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Né Charles Messager le 22 novembre 1882 à Paris, il choisit le patronyme de Vildrac par référence à un personnage de Walter Scott, Wildrake. Fondateur en 1905, avec Georges Duhamel, du groupe de l'Abbaye de Créteil, une communauté de jeunes artistes réunis par un engagement humaniste et par une passion pour la poésie, il se révèle là comme un pédagogue de tendance libertaire. Mais c'est comme dramaturge qu'il accède à la notoriété dans les années 20. Sa pièce Le Paquebot Tenacity connaît notamment un grand succès. Son oeuvre poétique en revanche reste dans l'ombre, sans doute trop sincère, trop peu partie prenante des emballements de l'époque. Alors, découvrir aujourd'hui, cent ans après la Grande Guerre, les Chants du désespéré, quel choc, quelle inestimable surprise que ces poèmes de guerre dont l'écriture, sans pathos ni affèteries, est d'une admirable «frappe», d'une sonorité frontale.
«Mais l 'homme qui a trébuché / Entre les jambes de la Mort / Puis qui se relève et respire / Ne peut que rire ou sangloter : / Il n'a pas d'âme pour le deuil».
Sans doute n'y a-t-il rien d'équivalent, à propos de ces temps voués au massacre de masse, en poésie de langue française.
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