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La plus grande partie des communautés juives d'Europe a été totalement anéantie par ce que les Allemands ont appelé " la solution finale ".
Le même projet a nourri l'occupation de la France, mais, contrairement à ce qui s'est passé ailleurs, un peu plus de la moitié de la communauté juive qui y était installée a survécu. La présente étude historique se propose d'analyser le sauvetage des juifs de France non seulement comme l'action héroïque de ceux qui sont entrés dans la Résistance, mais aussi comme le résultat d'une capacité diffuse et répandue de désobéissance civile chez les Français qui, en grand nombre, refusaient de rester passifs devant la souffrance des juifs.
La diversité des actions de sauvetage, en zone libre comme en zone occupée, la propension des laïcs et des religieux à ne pas exécuter les lois du régime de Vichy et les exigences des autorités allemandes, la relativité de l'application des décisions gouvernementales sont révélatrices de cette attitude qui a débuté dès 1940, avant les rafles de l'été 1942. Désobéir, c'était, à certains moments, prendre des risques pour ne pas collaborer et pour tenter de sauver autrui ; c'était refuser d'aider à tuer.
C'était agir seul, les mains nues, dans la clandestinité et la crainte d'être démasqué. Si plus de la moitié des juifs de France ont survécu, on le doit à cet engagement en leur faveur.
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