"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Frank Westerman a été élevé dans une mouvance plutôt stricte du christianisme
hollandais. Il a perdu la foi dans ses jeunes années et se considère comme
athée et matérialiste. Malgré des études et une formation scientifique, il
conserve une certaine fascination pour le religieux. C'est la raison pour
laquelle il décide d'entreprendre une expédition en Turquie afin d'atteindre le
sommet du mont Ararat où, selon la légende biblique, l'arche de Noé s'échoua
après le déluge et où Dieu décida de réaliser une alliance avec l'humanité. Une
décision motivée par une curiosité scientifique évidente (il est ingénieur
agronome), mais aussi par son désir de confronter son athéisme à une certaine
"nostalgie" religieuse qui ne manquera pas de le saisir à mesure qu'il
approchera de ces lieux si chargés en symboles bibliques (dont son enfance fut
bercée), et fréquentés par nombre d'illuminés "chercheurs d'arche". Situé en
Arménie, le mont Ararat est aujourd'hui un carrefour géographique, politique et
culturel, marqué par des siècles de confrontations entre les différentes
cultures de la région. Lorsque Westerman se retrouve aux pieds de la montagne,
il se voit confronté à un défi à la fois physique et religieux : où est le Dieu
dont on parle dans la Bible lue par mes enfants ? Quelle est la chose ou la
personne qui l'a remplacé ? Est-il possible de faire abstraction de la religion
lorsqu'on a été élevé et éduqué selon ses principes ? Au fil de son ascension,
Westerman croise en effet des géologues, des prêtres, et même, au sommet, un
groupe d'explorateurs en quête d'éventuelles vestiges de l'arche perdue. Mais,
à leur différence, il décide de mettre l'accent sur la recherche plutôt que sur
l'arche, doublant ainsi son exploit physique d'un cheminement intérieur. Il
n'atteindra jamais le sommet, perdu dans la neige et le brouillard, de même que
sa quête philosophique aboutira au constat selon lequel certaines choses dans
ce domaine doivent demeurer nimbées de brouillard. Il n'y a pas d'arche sur le
mont Ararat, bien sûr, et Frank ne retombe pas dans la religion. Mais il montre
au lecteur qu'il faut laisser la place au mystère. Entre récit de voyage, livre
philosophique et autobiographie, Ararat est un livre ambitieux, extrêmement
réussi. Né en 1964 à Emmen aux Pays-Bas, Frank Westerman est ingénieur agronome
de formation. Dans les années 1990, il effectua de nombreux voyages en tant que
journaliste à travers l'Afrique, l'Amérique latine et l'Europe de l'Est. En
1992, il part comme reporter couvrir le conflit en ex-Yougoslavie pour le
quotidien néerlandais De Volksbrant. Il fut notamment l'un des seuls
journalistes à réussir à pénétrer à Srebrenica lors du massacre de 1995. De
cette expérience, il tire son premier roman : The Bridge over the Tara (1994).
Entre 1997 et 2002, il fut correspondant à Moscou. Depuis 2002, Frank Westerman
se consacre pleinement à l'écriture à Amsterdam, où il vit. Depuis, Frank
Westerman a accumulé les marques de reconnaissance : Les ingénieurs de l'âme a
reçu de nombreuses récompenses aux Pays-Bas et a été traduit en neuf langues.
El Negro et moi, a reçu la Goldene Eule, l'équivalent du prix Goncourt pour les
Pays-Bas et la Belgique. Ararat a figuré sur les dernières sélections du
prestigieux prix AKO aux Pays-Bas. Périple haletant qui nous emmène le long de
la ligne de faille qui sépare la religion de la science, Ararat relate, au fil
d'un récit fort et documenté, le pèlerinage d'un agnostique, Westerman. Il y
explore, entre autres, ce que l'on pourrait appeler le « paradoxe de la
connaissance » : plus nous progressons dans la connaissance, plus nous prenons
conscience du peu que nous savons. Il attire également l'attention du lecteur
sur des faits peu connus au sujet des textes bibliques, des mouvements
religieux passés et présents, et de l'équilibre politique délicat qui règne
dans cette région située à la frontière de la Russie, de la Turquie et de
l'Arménie. Ararat constitue également un voyage dans le passé de l'auteur : il
revient sur son enfance, sa famille, ses croyances (d'hier et d'aujourd'hui),
ses études scientifiques et sur la cohabitation forcée entre fiction et
religion. « S'il y a un livre cette année qui justifie l'importance de la
traduction [...] c'est Ararat de Frank Westerman. » The Times « Un court livre
d'une incroyable richesse [...] écrit avec suffisamment de connaissance,
d'habileté et de compétence pour tenir éveillé le plus somnolent des lecteurs
de la première à la dernière page. » Alexander Waugh, The Spectator « Un
thriller scientifique [...] Westerman est un génie - une vraie découverte tant
pour les profanes que pour les initiés. » Deutschlandradio Kultur « Un livre,
magnifiquement écrit, qui donne à réfléchir, et qui est bien plus qu'un simple
récit de voyage. Westerman a atteint son but - escalader une montagne - et a
trouvé une réponse, en quelque sorte, à comment science et religion arrivent à
co-exister. » The Literary Review PAGE 1
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