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Après Ulysse, qu'« après » marque un temps ou un mouvement, on s'interroge. Que reste-t-il de l'étranger ? Après Ulysse, comment aujourd'hui comprendre l'étranger qui jamais - qu'on le veuille ou non - ne cessera de venir à nous ? La question, celle de l'hospitalité, est ici posée dans des imaginaires qui tournent autour de la Méditerranée, la traversent en tous sens, sur les traces parfois immatérielles de l'Odyssée qui en eux murmure, veille, affleure. C'est aussi une invitation à penser l'hospitalité sous ses allures politiques, où l'éthique en vient toujours à composer avec l'esthétique. On le verra dans des histoires d'écrivains et chez d'autres encore, moins poètes en apparence mais qui, linguiste comme Émile Benveniste ou philosophe comme Jacques Derrida, composent aussi avec la langue pour invoquer l'invité de jadis qui deviendra l'étranger ; et ce qu'aujourd'hui, pour demain, nous avons à lui offrir. Ce qu'aujourd'hui, pour demain, aussi, il fera de nous.
Enfin, se dire « après Ulysse », c'est aussi se dire après un nom, rappeler que le nom de l'étranger, le nom qui toujours en dit trop et jamais assez, est à la fois l'écueil et la clef de l'accueil. Voilà ce que nous révèlent Albert Cohen, Albert Camus, Assia Djebar, mais aussi Edmond Jabès, pour penser l'hospitalité de la mer au désert, du livre à la lecture, entre parole et silence.
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