"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« Pendant longtemps on a cru que le méchant était Ray Duluc. Il faut dire qu'il avait le profil : des meurtres, des vols de pâtisseries (cookies, flans), des faux en écriture, des rôdes sur le darknet et les sorties d'école. Mais comme a dit la cheffe : Ça n'en fait pas pour autant un coupable - en tout cas pas coupable de ça. ».
Attends voir se présente comme un thriller noir raté. Une parodie désopilante qui devient progressivement inquiétante à mesure que le récit de Paul Fournel joue sur les codes, les différents registres, les énigmes.
Le héros est impuissant, le monde dans lequel il espionne lui échappe, il n'a pas de prise sur les êtres et sur le déroulement des choses. Il suit, il guette, il note et quand il participe, c'est malgré lui. C'est un follower. L'action se trame à son insu et c'est donc sans surprise qu'il est followé à son tour (lui ou son avatar). Il entre en action sans le désirer. Parfois il est plongé dans le noir des bordels chinois, et dans les secrets d'un très réel darknet.
Il surveille une petite fille convoitée par les pédophiles obscurs du parc Reverdy. Il se trouve impliqué dans une chasse où le méchant Ray Duluc, tueur froid et voleur de pâtisseries, semble mener un bal noir. On lui tire dessus.
Il s'ensuivra une apocalypse.
Délivré de toute forme de logique dans le crime, Attends voir déroule ses incompréhensions ludiques et terreurs sans objet. On croirait le passage au réel d'un monde virtuel auquel on ne comprend rien mais dans lequel on circule volontiers (ou forcé et contraint).
Kévin Priou est un être quelconque qui passe inaperçu, c'est pour cela qu'il a été recruté. Il doit d'abord choisir un costume pour n'être pas visible, ensuite au garage il faut prendre une voiture qui n'attire jamais l'attention. Muni de son appareil Canon à mise au point automatique et de son cahier où il note tout, il peut commencer sa planque. Sa cible ? Milou Destrée, une jeune femme très mystérieuse.
C'est une belle chronique parue dans Télérama qui m'a incité à lire ce roman. Quelle déception ! Ce récit est complètement déjanté, cette parodie de polar n'a ni queue ni tête. Certes l'écriture de Paul Fournel est jubilatoire, mais trop c'est trop. Les premières pages, où nous observons la vie d'un quartier qui s'éveille le matin, laissent présager une suite agréable, le personnage principal écologiste avant l'heure qui ne fume que des drogues vertes issues de l'agriculture biologique nous semble bien sympathique et puis soudain tout dérape. Entre pédophilie, bordel chinois et flan pâtissier, on s'enlise peu à peu. Heureusement ce livre ne comporte que peu de pages, jusqu'à la fin j'ai espéré un sursaut en vain.
Bien entendu, cette chronique, comme toujours, n'est que mon modeste avis. Elle ne préjuge en rien de la qualité de ce roman et du plaisir que vous aurez à le lire.
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