"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Antoine Galland se retrouve un jour dans un hall d'aéroport, en partance pour un club de vacances en Égypte. Madeleine, sa femme, l'a quitté et, pour les vacances, lui a confié leurs deux petites filles. Antoine a bien besoin de vacances. Il reste éprouvé par son divorce, mais aussi par l'agitation de ces derniers mois, où lui, l'homme discret, maladroit, féru de littérature arabe, s'est retrouvé, bien malgré lui, embrigadé dans une grande opération de communication du jeune Président de la République, Célestin Commode, qui, cherchant la synthèse parfaite pour réconcilier villes et banlieues, jeunes et vieux, modernes et réactionnaires, en même temps qu'une astuce pour relancer la diplomatie arabe de la France, a décidé de remettre au goût du jour Antoine Galland, l'illustre homonyme de notre héros, et traducteur des célèbres Mille et une nuits. Mais notre Antoine, dans ce club de vacances, se retrouve pris dans un jeu mystérieux qui consiste à identifier, cachée parmi les vacanciers, la femme parfaite : Badroulboudour.
Fable faussement naïve sur ce que nous gardons du passé, ce que nous lui imposons aussi - roman drôle, malicieux et magique, Badroulboudour est aussi un éloge lucide d'Antoine Galland (1646-1715), parti de la Somme vers le monde arabe, revenu ensuite l'esprit et le coeur plein de contes merveilleux. Un homme qui aura fait cette chose extraordinaire et altruiste, de chercher à comprendre l'autre.
Jean-Baptiste de Froment est né en 1977. Son premier roman, État de nature, a été salué par la presse comme une fable brillante sur la comédie du pouvoir.
Qu'ont en commun une valise Samsonite noire, Aladdin et un âne qui braie ? « Bradroulboudour » évidemment ! C'est la fameuse princesse, fille du sultan dont Aladdin tombe éperdument amoureux dans l'un des contes des « Mille et une nuits » (devenue Jasmine chez Disney, plus facile à prononcer!)
L'histoire du dernier roman de Jean-Baptiste de Froment se déploie avec malice autour de ce texte fondateur de l'histoire littéraire, que nous connaissons tous sans jamais l'avoir lu (je parle pour moi surtout!), mais que le personnage principal du roman, Antoine Galland, connaît sur le bout des doigts pour en avoir fait l'objet de sa thèse. Et puis Galland était en quelque sorte prédestiné à l'étude des « Mille et une nuits » parce qu'il est l'homonyme de celui qui au XVIIè siècle l'a traduit pour la première fois, l'autre Antoine Galland.
Si Antoine Galland, l'universitaire, est en pleine gloire professionnelle (et ça risque de se gâter), il ne vit pas ses meilleurs moments sur le plan personnel. Sa femme l'a quitté et pour les vacances, elle lui a fortement suggéré d'emmener leurs filles en Egypte au Kloub, une sorte de club Med au carré, dont la description ne manquera pas de vous faire hurler de rire (je ne suis pas remise du roulage de pelle en guise d'accueil). Et ce séjour oriental s'annonce mémorable !
Impossible de résumer ce roman foisonnant, bourré de références littéraires et philosophiques, aussi léger et drôle dans le portrait qu'il dresse de Galland à côté de ses pompes, qui se retrouve pris dans un scandale d'appropriation culturelle, qu'intelligent et profond quand il donne à voir les ravages de l'industrie du divertissement sur la classe politique ou dans les médias (ahh..la version poésie de la Star Ac, délicieux!). Un bel hommage aux « Mille et une nuits » et au pouvoir de l'amour !
J’ai appris bien des choses sur les « Mille et une nuit » à commencer par « Badroulboudour » et sur son traducteur en français. J’avais écouté des émissions de radio sur ces histoires mais je ne me souviens pas avoir entendu parler de ce traducteur historique.
Ce roman a plusieurs trames.
Antoine Galland a été quitté par sa femme qu’il aime encore, à cause de son manque de prise de décision.
Antoine Galland est un bon père mais il n’a pas eu à se battre pour avoir la garde alterné de ses filles…
Antoine Galland est passionné par son homonyme qui a traduit les « Mille et une nuit » et toute sa carrière universitaire tourne autour de cela.
