"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Dans un village de montagne, en hiver, trois amis au chômage, Hans, Josef et Betty, ont enlevé le chien de la vieille Josie. Le « dognapping » tourne court et les trois compères ne touchent pas la rançon espérée. Cela, on l’apprend très vite au début du roman. Le titre est donc plutôt anecdotique, car le roman se concentre davantage sur ces trois anti-héros.
Les chapitres alternent entre les points de vue de chacun. On sent l’attachement de l’auteur pour ses personnages. Hans a acheté une vieille maison à l’écart, dans la forêt. Il a créé sa maison d’édition avant de mettre la clé sous la porte. Depuis il déprime chez lui, et davantage encore à chaque retour négatif aux offres d’emploi postulées.
Betty a publié un premier roman dans la maison d’édition de Hans. Elle est bénévole à la bibliothèque municipale du village et espère y être embauchée un jour. Pour l’instant elle enchaîne les déconvenues amoureuses et se retrouve devant une page blanche.
Josef est revenu habiter avec sa mère après le décès de son père. Il a des problèmes de santé qui l’empêche de reprendre son travail. Et ce qu’il préfère c’est sa bouteille de rhum. Enfin il a aussi un secret bien gardé qu’il rejoint une fois par mois et lui redonne du courage.
Les péripéties et les déconvenues s’enchainent pour ces trois amis. L’écriture est agréable et fluide. Le langage est familier. L’auteur écrit avec de nombreuses formules imagées.
J’ai passé un bon moment de lecture avec les personnages de Stéphane Poirier et j’ai également prévu de lire son premier roman, « Rouquine », pour lequel il a reçu le Prix Jean Anglade en 2021.
Si vous avez envie d’une lecture propice à la détente, celle-ci devrait vous plaire.
J’étais intriguée par cette histoire de dognapping mais à ma grande surprise, le roman ne traite pas tant du rapt de chien que des personnages en eux-mêmes. En effet, nous avons ici davantage affaire à un roman social.
Nous suivons trois amis, Hans, Betty et Josef, traînant leurs malheurs et leurs espoirs dans leur village de montagne. Hans a subi un échec professionnel puisque sa maison d’édition a fermé aussi vite qu’elle a ouvert. « Seul comme un con du jour au lendemain ». Il est assez attachant, a des airs de tendre looser au bon cœur. Betty quant à elle essuie l’échec commercial de son roman "La Musaraigne rebelle" et passe son temps dans les bras d’aventures sans lendemain. En revanche, elle garde espoir et est bien décidée à ne rien lâcher pour devenir une autrice reconnue. Josef est le vieux garçon pas méchant pour un sou mais accro au rhum. Nous évoluons donc dans un contexte un peu désolant au premier abord mais c’est sans compter l’humour et l’humanité que Stéphane Poirier distille à tour de bras.
Les trois compères, étant donné leur morne situation respective, ont la bonne idée (du moins c’est ce qu’ils pensent) de voler le chien de la vieille Josie afin de pouvoir lui demander une rançon. Après tout, Betty aimerait refaire ses seins et c’est le plan idéal pour payer son opération. Par exemple. Mais « Josie la souillon n’avait pas voulu lâcher un sou pour récupérer son cabot ». Nous l’apprenons assez vite et le roman laisse rapidement place aux personnages et à eux seuls, ou presque. Le rapt n’est qu’un prétexte baigné d’absurde pour dévier sur la vie de gens ordinaires en galère qui peuvent émouvoir par leurs fragilités, leur gentillesse, leurs blessures à réconforter, leur naïveté.
S’il n’a pas su me toucher autant que je l’aurai souhaité, ce roman m’a tout de même plu. L’écriture de l’auteur est aussi poétique que familière et c’était un plaisir de passer ces 300 pages en sa compagnie. Les chapitres s’avalent avec une fluidité extraordinaire. C’est un roman humaniste affectueusement cocasse qui trouvera sans aucun doute son public. Laissez-vous tenter !
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2023/08/21/lecture-dognapping-de-stephane-poirier/
Il y a des livres qui viennent à vous sans les voir venir. Et ô bonheur, ils sont parfois bons, très bons même... C'est le cas de Rouquine, Prix Jean Anglade du premier roman 2021. Après un passage par ce blog Stéphane Poirier, l'auteur, me contacte pour me proposer le service de presse de son premier roman. Flattée, je ne me laisse pas non plus compter fleurette. Quel est donc ce roman dont je ne connais rien ?
"Rouquine", c'est une rencontre. Des rencontres ! Des êtres silencieux, discrets, paumés, que la solitude à façonnée. Il y a Lilou d'un côté, Monty de l'autre. Lilou qui erre sur les routes pour panser ses blessures. Monty qui s'attache à une routine sans saveur. Et puis un jour, leur route se croise. Un répit pour Lilou, un apprentissage pour Monty. Une amitié est-elle possible ? Au fil des saisons qui illuminent la campagne, lieu d'apaisement et de lenteur, une petite poignée de personnages entrechoque leur solitude pour créer du mouvement.
Alors oui, l'auteur avait raison lors de sa prise de contact, il semble en effet que nous ayons des goûts littéraires communs. Et Rouquine en fait désormais parti ! Les raisons, mise à part celle évoquée plus haut ? Eléments de réponses...
Pour tout vous avouer, Rouquine est le genre de bouquin que j'affectionne particulièrement. Une belle littérature, accessible et sincère. Des personnages fuyants, paumés, solitaires. Un environnement de campagne, des voisins bienveillants et une quête de soi, des autres. Sans oublier les animaux, en l'occurrence des chats. J'aime bien les chats.
Lilou et Monty, c'est la pudeur des sentiments, des blessures et des déceptions vives dont les plaies ne se sont jamais totalement refermées. De leur rencontre inopinée, née l'espoir d'être à nouveau regardé. Et pour ce qu'on est vraiment tant qu'à faire.
Lilou et Monty c'est la patience. Patience d'apprendre, de s'apprendre surtout. Comment faire confiance lorsqu'on a été trahi ? Comment construire une relation quand on n'en a jamais eu l'occasion ou presque ?
Sauvages et indépendants tels deux félins, Lilou et Monty s'apprivoisent avec retenue sous les regards âgés de Paul et Gladys. L'humain au centre, sa chaleur se diffuse pour en toucher les autres et tisser les ramifications d'une humanité qui s'était perdue. Pour Paul aussi, le vieux ferrailleur et ami de Monty la vie va être bousculer. Celui qui ne vit que pour se souvenir de sa défunte épouse Angela s'attache également à cette jeune-femme à la chevelure de feu. Et que dire de Gladys, vieille dame dont la solitude actuelle n'est que le reflet d'une vie sans entrain. Une vie qui retrouve des couleurs grâce à Lilou, élément déclencheur dont elle avait besoin ?
Dans ce roman il n'y a pas de sauveur, de gentils ou de méchants. Il y a de la douceur, des sourires, de la simplicité et les contrariétés de la vie. Rouquine c'est la caresse qu'on cherche quand la vie devient trop cruelle.
Merci infiniment à Stéphane Poirier de m'avoir proposer la lecture de son roman. Merci à Pocket pour ce service de presse grandement apprécié !
Book'n'cook, c'est aussi une pâtisserie associée au livre ! Quelle est donc cette gourmandise ? Réponse sur le blog : book'n'cook .
=>https://bookncook.over-blog.com/2022/12/rouquine-stephane-poirier.html
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