"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il y en a malheureusement beaucoup qui confondent "donner son avis" (j'aime ou j'aime pas parce que...) avec "je résume la totalité du livre, fin inclus" !!
Tout va mal dans la vie de Joseph Geist. Il est fauché, sa thèse de philosophie patine depuis des lustres et sa petite amie vient de le mettre à la porte. Alors qu il frôle le désespoir, une annonce dans un journal retient son attention : « Cherche quelqu'un pour heures de conversation ». Un boulot de rêve pour Joseph ! Parler, c est ce qu il fait le mieux et Alma Spielmann s avère l employeuse idéale : vieille dame raffinée, érudite et généreuse qui l invite même à loger dans sa somptueuse demeure. Seule ombre au tableau, Eric, son neveu bien aimé, un jeune homme paumé, énigmatique et manipulateur que Joseph prend en grippe instantanément. Pourtant, il est loin de se douter des conséquences néfastes que les manigances d Eric auront sur le restant de ses jours.
Dans la vie de Joseph Geist, rien ne va : sa copine vient de le jeter dehors et il n’a plus d’endroit où vivre, sa thèse de philosophie est au point mort et sa directrice de thèse lui explique qu’il ne va nulle part et qu’il vaut mieux jeter l’éponge. Plutôt convaincu de sa valeur à bien des points de vue, il rechigne à gagner sa vie autrement que par ses idées et son intellect. Du coup, être payé 100$ par semaine pour philosopher avec une vieille dame solitaire, qui de surcroit lui propose de louer une chambre dans sa grande maison, ca ressemble au plan parfait. Mais les plus belles médailles ont toujours leur revers et dans le cas présent, le revers se prénomme Eric, le neveu de ladite vieille dame, un looser qui n’aime rien tant que demander des chèques à sa tante en attendant son héritage. Très vite, Joseph comprends qu’Eric va devenir son pire cauchemar. Le roman de Jesse Kellerman est une réussite, même si on peut lui accorder quelques petits défauts, comme des passages philosophiques un peu abscons et quelques longueurs. Sa principale qualité résidant dans la complexité du personnage de Joseph, plutôt antipathique, presque asocial, imbu de lui même tout en étant en même temps pétri (et même paralysé) par le doute, un vrai personnage complexe comme les thrillers n’en proposent pas souvent. Sa descente aux enfers, imparable au vu de sa personnalité et de celle d’Eric (qui est tout ce qu’il n’est pas !), semble inscrite dans ses gènes depuis son enfance, raconté dans les premiers chapitres sous forme de flash back. En fait, et c’est particulièrement troublant au vu du dernier chapitre (très ironique dans son ton), « Beau Parleur » c’est l’histoire d’un homme qui n’était pas fait pour sa propre vie, jamais à sa place. Il ne trouve pas sa place dans sa famille du Middlewest, ni évidemment sur le campus de Harvard, il ne trouve jamais le ton qui convient avec Yasmina, sa copine d’origine iranienne. D’une manière générale, Joseph Geist ne sait pas se positionner par rapport aux autres, si bien qu’on finit par se demander s’il n’aurait pas une personnalité un peu « autistique ». Je ne sais pas si tout est crédible mais on marche dans une intrigue limpide, bien menée, écrite dans un style agréable et la plupart du temps facile à lire, si l’on excepte les passages avec des gros morceaux de philosophie dedans, qui ne parlerons pas à tout le monde. Mais même eux, qui tournent souvent autour de la notion du libre-arbitre, ne sont pas là gratuitement. Car c’est bien le libre-arbitre d’un homme mal dans sa vie dont il est question ici, et au final, c’est une question universelle qui peut parler à tous : vivons-nous la vie pour laquelle nous sommes faits ?
Un roman déroutant, qui mène le lecteur dans bien des chemins... Je pense que j'aurais été encore plus surprise si je n'avais pas lu le commentaire précédent en cours de lecture... J'avais aimé "les visages", la curiosité m'a poussé à lire celui-ci et très certainement le suivant !
