"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Approchant de la soixantaine, Antoine, directeur de presse, se rapproche de son père, veuf immigré de Sardaigne voici bien longtemps, analphabète, acariâtre et rugueux. Le vieillard accepte le retour du fils à une condition : qu'il lui apprenne à lire. Désorienté, Antoine se sert du plus inattendu des intermédiaires : un jeune prostitué aussitôt bombardé professeur. S'institue entre ces hommes la plus étonnante des relations. Il y aura des cris, il y aura des joies, il y aura un voyage.
Le père, le fils, le prostitué. Un triangle sentimental qu'on n'avait jamais montré, tout de rage, de tendresse et d'humour. Un livre pour apprendre à se lire.
C’est ce genre d’histoire simple mais bouleversante : un père âgé demande à son fils, grand patron de presse, de lui apprendre à lire. Cette requête surprenante pousse le plus jeune à faire un choix saugrenu, sans aucun doute inédit, sûrement risqué mais probablement salutaire.
C’est un texte qui bouscule, qui est aussi impersonnel que pudique, aussi touchant que drôle. La force de cette plume est d’être ambivalente, profondément insensible mais renfermant en elle une insoupçonnée empathie… à moins que ce ne soit ça l’amour, paraître distant mais pourtant tout faire pour l’autre…
@lecturesauhasard
Quand son vieux père de quatre-vingt ans lui demande de lui apprendre à lire, c’est forcément avec étonnement puis un peu d’appréhension qu’Antoine entend sa supplique. Lorsqu’il se rend compte qu’il n’a ni le talent ni la patience requis pour l’enseignement, il cherche comment satisfaire ce géniteur impatient, grincheux, si difficile et rude sans sombrer dans la colère ou l’énervement.
A bientôt soixante ans, Antoine n’a rien d’un instituteur en herbe. Aussi lorsqu’au hasard de ses rencontres amoureuses tarifées – sa relation de couple avec Alex est depuis longtemps devenue platonique – il fait brièvement la connaissance de Ron qui rêve de devenir instituteur. Il l’engage pour apprendre à lire à son père.
Voilà donc un fils qui n’a jamais vraiment avoué son homosexualité à son père et ne sais toujours pas ce qu’il en pense. Et un père analphabète qui a dû quitter l’école tout jeune lorsque son propre père l’a envoyé berger dans la montagne sarde, seul dans les nuits si terrifiantes pour un jeune garçon qui a même peur de son chien. Ils s’étaient éloignés l’un de l’autre depuis le décès de la mère, sans doute parce que aucun n’a su communiquer sur ce moment si douloureux de leur vie commune.
Le premier roman de Sébastien Ministru Apprendre à lire est une histoire d’amour et de rapprochement entre un père et un fils. Porté par une belle écriture, fluide et concise. C’est également un roman qui aborde plusieurs thèmes importants, l’immigration, la filiation, la vie de couple, l’homosexualité, la fidélité, la prostitution bien sûr, et en fil rouge l’analphabétisme qui touche souvent plus de monde que ce que l’on imagine, y compris parfois autour de soi.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2018/06/09/apprendre-a-lire-sebastien-ministru/
Antoine et son père ont des relations distendues. Alors quand cet homme de 80 ans demande à son fils de lui apprendre à lire, parce que ses parents ne l’avaient envoyé à l’école enfant, Antoine a beaucoup de mal en entrer dans le rôle de précepteur.
Il s’y essaye un temps mais sans bien qu’il n’est pas celui qui permettra à son père de réaliser son rêve.
Il va faire appel à un jeune homme rencontré sur un site de rencontre pour jouer ce rôle.
Le vieil homme va bouleverser ses habitudes et faire une place dans sa vie à Ron.
Cette période d’apprentissage de va pas durer, Ron va disparaître, mais sera comme une parenthèse dans la vie de ces hommes.
Le thème m’avait beaucoup attiré, moi qui aime les histoires de transmission, celle ci, ascendante était originale. Mais j’en sors un peu déçue avec un gout d’inachevé. Dommage.
Antoine, directeur général dans un grand groupe de presse, vit avec Alex un artiste peintre. Même s'il a mis de la distance entre son père et lui quand il a pu s'assumer, il continue à le voir au moins une fois par semaine.
Son père, analphabète, qui lui demande régulièrement de lui faire la lecture des prospectus qu'il reçoit, finit par lui demander de lui apprendre à lire et à écrire.
Antoine, va donc essayer de faire son possible pour répondre à la demande de son père, mais n'étant pas très pédagogue il finit par embaucher une jeune homme, rencontré sur un site internet, et qui va être la bonne personne pour aider son père. Au point qu'une relation très intense va se nouer entre ce jeune homme et le vieillard au grand dam du fils.
Mais, la disparition soudaine de ce jeune homme va rapprocher le fils et le père.
Tout au long de ce récit on passe par différents stades d'une relation père fils qui ne sont pas proches : la condescendence, le mépris, les reproches, la colère, la pudeur et enfin l'amour.
