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Roman mythique, Azizah de Niamkoko est une satire jubilatoire des sociétés coloniale et indigène à l'aube du processus de décolonisation de l'Afrique de l'Ouest.
Reprenant, avec drôlerie, tous les poncifs sur les "Africains blancs" et les "nouvelles élites africaines" soucieuses de revanche et d'ascension sociale, Henri Crouzat livre un tableau tout en finesse des principaux acteurs de ces territoires : le gouverneur, le gendarme, les petits fonctionnaires, le missionnaire, l'aristocrate séducteur, entrepreneur et chasseur, les religieuses, les boutiquiers, les chefs traditionnels, le sorcier, les boys, les ouvriers africains, les auxiliaires de l'administration, les premiers élus, etc.
Ce sont aussi les épouses françaises, les maîtresses indigènes et les jeunes filles blanches, que chacun se partage et s'échange, qui exécutent une pantomime pathétique, entre naïveté, inimitiés féroces, ambitions minables et plaisirs faciles et répétés. Ecartelée entre deux mondes que tout oppose, Azizah, la jolie métisse, reste la seule figure innocente de ce ballet faisandé.
L'auteur s'est appuyé sur son séjour au Togo pour ciseler les personnages et le décor de son roman : la brousse, la piste, le village, la plantation, le comptoir, le cercle des blancs, le club de tennis, le cinéma du chef-lieu, l'aéroport ou le palais du gouverneur.
Paru en 1959, Azizah n'a rien perdu de son charme et de son acidité.
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