Mallinali est une figure incontournable au Mexique et en Espagne, considérée comme la responsable de la colonisation espagnole, héroïne pour les autres, pour qui elle incarne l'émancipation et la liberté
Fille d'un chef déchu, offerte comme esclave, elle est devenue l'une des plus grandes figures féminines de l'Histoire. XVIe siècle. Malinalli est la fille d'un chef d'un clan d'Amérique centrale. Peu de temps après la mort de son père, elle est vendue à un autre clan pour travailler aux champs et satisfaire la libido de son nouveau maître.
Un jour, d'immenses navires apparaissent à l'horizon, commandés par Hernan Cortez, obsédé par la recherche d'or. Le conquistador repère Malinalli et son don pour les langues. Elle sera son interprète et un des éléments clés dans ses espoirs de conquête. Elle sera également celle qui aura le courage de dire un mot interdit aux femmes de son époque : non !
Au-delà de la légende, voici l'histoire de la Malinche, vivante, jeune, inexpérimentée, souvent dépassée par les événements, mais avant tout, humaine.
Mallinali est une figure incontournable au Mexique et en Espagne, considérée comme la responsable de la colonisation espagnole, héroïne pour les autres, pour qui elle incarne l'émancipation et la liberté
La jeune autrice espagnole nous raconte le parcours d'une femme qui a joué un rôle clé dans la conquête de l'Amérique
Quelles seront vos prochaines lectures ?
Une belle découverte avec cette BD, légende de la Malinche, conquistadors, esclavages, civilisation, langage, passage à l'âge adulte, sexualité et féminisme. L'autrice aborde beaucoup de sujets dans cette oeuvre entre fiction et réalité. On suit la fille d'un chef de clan Malinalli dans son aventure qui sera parsemé de tragédie et de bonheur.
L'histoire est captivante et pertinente, les graphismes sont très agréable, pour un publique adulte ou de grand ados car quelques trigger warning sur certaines planches.
J'ai eu de la chance de découvrir ce livre lors des talents de Cultura. J'ai eu immédiatement un gros coup de cœur.
Alicia Jaraba se penche ici sur la vie de Malinalli, personnage controversé de l’histoire du Mexique. Elle est perçue comme une traitresse qui a collaboré avec les conquistadors espagnols, tournant le dos aux siens. « La Malinche » n’a jamais raconté son histoire, seuls les écrits espagnols et les images des codex Aztèques sur l’histoire de la Conquista l’évoquent.
Tout ce que l’on sait , c’est que Malinalli est probablement issue d’une famille noble dont le village fut conquis par les Aztèques. Qu’elle fut donnée comme esclave aux Mayas où elle apprit leur langue pour survivre.
En 1519, elle fut offerte aux espagnols et là encore, elle apprit la langue et servit d’interprète entre les siens et les Espagnols. Elle commença par s’insurger contre les méthodes de Cortès avant de comprendre le pouvoir des mots et de devenir une grande négociatrice, ce qui lui permis d’éviter bien des massacres.
Elle eut un fils avec Cortès, Martin, qui fut envoyé en Espagne. Cortès la maria ensuite avec l’un de ses soldats dont elle eu une fille. On perd véritablement sa trace après 1528.
Alicia Jaraba, par ce somptueux album aux dessins soignés et aux planches admirablement colorées, donne voix à une grande figure féminine de l’Histoire du Mexique. Elle donne à cette femme au destin tragique la dimension que l’Histoire lui avait refusée, rendant « la Malinche » à la fois étonnante, complexe et humaine. On la voit brillante et courageuse. On comprend qu’elle n’a pas choisi son destin et qu’elle est prisonnière d’une situation et d’une époque.
Voilà une bande-dessinée féministe dans le sens premier du texte : à la fois écrite / illustrée par Alicia Jaraba et narrant la vie de Mallinali, aussi nommée Marina ou La Malinche selon les pays...
Cette omniprésence des femmes aux commandes est suffisamment rare dans le monde du neuvième art pour être soulignée à sa juste mesure.
