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1962, l'indépendance en Algérie. Deux écoliers, Amine et Lilas, apprennent avec stupeur qu'il sera désormais interdit d'utiliser le crayon rouge. Car le papier reste blanc, l'encre bleue et il n'est plus question de maintenir le « bleu blanc rouge » du drapeau colonisateur. Désormais les corrections se feront à l'encre verte. Au travers de leurs deux voix en alternance, de l'enfance à l'âge adulte, est racontée la destinée d'une Algérie nouvelle qui tente de se construire.
1962, l'Algérie acquiert son indépendance. Quelques étages séparent Ali et Lilas, deux enfants qui vivent dans le même immeuble algérois. Le père de Lilas est mort dans l'armée du FLN. Celui d'Ali y est devenu un héros qui entre ensuite politique.
Lilas et Ali se croisent sans se voir jusqu'à l'adolescence, jusqu'au jour où le hasard les réunit, où ils se regardent et commencent à s'aimer.
Ils vont nous faire traverser 30 ans d'histoire de l'Algérie, de l'indépendance en 1962 à la victoire électorale des islamistes fin 1991.
C'est avec une écriture précise, sans effets de manche mais pleine de poésie, que Maïssa Bey nous fait partager la vie de Lilas et d'Ali au cours de ces trente années d'histoire de l'Algérie.
Dans ce roman écrit à deux voix, celles des deux personnages principaux, nous partageons les espoirs nés de l'indépendance, puis les déceptions de la bureaucratie et de la corruption, et enfin les angoisses de la montée de l'islam intégriste.
L'auteure nous fait partager, à travers Lilas et Ali, les réactions possibles face à ces changements : l'intransigeance progressiste de l'une et la capacité à composer de l'autre (mais les rôles auraient pu être inversés). Des comportements qui éloignent progressivement les deux amoureux/amants/époux/parents jusqu'à ce que chacun d'eux s'interroge et fasse un pas vers l'autre.
Je ne sais plus comment ce livre est arrivé dans ma bibliothèque, mais je me suis laissé séduire par l'écriture de Maïssa Bey, par les narrations de Lilas et d'Ali, et par cette visite de l'histoire algérienne.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2021/08/11/bleu-blanc-vert-maissa-bey-editions-de-laubepoints-je-me-suis-laisse-seduire/
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