C'est un très beau roman sur la relation filiale et sur la difficulté que tout un chacun rencontre quand il s'agit de parler de ses sentiments.
je le conseille vivement
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2018/06/apprendre-lire-de-sebastien-ministru.html
Antoine est un homme d'environ soixante ans qui vit depuis trente ans avec Alex et est accaparé par son travail de directeur d'un groupe de presse. Pendant des années il s'est éloigné de son père qui a maintenant quatre-vingt-trois ans, il cherche à présent à se rapprocher de lui, prend sur lui pour supporter son épouvantable caractère et lui rend visite plusieurs fois par semaine pour gérer son intendance dans sa maison "cloîtrée dans le passé". Son père est un homme au caractère irascible, plein de rancœur contre la vie depuis la mort de sa femme alors que leur fils n'avait que dix ans.
Lors de chacune de ses visites, Antoine lit à son père ce qu'il trouve dans sa boite aux lettres, notamment les dépliants publicitaires dont le vieillard adore entendre la lecture. Un jour, le père demande au fils de lui apprendre à lire et à écrire car le vieil homme est analphabète. D'origine sociale modeste, il est né en Sardaigne, n'a jamais été scolarisé et a passé son enfance et son adolescence dans la montagne à s'occuper d'un troupeau de moutons. Antoine est mal à l'aise face à cette demande qu'il trouve impudique d’autant plus que l'analphabétisme de son père a toujours fait partie de leur vie. Il va se retrouver à enseigner lecture et écriture à ce père qui ne lui a jamais rien enseigné, qui ne l'a jamais encouragé... Mais rapidement il trouve un intermédiaire qui va prendre le relais dans cet enseignement, il s'agit de Ron, un de ses amants qui veut devenir instituteur.
Ron va devenir peu à peu le lien entre le père et le fils. Antoine se rend compte qu'il ne sait rien de son père, de son histoire familiale qu'il prend plaisir à découvrir. Leur relation évolue petit à petit, le fils est touché que son père ait besoin de lui puis se surprend à être attendri par le vieil homme.
C'est une histoire de relation père-fils marquée par le manque de communication et les non-dits, l'histoire d'un fils et de son père qui se ressemblent plus qu'il n'y parait. Une histoire d'un analphabétisme qui semblait assumé mais qui était vécu comme un handicap et une douleur. Apprendre à lire est pour le père une question de dignité. J'ai aimé la pudeur et la tendresse qui apparaît dans cette relation père-fils et la jolie inversion des rôles qui s'installe. Le sujet est original, l'écriture bien rythmée et le dénouement fort joli.
Antoine est directeur de presse et vit avec Alex. Sa préoccupation ou plutôt sa hantise du moment est que son père de 83 ans oublie de refermer le gaz. Alors il veille sur lui, comme il peut. Leur relation a toujours été complexe et difficile depuis le décès de la mère, ne sachant se parler, chacun se braque dans son coin. « Alex, avec qui je vis, a fini par renoncer à critiquer cet homme dont il dit qu’il m’a tant fait souffrir et dont je ressens, plus que jamais, ce lien que j’ai tant essayé de défaire mais qui, peine perdue, ne fait que se renforcer. » Un jour, le père d’Antoine lui fait une demande farfelue : lui apprendre à lire et écrire. « J’ai trouvé sa demande de lui apprendre à lire et à écrire impudique, alors que la vue de ses testicules dépassant de son slip ne me faisait ni chaud ni froid. » Cet homme brut de décoffrage, inculte et analphabète en total opposition à son fils si cultivé et homosexuel. Les deux hommes vont-ils réussir à se mettre d’accord pour un apprentissage hors du commun. Un troisième homme s’unit à eux, un peu par hasard et fait entrer la magie dans ce foyer. « Il arrive un moment dans l’existence où l’on sent que ce qu’on n’aurait jamais pu faire est la chose à faire. »
Apprendre à lire c’est un peu briser le tabou de l’analphabétisme. Ce manque de culture subi ou choisi qui à un moment pèse lourd dans la vie d’un Homme. Le choix d’étudier, par ce père, est émouvant car après tout il n’y a pas d’âge pour apprendre à lire. Il veut mettre fin à une souffrance traînée depuis son enfance, ses parents ayant refusé de le scolariser. Combien de personnes de sa génération y sont confrontés ? C’est aussi un roman de filiation, de relation difficile entre un père et son fils, du manque de communication entre deux générations qui détruit un amour paternel.
Sébastien Ministru écrit d’une plume réaliste, sincère et humble et nous prouve combien il est important de communiquer, de s’aimer et quelle chance nous avons de lire et écrire.
« Lire et écrire, comme inspirer et expirer, sont des gestes naturels que personne ne se souvient d’avoir appris. »
www.mesecritsdunjour.com/archives/2018/05/26/36435456.html
A soixante ans, Antoine renoue avec son père, un homme difficile et mal aimant avec qui grandir n’a pas été une partie de plaisir. Malgré lui, Antoine se surprend à s’inquiéter de son bien-être, à lui rendre visite régulièrement, à accéder à ses caprices étranges de vieillard solitaire. Chaque vendredi, il lui lit son courrier et ses brochures publicitaires, jusqu’au jour où son père lui reproche d’être un mauvais fils pour ne jamais lui avoir appris à lire. Surpris, vexé et même réfractaire à cette idée, Antoine finira pourtant par mettre la main à la pâte et essayer de combler les lacunes du vieux Sarde n’ayant jamais eu la chance d’aller à l’école. C’est en admettant son manque de pédagogie qu’il fait rentrer dans leur vie Ron, instituteur et prostitué pour arrondir ses fins de mois, celui qui parviendra à faire lire le vieux, et à briser définitivement la glace entre les deux hommes.
