Si Christophe Colomb ne revenait pas de son premier périple en Amérique, à quoi ressemblerait notre monde aujourd'hui ?
Karapiru, un Awa de la forêt amazonienne, accepte de suivre Zyad, un riche Qatari ayant mis au point une machine à remonter le temps. Leur mission :
Empêcher l'un des génocides les plus meurtriers de l'histoire, rançon de la découverte de l'Amérique.
Ce génocide se poursuit encore en 2021.
Il devra convaincre ses acolytes, descendants des derniers peuples amérindiens, de remonter le temps pour réécrire cette sombre page du passé.
Modifier la ligne du temps peut conduire à de funestes conséquences.
C'est un roman intéressant, qui permet de se poser pas mal de questions, mais je ne suis pas convaincue complètement.
Histoire : « et si » phrase que tout le monde dit. « Et si j'avais fait ça », « et si j'avais dit ça », etc. C'est l'esprit du roman : et si Christophe Colomb n'avait pas pu revenir en Espagne, comment serait le monde aujourd'hui ?
Zyad a mis au point une machine à remonter le temps, il va monter une équipe afin d'empêcher Christophe Colomb de repartir en Espagne et faire part de ses découvertes. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu. Il se pourrait que l'Histoire soit déjà modifiée... L'équipe est composée d'une personne représentant un peuple opprimé d'Amérique (autant Amérique du Sud qu'Amérique du Nord).
C'est un concept original, il permet de réfléchir à ce qu'aurait pu être le monde si... Cependant, je trouve le discours un peu trop orienté car ce qui s'est passé avec Colomb, s'est également produit avant lui et qui se produira encore dans le futur. C'est le propre de l'homme de vouloir conquérir du territoire et imposer son mode de pensée. Je pense que peu importe la partie de l'Histoire que l'on modifie, il y aura toujours la même problématique de conquête de territoire et de soumission.
À cause de cette orientation un peu trop prononcée dans le fait que c'est forcément la faute à Christophe Colomb, je me suis un peu lassée au fur et à mesure de la lecture. Je trouve que cela manque un peu de suspense, d'aventures, on tourne en rond et par moment, on s'attarde trop sur certains points et pas sur d'autres. Je ne suis pas une fan des batailles, mais pour moi, elles étaient un peu trop sages. Non pas que je veuille du gore, mais un petit peu plus aurait été sympa. Autre exemple, au départ, l'auteur nous fait bien ressentir la différence de vie entre les membres du groupe et Zyad, mais cela s'arrête là, on ne l'a plus du moment où ils remontent dans le temps, or, on aurait dû/pu ressentir l'inverse avec certains qui étaient dans leur élément naturel contrairement à Zyad.
Personnage : C'est intéressant d'avoir mis une personne représentant un peuple opprimé d'Amérique (autant Amérique du Sud qu'Amérique du Nord) liés aux traumatismes des diverses colonisations. Mais finalement, il y a trop de personnages, ils ne sont pas assez approfondis et j'ai eu du mal à bien les identifier, les cerner.
Comme pour le paragraphe précédent, je n'ai pas été convaincu par le personnage de Christophe Colomb. Oui, il a ouvert une nouvelle route, mais ce n'était pas son but de convertir comme on le laisse penser dans le roman.
Titre et couverture : J'aime beaucoup la couverture et c'est elle qui m'a donné envie de découvrir le roman et donc de l'acheter. J'étais intriguée par le titre aussi et après lecture, je ne sais plus trop quoi en penser. Présenté comme il est, c'est un roman sur Christophe Colomb, ou du moins, il ne doit pas revenir en Espagne. Or, vu la tournure du roman, le tome 2 ne peut pas s'appeler Christophe Colomb. De ce fait je ne pense pas que ce titre soit pertinent, et peut-être qu'il aurait fallu axer sur l'aéroquest. Bien sûr, ce n'est que mon avis.