Antoine Galland semble très influençable et il se retrouve mis en avant par le président de la république…
Antoine Galland va se retrouver au milieu d’un scandale, et d’autres événements qui requièrent une prise de position.
Antoine Galland serait-il une marionnette dont on tire les ficelles ?
Donc la question est va-t-il être à la hauteur de ce piège infernal ?
Antoine Galland se croit tranquillement en vacances avec ses filles dans un club en Égypte.
J’ai bien rit avec son côté paumé, son côté dans la lune. Antoine Galland est un antihéros ou un héros malgré lui ? Ce que j’aime dans le personnage d’Antoine Galland, c’est sa vision du monde, la part de magie dans toute chose ainsi que la pensée magique qui aide à vivre le quotidien. On pourrait croire qu’il est à côté de la plaque mais il est là où il a choisi d’être. Ce roman comporte une grande part de réel merveilleux.
Tout ce qui touche à la création, les mots, la traduction et la recherche et tous les questionnements qui en découlent, m’intéresse alors j’ai beaucoup apprécié ces passages là. Il a aborde des sujets sur le pouvoir des textes et des enjeux politiques qu’ils peuvent receler malgré eux. Il est question de différence de Culture. Derrière la postérité de certains textes cultes il y a l’ambition d’un homme ou d’un pouvoir. La façon dont Jean-Baptiste de Froment aborde toutes ses thématiques est très intéressante.
Le sujet est sérieux et traité sérieusement mais dans un roman drôle et abordable. On enchaîne les chapitres pour savoir où il veut en venir. Le lecteur se doute de certaines choses et le narrateur ne cache pas qu’il est question de manipulation, mais de qui ?
Et quelle fin !
Subtil « Badroulboudour » sous ses faux airs d’un conte de par le titre, se cache un roman intelligent et intuitif.
Le premier roman de Jean-Baptiste de Froment « État de nature » très remarqué était une gageure et une sacrée prouesse. Ici c’est le sacre, l’envolée d’un tapis volant. La confirmation d’un auteur au grand devenir, à la belle humilité.
« Le kloub, tu vas voir c’est assez spécial quand même, lui avait dit Madeleine, son ex-femme. »
L’incipit lance les dés. Antoine Galland part en Égypte avec ses deux fillettes. Le Kloub est une parabole, celle des clubs à grande échelle pour touristes où tout est organisé à des fins de lâcher prise. Sauf que dans ce récit aux signaux vifs, Le Kloub est un emblème politique, sociétal. La dénonciation d’une colonisation sournoise et insidieuse. Là où le bas blesse est qu’Antoine Galland est un anti-héros, le bouc-émissaire de règlements de compte ancestraux et inoubliables. Antoine Galland emporte une pierre dans ses bagages. Il se nomme comme le traducteur des « Mille et une nuits » contes arabes publié en 1704.
« Badroulboudour » lève le voile sur les plagiats, les violations de la propriété intellectuelle. Dressé au carré à l’instar d’une table où pas un faux-plis ne brouille les yeux. Ce roman ensoleillé, aux multiples degrés est une analyse contemporaine des faiblesses de notre monde. Une déambulation en Égypte où le cheminement est une invitation à comprendre l’envers d’un décor paradisiaque. Jean-Baptiste de Froment est le génie évident de « Badroulboudour ».Le mirage des « Mille et une nuit, Alladin et la lampe merveilleuse » enclenche dans ce conte-satire l’envol des vérités qui vont éclater à l’instar d’un ballon de baudruche.
Pétillant, frétillant, sous ses allures d’un roman exotique, politique, se cache une profondeur inouïe.
Lisez les références en pages finales, vous comprendrez alors que « Badroulboudour » est le sérieux masqué, un travail de recherches colossales. Une chance pour le lecteur.
Brillant, un lâcher de contes en plein désert. Publié par les majeures Éditions Aux Forges de Vulcain.
Déjà, j’avais apprécié "Etat de Nature", le premier roman de Jean-Baptiste de Froment, même si je disais avoir eu du mal à y entrer. Je viens de terminer son deuxième,"Badroulboudour", récit aux allures de conte oriental sucré/salé, parfumé aux épices. Ni tout à fait le même, ni tout à fait un autre, que j’ai aimé et, je crois, compris...