D’aussi loin que je m’en souvienne, j’ai toujours été à l’école. J’ai appris à lire à l’âge de cinq ans, guidée par mes parents et ma maîtresse, encouragée et félicitée. Je considère ma capacité à lire et écrire comme quelque chose d’acquis, une base immuable sans laquelle je ne serais pas moi-même. Avant cette lecture, je ne m’étais jamais vraiment demandé ce que les analphabètes pouvaient ressentir dans notre monde où l’écrit est si souvent utilisé. Ici, Sébastien Ministru brise la glace, il nous confronte à cette réalité, certes de plus en plus rare mais toujours existante. Il associe la dignité d’un homme à sa capacité à lire et à écrire, cette capacité que nous prenons pour acquise alors qu’elle a été refusée à certains d’entre nous.
A travers un roman filial, réaliste et sincère, Sébastien Ministru explore les relations compliquées d’un père et son fils, le choc de deux générations, venues d’univers différents, chacun ayant grandi dans une réalité bien différente de l’autre. Un père analphabète, un fils journaliste. Et au milieu de ce duo mal assorti et pourtant attachant, le compagnon artiste à la fois secret et dévoué, puis l’amant d’un jour converti en instituteur-médiateur. Chacun trimbale ses casseroles, chacun trouve finalement du réconfort dans la présence des autres, une oreille attentive, un souci sincère, un échappatoire ponctuel. Cette combinaison étrange finit par permettre au père et son fils de (re)trouver, bon gré mal gré, pour quelques beaux moments.
Roman intime, profond et atypique, Apprendre à lire a été pour moi un véritable coup de coeur, l’occasion de réaliser la chance que nous avons d’avoir appris à lire et écrire.
Le premier roman de Sébastien Ministru m'a tenue sous un charme indicible. Rien de fulgurant, ni d'étincelant, mais quelque chose comme une gourmandise dans laquelle j'ai croqué avec délices et qui me laisse pour empreinte la vibration de la tendresse.
Un très vieux monsieur d'origine sarde et son fils, Antoine, le narrateur. Encore une histoire de relations familiales compliquées, me direz-vous ! Pas tout-à-fait, vous répondrai-je derechef.
Car si effectivement l'amour et la communication ne semblent pas les caractéristiques les plus probantes de cette relation, si père et fils ne savent ni se parler, ni s'entendre, ni s'aimer, aucun des deux ne se laisse entamer par la rancoeur, ni l'amertume. Le vieux se monte hargneux et tranchant, alors que son fils sacrifie un peu de son temps pour gérer l'intendance, par devoir, par soumission, par convenance. Peut-être aussi en mémoire du père qui lui était plus proche dans son enfance ?
Difficilement, par saccades, des bribes de dialogue s'engagent lors des visites d'Antoine et c'est ainsi que le vieil analphabète demande à son fils de lui apprendre à lire et à écrire. Surprise et malaise d'Antoine face à ce qu'il considère comme une exigence capricieuse et impudique ! Mais les arguments du père sont imparables. "Peut-être que lire ça fait mourir moins vite" (p.33). Peut-être que s'il avait su lire, il aurait été un meilleur père. Et comment fera-t-il si jamais, "là-haut", il faut signer quelque chose pour accéder au paradis ?
Comment résister à l'obstination d'un vieil homme de 85 ans qui, soudainement, laisse renaître le petit berger sarde, frustré d'école et de mots, qu'il fut ?
Après les premières leçons données à contrecoeur, Antoine fait appel à Ron, l'un de ses amants de passage, pour prendre la relève. Futur instituteur, le jeune homme devient insensiblement la courroie de transmission entre père et fils. Le vieillard apprend à déchiffrer les mots et leur agencement et ainsi à pénétrer tardivement dans le monde de son fils, alors qu'Antoine apprend son père et, ce-faisant, il peut décrypter peu à peu les pages de sa propre vie.
Le roman joue subtilement sur la double construction du verbe "apprendre" et sur les deux versants de la relation pédagogique qu'il suggère, elle-même liée à la notion de sujet et d'objet (j'apprends à lire - je t'apprends à lire). Ainsi les rôles de père et de fils sont sans cesse renversés, bousculés, comme si ce fameux apprentissage de la lecture procédait par multiples ricochets.
L'écriture tour à tour légère, grave, ironique, donne beaucoup de rythme à la narration. Les personnages, en particulier Ron, gardent une certaine opacité jusqu'au dénouement malicieux, apaisé et mélancolique à la fois.
Oui j'ai décidément beaucoup, beaucoup aimé ce premier roman !
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