Alors que Mallinali est une figure incontournable au Mexique et en Espagne, je dois admettre que je n'en n'avais jamais entendu parler avant de lire cet ouvrage.
Traitresse pour les uns, notamment au Mexique, où elle est considérée comme la responsable de la colonisation espagnole, héroïne pour les autres, pour qui elle incarne l'émancipation et la liberté... Autant dire que La Malinche est loin de faire consensus.
Et pour cause, son existence a été pour le moins mouvementée : fille du chef d'une tribu latino-américaine, Mallinali a été capturée par les Aztèques avant d'être vendue comme esclave à... Hernan Cortès, pour lequel elle a servi d'interprète, et même davantage...
Le titre "Celle qui parle" n'est donc pas anodin, puisqu'il souligne toute l'importance des langues diverses dans cet Empire confronté au choc des cultures, tout comme il démontre l'importance de la parole et la nécessité de sortir du silence pour s'affirmer dans un monde où les rapports de domination régissent le quotidien.
Cette BD dresse le portrait d'une femme forte, sans jamais sombrer dans le manichéisme ou la moralisation : nous avons ici affaire à une approche d'autant plus authentique qu'elle est profondément humaine et touchante.
Toutefois, il convient de prendre soin à recontextualiser le propos au regard de la période contée : certes, l'auteure parvient à rendre pertinent le choc culturel entre Mexicas et Conquistadors, en nuançant leurs relations de pouvoir ainsi qu'en mettant en avant la diversité et la subtilité des différentes tribus de l'Empire, elles-mêmes soumises au joug aztèque dont elles n'aspirent qu'à se délivrer...
Néanmoins, j'ai tout de même été un peu dérangée par la manière presque valorisante dont est dépeint Hernan Cortès, qui paraît davantage comme un meneur d'hommes charismatique que comme le Conquistador dont l'Histoire se rappelle.
La somme du travail d'Alicia Jaraba, tant au niveau graphique que de la qualité de la recherche documentaire mérite amplement d'être saluée, puisqu'elle aboutit à une œuvre féminine, historique et culturelle de grande portée, d'autant plus forte qu'elle entre en résonance directe avec le 500ème anniversaire de la Conquista.
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée. Le teaser de l'histoire en dit déjà beaucoup, l'histoire d'une jeune femme au XVIème siècle, entre les Mayas, les Aztèques et surtout l'arrivée des espagnols , qui devient traductrice entre ces peuples pour Cortès venu à la fois conquérir l'or et christianiser coûte que côute la région. Chaque début de chapitre, nous permet de nous repérer entre les peuples de la région et nous donne qq mots des dialectes.
L'histoire est très prenante et l'intrigue monte crescendo .
J'ai beaucoup aimé la grille des dessins assez originale et surtout le choix des couleurs, pas plus de deux nuances par pages, assez sombres dans l'ensemble et pourtant un récit terriblement positif.
Une histoire très intéressante qui porte un éclairage historique à la portée de tous sur cette région et cette période.
Personnage controversé de l'histoire mexicaine, la Malinche n'en reste pas moins une femme, une esclave, qui a dû faire sacrifices, se battre, prendre des décisions pour sauver sa vie... Elle donne un vrai pouvoir à la parole et démontre la force qu'il a fallu, qu'il faut encore dans certains pays, pour prendre part aux négociations de guerre.
Ce magnifique roman graphique se lit de bout en bout, d'une traite, tellement l'écriture est fluide et les dessins percutants. Le choix des dessins, parfois doux, parfois durs, dans des tons se mariant à la perfection au contexte et une vraie réussite.
Fabuleux récit de la vie de cette femme forte, dont malheureusement l'histoire aura fait qu'on n'en connaîtra jamais la réelle complexité.
Mettre au centre du récit la Malinche dans ce monde d'homme est un vrai parti pris et redonne toute l'ampleur que mérite Malinalli. On ne peut qu'approuver le choix de l'auteur et la féliciter pour cet important travail de recherches.
Je ne saurais que trop conseiller cet ouvrage !
