"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'œuvre du prolifique auteur américain de science-fiction n'en finit pas d'étonner ses lecteurs. Ses 44 romans et ses 121 nouvelles, écrites entre les années 50 et 80 de l'autre siècles regorgent de visions d'un avenir totalitaire, dystopique et inquiétant. Cet immense écrivain y explore diverses questions philosophiques et sociales telles que la nature de la réalité, la perception, la nature humaine et l'identité, et y met généralement en scène des personnages luttant contre des éléments hostiles tels que les réalités alternatives, les environnements illusoires, les sociétés monopolistiques, l'abus de substances, les gouvernements autoritaires, sans oublier l'altération des états de conscience. Il est considéré comme l'une des figures les plus importantes de la science-fiction du 20e siècle. Avec le recul dont ils disposent aujourd'hui, ses lecteurs découvrent qu'il fut une sorte de visionnaire, un Jules Verne américain désabusé qui imagina, un demi-siècle en avance, un grand nombre d'artefacts, d'engins ou de situations qui n'existaient pas à son époque et qui sont la réalité de la nôtre. D'où l'intérêt de ce genre d'ouvrage de recension exploratoire.
Il s'agit en fait d'une étude purement littéraire de l'œuvre de Philip K. Dick. L'auteure procède par thèmes : le simulacre, les médias, la crise du logement, les univers personnels, la crise des couples, les élites devenues folles, la police, bras armé de celles-ci, le fantôme de la guerre, les animaux, les réalités parallèles, l'importance de l'atmosphère musicale, etc. Elle met beaucoup l'accent sur la recherche de la foi, les influences mystiques et les visions christiques de l'auteur. Il y a en effet un aspect eschatologique et apocalyptique dans de nombreux textes. (Apocalypse signifiant aussi bien « fin du monde » que « révélation »). Même si l'auteure fait montre d'une excellente connaissance de l'œuvre étudiée, même si son écriture est fluide et agréable, on reste quand même avec une impression d'inachevé et même d'insuffisamment développé. Ainsi en est-il du « Grand Reset » (promis dans le titre mais à peine esquissé), de la vie amoureuse de l'auteur, de ses addictions et de sa psychologie très particulière. Mais sans doute aurait-il fallu plus que les 120 pages en question pour aller au fond des choses. À noter, une courte et fort intéressante présentation des principaux romans et des plus importantes nouvelles, ce qui peut inciter certains à aller plus loin dans les lectures. Un regret cependant : trop de fautes d'orthographe ou de français et trop de coquilles gâchent un peu le plaisir du lecteur.
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