxe, celui qui servit de doctrine aux partis socialistes de l'Internationale ouvrière, aux partis communistes de l'Internationale communiste et aux divers groupes issus du trotskisme, ce marxisme-là est mort et bien mort. Et les opérations de «reconstruction», «refondation» et «réhabilitation» sont vouées à l'échec. Il reste cependant un bon usage de Marx et même d'un certain marxisme qui fournit des outils pour comprendre notre temps. Comprendre l'échec du marxisme et du communisme à l'aide des outils théoriques légués par Marx : tel est le premier objectif de ce travail.
L'évolution du mode de production capitaliste est par ailleurs conforme aux grandes tendances analysées par Marx, tendances qui ne deviennent absolument claires et incontestables qu'aujourd'hui.
Nous ne vivons pas une époque d'excès du capital financier, comme on le lit un peu partout, mais plutôt une époque de pleine réalisation de tout ce que le capital contenait en germe, mais qui était encore empêché par les rapports sociaux et les idées du monde d'avant le capitalisme. Quand Marx montre avec brio que le règne du capital est un règne révolutionnaire, il dit quelque chose qui n'a presque pas été compris par les marxistes, lesquels à force d'annoncer la révolution tous les quatre matins se retrouvent le bec dans l'eau parce que la seule force révolutionnaire qui se dresse devant eux est celle du capital !
Enfin, si on veut être fidèle à l'esprit de Marx et non à la lettre, il faut raser, de la cave au grenier, tout l'édifice du marxisme et repenser à la racine, c'est-à-dire radicalement, ce que pourrait être une véritable émancipation des opprimés, de tous ces damnés de la terre aujourd'hui privés de voix. Face à la course folle du capital, il faut penser les moyens de sauver le monde, de sauver un monde vivable, un monde humain pour tous les hommes que porte cette planète. Et là encore, on trouvera de bonnes pistes chez Marx.
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