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Depuis le comix underground Grit Bath des années 90, le parcours artistique de la dessinatrice américaine Renée French s'est métamorphosé, évoluant vers un registre éthéré que l'on pourrait qualifier de visionnaire. Avec une technique au crayon gris d'une finesse redoutable, Renée French fait apparaître, à l'instar d'un Jim Woodring, des images incroyables venues d'on ne sait quel inquiétant au-delà. Quand elle renoue avec la bande dessinée, c'est pour questionner la narration, creuser une atmosphère, dilater le temps du récit comme dans The Ticking (Toile de fond, L'Association).
Avec Céphalées, Renée French pousse encore plus loin son épluchage de la narration, se plaçant à l'extrême limite de la bande dessinée : l'enjeu pour l'auteur était de représenter ce que lui inspiraient les migraines chroniques dont elle était l'objet (le titre original de l'édition américaine de Picture Box étant H Day, de headache). Deux suites d'images évoluent parallèlement à gauche et à droite du livre, tentant la représentation, l'exorcisme, et la guérison des céphalées.
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