Il y a un style Kellermann, avec des longueurs, qui fait que l'on accroche ou pas assez vite. Sur "beau parleur" il m'est arrivé une fois ou deux de me dire que c'était un peu gros tout de même mais ça ne m'a pas empêché de dévorer la suite !
Beau parleur de Jesse Kellermann.(2012). Le titre original en anglais me semble plus approprié THE EXECUTOR …c’est un vrai roman noir qui pose la question du libre arbitre, des bons ou mauvais choix qui tracent nos destins.
Ce roman relate l’histoire d’un homme bien ordinaire qui basculera dans l’irrémédiable alors que rien ne l’annonçait chez cet anti-héro.. Joseph vient d’une famille ouvrière du fin fond de la province américaine, une mère effacée, un père violent, un frère tué dans un accident de voiture, un ami prêtre qui éveillera en lui le gout de la littérature . Un brin paresseux il prépare une thèse de philosophie…ses études n’aboutissent pas, sa petite amie le mets dehors… Paumé, sans argent il finit par trouver un travail, logé chez une vielle dame très riche qui cherche quelqu’un pour lui faire la conversation… Serions nous devant une nouvelle histoire à la HAROLD ET MAUDE ? Non !! Notre beau parleur est enfin heureux dans sa vie, une belle complicité intellectuelle se noue entre les deux personnages . Heureux, il ne le sera pas longtemps ! Arrive le neveu Eric, un beau voyou au charisme insolent, parasite, qui sans cesse réclame de l’argent à sa tante. Joseph se sent menacé, et nous, lecteurs, sentons qu’un drame est imminent. D’autan qu’Eric manipulateur à souhait lui propose un marché des plus pervers ..Arrive aussi une femme de ménage désagréable. Quel rôle jouera- t- elle dans cette histoire ? ??? Autre ombre au tableau : Alma la vielle dame se suicide. Joseph hérite de sa fortune..
A partir de là l’irréparable se produit. Comme Raskolnikov, dans Crimes et châtiments, ce jeune homme sage trouve une bonne raison à exécuter un acte ignoble…l’auteur passe du « Je » au « vous » impliquant ainsi le lecteur dans ce thriller. Et comme Raskolnikov, et comme dans le « horla » de Maupassant , Joseph, rongé par la culpabilité, tombe dans une profonde paranoïa qui le conduira lentement à la folie. Sera-t-il maître du dénouement ? se fiera-t-il à son LIBRE ARBITRE ( thème principal qui ravira les passionnés de philo !) )
Volontairement l’auteur fait trainer les premiers chapitres en longueur, ce cheminement est utile pour appréhender l histoire et la personnalité de Joseph. Le rythme s’accélère ensuite avec des descriptions très imagées mettant un terme à cette douloureuse affaire. A vous de décider si vous jugez la fin optimiste ou tragique..n’est ce pas çà le libre arbitre ?
Nathalie Bullat le 21 janvier 2014
Il y en a malheureusement beaucoup qui confondent "donner son avis" (j'aime ou j'aime pas parce que...) avec "je résume la totalité du livre, fin inclus" !!
Vous faites plus que donner votre avis, vous racontez toute l'histoire !
Très bon thriller, même si je regrette certaines longueurs, absentes de son précédent roman « Jusqu'à la folie ».J'ai passé un très bon moment à la lecture de ce roman, même si la situation ne me semble pas très crédible en soi... Le personnage de Joseph Geist est tout de même très atypique, voire intrigant, ce qui peut expliquer les drames qui vont se jouer dans sa vie et que l'on va suivre dans ce roman.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !
Je dois dire que ça m énerve vraiment quand certains lecteurs font le résumé du livre au lieu de donner quelques indices qui vont me donner ou non envie de le lire et qu ils pensent que c'est ça faire une critique!