Ni tout à fait le même, en effet…Ici, le héros, Antoine Galland, universitaire, est un drôle de spécimen, peu adapté à la vie ordinaire. Sa femme l’a quitté et il se retrouve seul à gérer les vacances avec ses deux filles. Que faire ? Il se décide finalement – bien qu’allergique à ce genre de divertissement – à réserver au "Kloub", club situé en Egypte au bord de la mer. Un jeu est proposé aux M. E (Membres Exquis) par les A.D.D (Animateurs Dévoués et Diligents) : démasquer la femme idéale, "Badroulboudour", nom de la princesse du conte "Histoire d’Aladdin, ou la lampe merveilleuse". Ce nom ne lui est pas inconnu, un homonyme ayant au XVIIème siècle traduit les "Contes des Mille et une Nuits" et ajouté quelques histoires encore ignorées dont celle-ci. L’auteur a ainsi déserté les hauts lieux de la politique de son premier roman – encore que – pour un club de vacances et nous promène entre orient et occident, récit sérieux et conte comique, passé et présent, et même, mais je n’entrerai pas dans les détails, une histoire d’amour. Si, si, on peut dire ça. Bref, il nous promène.
Ni tout à fait un autre…Il reparle de la Douvre intérieure et de Nicolas Millegarde un copain d’enfance (voir "Etat de Nature"), le propos est de la même grande érudition, l’écriture d’une veine identique, brillante, travaillée jusque dans la raillerie "Sous l’épaisse couche de maquillage réglementaire, le visage de SAMIA (…) n’était pas directement visible. On devait déduire sa beauté, comme on le fait, pour celle des souveraines disparues, du masque mortuaire qui recouvre leurs dépouilles et manifeste, pour toujours, la splendeur qui fut la leur." Il n’a pas délaissé l’emploi majestueux du subjonctif imparfait – j’adore – ni celui, toujours fort à propos, des cliffhangers. Et, si la politique n’est pas le thème principal elle est pourtant quelque peu présente, vous vous en rendrez compte en lisant le roman et en retrouvant le fameux Antoine Galland, l’autre, lors de son entrée au Panthéon…et ce n’est pas tout. Mais je vous laisse découvrir les nombreux chambardements à venir.
Bourré d’humour, voire de bouffonnerie, sans oublier le panache, cet ouvrage est particulièrement magique.
https://memo-emoi.fr
Aujourd'hui, je vous parle de Badroulboudour de Jean- Baptiste de Froment. Ce roman sort justement ce jour (quelle coïncidence!). Nous découvrons donc l'histoire d'Antoine Galland qui part en vacances dans un Kloub suite à sa séparation. Le voilà donc à l'aéroport, avec ses deux tornades de filles et autant vous dire que le situation ne le met pas du tout à l'aise. Arrivé sur place, l'équipe de son lieu de vacances lui propose de chercher l'amour en lui promettant que Badroulboudour (une créature idéale et enchanteresse) l'attend quelque part.
L'histoire m'a transportée dans un autre univers, celui-ci des Mille et une nuits. J'ai senti un véritable dépaysement à cette lecture. Au-delà d'un récit de vacances, se trame une autre histoire, celle de la traduction des Mille et une nuits par Antoine Galland qui est donc l'éponyme de notre héros. Derrière cette traduction célèbre se cacherait une histoire beaucoup plus sombre. Les vacances de rêve cachent donc d'autres tenants et aboutissants que notre protagoniste principal ne perçoit pas tout de suite. L'intrigue monte peu à peu en puissance et j'ai franchement beaucoup aimé cette histoire.
Antoine Galland est notre narrateur principal. Tout est narré de son point de vue. À ce titre, nous ne voyons pas les choses venir. Antoine est un homme vraiment unique. Introverti et très peu sûr de lui, il ne cesse de se questionner, créant une mini enquête dans le roman.
Je ne connaissais pas Jean- Baptiste de Froment, et j'avoue avoir beaucoup apprécié ma lecture de son roman. L'auteur choisit ses mots avec soin et j'ai vraiment aimé ses tournures de phrases. Il a su me transporter dans son Kloub et dans son atmosphère si spéciale.
Jean- Baptiste de Froment signe donc un bon roman pour cette rentrée littéraire 2021.
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