Plume : L'auteur a une belle plume, il sait tenir son histoire d'un bout à l'autre (même si pour moi, il y a une petite incohérence dont je ne peux vous parler sans dévoiler l'histoire). C'est également très documenté pour coller au maximum avec l'époque et les traditions. Petit bémol, mais je suis peut-être passée à côté de l'info : les chapitres sont numérotés en maya, mais sans explication du pourquoi (que le trait fait 5 et le point 1). C'est super sympa quand on connait le code et cela m'a rappelé les cours de maya à la fac, mais je ne vois pas trop le rapport entre l'histoire du roman et l'importance donnée aux Mayas (mais encore une fois, c'est certainement moi qui ai loupé un truc).
Autre chose qui m'a un peu gêné dans la lecture, ce sont les phrases trop courtes et une utilisation particulière des temps verbaux. Je ne suis pas une grande fan du récit au présent, mais pourquoi pas, et sans connaître la raison, un petit passé simple se glisse dans la phrase. C'est déroutant.
En résumé, c'est un livre intéressant, qui fait réfléchir malgré une orientation marquée, je me laisserai probablement tenter par le tome 2. Mais comme je le dis tout le temps, mon avis ne sera pas forcément le vôtre, donc si la curiosité est là, allez-y !
N'allez pas croire que l'ouvrage est le récit héroïque de la vie de ce conquérant espagnol.
Bien au contraire, dans ce roman Christophe Colomb est présenté comme un personnage dont les conquêtes n'ont provoqué que ravages dans les territoires colonisés à la suite de sa découverte du Nouveau Monde : transformation des modes de vie ancestraux, génocide, esclavage, pillage des ressources, désastre écologique .
Comment briser cette chaîne infernale qui perdure ? Il est bien tard en 2022.....C'était en 1493 qu'il aurait fallu intervenir en empêchant le débarquement de Christophe Colomb sur les côtes d'Amérique, son retour en Espagne et par là même la poursuite de l'aventure dans les décennies suivantes par les conquistadors Espagnols et Portugais !
Yann Leroux imagine dans ce roman relevant de la fantasy historique, qu'en 2021 , Ziad , un riche ressortissant des Emirats arabes a réalisé une machine à remonter le temps, jusqu'en 1493, qui permettra de bloquer l'accostage des Caravelles sur les côtes d'Amérique et de couper court aux néfastes conséquences qui s'ensuivraient.
Entreprise généreuse, à priori, mais qui, semble-t-il, n'est pas exempte d'arrière pensées géopolitiques .
Cette machine à remonter le temps prend la forme d'un navire volant nommé Aeroquest, doté de tout le confort d'un paquebot et dont l'équipage est composé d'une douzaine de membres, chacun représentant l'un des peuples amérindiens colonisés. A leur tête Kirapiru, le narrateur du récit, un Awa de la forêt amazonienne auquel Ziad confie le soin de fédérer cette petite troupe et de mener à bien cette mission lourde de danger qui devrait changer la face du monde..
Passé et présent se rencontrent, se heurtent, se combattent dans ce récit d'une épopée pleine de dangers, de fer, de feu, de sang, dans laquelle se glissent quelques scènes plus apaisées, plus tendres, voire cocasses .
Peu habituée aux uchronies, j'ai eu un peu de mal à me retrouver dans cette histoire où l'on tente d'effacer une sombre page du passé avec les moyens du présent. Toutefois j'ai été sensible à la réflexion générale sur la colonisation, à l'humanisme que véhicule le roman . J'ai également apprécié sa dimension informative.Toutes les scènes du récit sont documentées, nourries de données sur le mode de vie des populations concernées, sur leur habitat, leur nourriture, leurs vêtements, leurs coutumes.
CHRISTOPHE COLOMB. LE RETOUR INTERDIT constitue le premier tome d'une fantasy historique qui devrait ravir les amateurs de ce genre
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