Après la mort de son père, un grand cacique (Chef indien) du sud du Mexique, Malinalli est vendue par sa mère comme esclave. Malinalli est une jeune femme intelligente qui développe très vite un don pour les langues. C'est ce don qui lui permet de survivre. Elle apprend au gré de son périple le nahuatl, popoluca et le maya.
En 1519, elle est offerte aux conquistadors espagnols et rebaptisée Marina. Elle apprend alors l'espagnol et Hernán Cortés l'utilise comme interprète pour défaire l'Empire aztèque et conquérir le Mexique. Elle prend de l'importance et devient Doña Marina. Ecartelée entre sa fidélité à son peuple et ses croyances et son rôle auprès d'Hernán Cortès, elle a le sentiment de trahir les siens.
On sait très peu de choses sur celle que l'on surnomme La Malinche. L'auteure lui imagine une enfance, une vie et des pensées. On y croit ou pas, mais elle met aussi l'accent sur la facilité de Malinalli à apprendre les langues et l'importance de la communication entre les peuples. Elle retranscrit avec pertinence le contexte historique, le démantèlement de l'empire aztèque, les conflits entre les différents peuples, la violence aussi, et les manoeuvres des conquistadors. Elle fait de Malinalli un personnage attachant avec des personnages secondaires intéressants pour l'accompagner. Un bémol pour la fin qui s'accélère et qui m'a un peu perdue… Les couleurs, toutes en douceur, mêlées de brun et de sépia illustrent parfaitement le récit.
Merci à Babelio et aux éditions Grand Angle pour cette découverte.
Fille de chef, vendue comme esclave aux Mayas, puis offerte aux conquistadors, Malinalli, apprendra peu à peu les langues des différentes ethnies qu’elle rencontrera et servira d’interprète à Hernán Cortés. Pour elle, « parler » est un moyen de s’en sortir. Connaître la langue de l’ennemi c’est pouvoir communiquer avec lui. Si la figure de la Malinche est assez controversée du fait de son rôle dans la conquête du Mexique, cette BD permet de nous poser des questions sur le personnage, sur ses choix et nous la présente comme une femme vive, persévérante, cherchant à trouver sa place entre deux cultures, et souhaitant protéger au mieux ceux qui l’entourent.
C’est un portrait d’une femme forte, qui résiste malgré les événements et la violence qui l'entoure.
Le dessin très expressif, en particulier en ce qui concerne les regards, nous permet de ressentir les émotions de la jeune femme, ses peurs et ses décisions.
Tout plein de chroniques sur cette merveilleuse BD, j'arrive déjà tard, qu'est ce que je vais bien pouvoir dire de plus ?!
Peu importe, c'est un coup de coeur, je ne peux pas me contenter de quelques mots.
Et pourtant, je ne veux pas non plus en dire trop, car j'ai eu plaisir progressivement à accompagner Malinalli - Marina - Malintzin - la Malinche (tous ces noms évolutifs en fonction des rencontres et des cultures approchées). J'ai pris peur et me suis senti déraciné, lorsqu'elle a vu sa soeur, puis son père, puis elle-même enlevée. Je suis resté perplexe et perdu à l'écoute d'idiomes inconnus. J'ai grandi avec elle devant l'adversité. J'ai eu des remords et des tiraillements lorsqu'elle est devenue interprète, jouant un rôle historique réel dans la conquête des Indes/Andes.
Beaucoup d'émotions par cette lecture, vous l'aurez compris.
J'ai enfin (!!!) compris comment les croisades maritimes de Cortes, et autres conquistadores, avaient pu progressivement chasser le polythéisme bien ancré dans les populations locales.
Les dessins d'Alicia Jaraba, toute jeune dessinatrice, puisqu'il semble que ce soit son 1er ouvrage, sont vraiment beaux, juste peut-être un peu sombres (mais le destin évoqué peut le justifier).
Je recommande pleinement cet album, retenu dans la liste du Prix BD Fnac France Inter 2023. À mon sens, un bon candidat pour la short list...
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