"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J'ai acheté cette anthologie aux Utopiales, un festival international de science-fiction qui a lieu chaque année pendant les vacances de la Toussaint (durée : environ 5-6 jours) à la cité des congrès de Nantes (44). Je connais bien ce festival que j'ai découvert en 2005.
Site officiel : www.utopiales.org.
Cela fait un petit souvenir. J'aurais aimé une dédicace de la part des auteures mais elles ne semblaient pas présentes le jour ou je suis allé au festival.
3 nouvelles d'auteures de SF reconnues sur le thème du CORPS (édition 2018) :
- 1re nouvelle : "Mélomania"
Bien mais trop courte
- 2e nouvelle : "Crève-horizon"
Une belle histoire où il est question de chevaux et d'une femme malade
- 3e nouvelle : "Sans but ni fin ni port d'attache"
Celle que je préfère. Assez longue et captivante. Une histoire entre deux garçons issus de familles opposés (L'un riche et l'autre pauvre) sur fond d'une volonté de rencontre avec des peuples extraterrestres.
2 nouvelles des lauréats [niveau Lycée (1) et collège (2)] du concours de l'an passé sur le thème du TEMPS (édition 2017).
- "Un programme sachant tuer" (1)
Une nouvelle captivante et bien écrite. J'ai bien aimé la fin.
- "Nouvelle mode" (2)
Un peu courte mais il y a de l'idée.
C’est une très belle chose de laisser la place dans ce recueil aux vainqueurs des concours de nouvelles jeunesse. Le problème est qu’ils ont gagné sur le thème de l’an dernier, à savoir le temps. Le résultat est une cassure entre les trois premières nouvelles et celle-ci, et un manque d’uniformité, de cohérence globale.
Si on se concentre sur les trois premières nouvelles, on a globalement de jolies histoires :
Mélomania – Sylvie Lainé (anticipation surréaliste)
J’ai adoré cette très courte nouvelle, sur un thème controversé, la gestation pour autrui, bien qu’il s’agisse ici pour l’héroïne de porter une main pour son frère qui a eu un accident, et de la laisser pousser en attendant que la greffe soit possible. Une magnifique, bien que trop courte à mon goût, réflexion sur les relations qu’on entretien avec un « corps étranger » qu’on a fait grandir en nous. Osé pour de la jeunesse, mais très bien traité.
Crève-Horizon – Danielle Martinigol (exoplanète et extraterrestre)
Cette deuxième nouvelle est pleine de poésie. Elle se déroule en deux lieux distincts, la planète Altaïr-Prim, peuplée de chevaux, et la Terre, au sein d’un hôpital où une femme se meure. La société équine d’Altaïr-Prim doit faire face à des conditions de vie assez rudes, et chacun se voit assigner un rôle lors d’une cérémonie de passage à l’âge adulte. Sur Terre, c’est la femme alitée qui nous raconte ses derniers jours, comme enfermée, prisonnière de son corps, comme si personne ne la comprenais plus.
Cette histoire est une belle allégorie de la maladie d’Alzheimer et de la fin de vie, et nous propose une vision réconfortante de ce passage sombre de nos vies, pour ceux qui restent évidemment. Pour avoir échangé avec l’autrice sur son texte aux Utopiales, c’est un sujet qui lui tient beaucoup à cœur, et un texte qu’elle a eu besoin d’écrire suite à des événements dont nous avons parlé ensemble, mais que je ne répéterai pas ici, car cela lui appartient. Cette histoire m’a aussi touchée, au-delà de son style impeccable et de son originalité, pour des raisons personnelles. On a ici, comme pour la première nouvelle, un thème peu traité dans la littérature jeunesse.
Sans but ni fin ni port d’attache – Sylvie Denis (space opéra)
Amir est un enfant de la lune. Il est atteint de xeroderma pigmentosum, et ne peut donc pas s’exposer aux rayons ultraviolets sans risquer sa vie. Il est prisonnier du complexe de son père sur l’inlandsis… Complexe où son père fait construire un lanceur pour un « train spatial ». En errant dans les couloirs, il rencontre un enfant qui n’existe pas. Une flotte extraterrestre stationne dans l’espace, en attente d’une rencontre avec les terriens.
Dans sa nouvelle, l’autrice va à la rencontre de deux enfants isolés, dont les solitudes se rencontrent et se complètent. Elle nous montre aussi que l’être humain entretien des relations complexe avec son prochain. Encore plus s’il est différent, même s’il est pétri de bonnes intentions…
Concours de nouvelles jeunesse Utopiales 2017 – thème « Le temps »
Niveau lycée : Un programme sachant tuer… – Nils Bouchet
La mort n’existe plus, du moins de manière naturelle. La solution est un algorithme qui sacrifie les futurs hors-la-loi pour diminuer la population de la façon la « plus juste possible ».
Niveau collège : Nouvelle mode – Louane Roland
Une jeune fille est capable de prédire l’avenir…
Ces deux textes sont très courts, sur le thème de l’année précédente, et donc déconnectés des trois nouvelles d’autrices professionnelles. Je vous laisse vous faire votre avis sur ces textes.
Les catégories indiquées des trois premiers textes reprennent le classement science-fictif de J.A.D. (Jeanne-A. Debats), qui signe la préface de ce recueil, une lettre ouverte adressée aux jeunes lecteur.ice.s a qui cet ouvrage est destiné.
Tout comme dans le choix des thématiques des tables rondes lors du festival, Jeanne-A. Debats et l’association des Utopiales osent et ne s’interdisent aucun sujet, y compris les plus sensibles. J’aime le fait d’avoir osé des thématiques fortes, qui peuvent porter à polémique. J’aime ce respect pour la jeunesse, la confiance faite à leur discernement.
https://leslecturesdesophieblog.wordpress.com/2018/11/17/jeunesse-anthologie-utopjeunesse-2018/
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