Tout semble aller pour le mieux dans un monde devenu meilleur, pourtant...
Corsé, comme un petit noir tôt le matin, puis suave, comme un Capuccino décoré d’un latte art. Black Coffee et White Coffee nous entraînent sur le bitume de la Route 66, à la poursuite d’un serial killer sans relâche qui sévit...
Tout semble aller pour le mieux dans un monde devenu meilleur, pourtant...
Les livres fondateurs d'une grande dame du polar
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Road-trip haletant sous soleil de plomb
Sophie Loubière, journaliste et auteure de polars vient de signer avec Obsolète, un roman d'anticipation, une dystopie pour reprendre ce qui qualifie ce genre très à la mode mais dont on redoute souvent la trop grande facilité.
Mais quelques très bons avis nous ont finalement convaincus de plonger dans ce conte philosophique et de répondre à l'appel du futur de l'auteure qui nous expédie 240 ans après le 1984 de George Orwell.
En 2224, Big Brother est devenu écolo : bien obligé pour tenter d'enrayer l'extinction de l'humanité.
Histoire de mettre le lecteur au diapason, Sophie Loubière y va même d'une exergue bien sentie :
[...] À ma descendance. Puisse-t-elle connaître un monde formidable.
● On aime :
❤️ Sophie Loubière a choisi de ne pas déstabiliser son lecteur par une anticipation de techno parade. Bien au contraire, chacun des détails de la vie en 2224, pris isolément, est crédible voire réaliste. Mais c'est leur accumulation qui dérange et crée un certain malaise : l'auteure se moque pas mal de 2224 et préfère brosser une féroce critique de notre monde actuel, celui d'aujourd'hui en 2024.
❤️ le monde de 2224 semble paradisiaque, ce qui reste de notre civilisation y est bon, beau et gentil, écolo-recyclable même, et l'on s'y souhaite "belle journée" à tout bout de champ !!!
Mais on frémit bientôt à l'idée qui est au coeur de l'intrigue : ces femmes ménopausées, qui ne sont plus en mesure de procréer pour reconstituer l'humanité, et que l'on "retire" du circuit pour que les hommes puissent fonder une nouvelle famille.
Une alternative à la polygamie nous dira-t-on.
Sauf que personne ne sait vraiment ce que deviennent les "retirées" quand elles partent pour le fameux "Domaine des Hautes Plaines", même si l'on se doute bien que l'auteure est suffisamment habile pour ne pas nous resservir un simple remake féministe de Soleil vert.
Bref on est très impatient d'apprendre ce qu'il advient des "retirées" ...
❤️ Pour corser encore le suspense, Sophie Loubière ne renie pas ses origines d'auteure de polars et nous a préparé quelques morts suspectes, impensables dans ce monde idyllique où la violence n'existe plus et donc où l'on ne sait plus pratiquer une autopsie !
❤️ On apprécie quelques petites inventions savoureuses (qu'on vous laisse découvrir) comme l'euthanasie raisonnée ou l'enterrement de vie de maman, ou encore ces bracelets régulateurs d'humeur.
Tout cela est évidemment très inconfortable, l'humour est grinçant, on ne sait trop quelle est la part du second degré, si c'est du lard ou du cochon, ou plutôt on se doute bien que l'auteure nous invite à jeter un oeil inquiet du côté obscur de la force.
❤️ On s'inquiète aussi de la manipulation exercée par une IA (la version 2224 d'Alexa ou Siri s'appelle Maya) qui va jusqu'à imiter Orwell et créer une "novlangue".
❤️ Bref, seul le lecteur vraiment naïf voudra bien croire que Sophie Loubière s'intéresse plus à 2224 qu'à 2024 ...
C'est un miroir éblouissant et à peine déformant que nous tend l'auteure.
2224. Le monde tel que nous le connaissons a disparu. Pour une bonne partie sous les eaux ( façon Kevin Costner mais avec plus de terre émergées) Sur terre et sur mer, c’est chaleur , tempête , vent, soleil assassin . Le coupable ? le réchauffement climatique, bref, l’homme.
Les survivants se sont organisés, leur existence ne tenant qu’à un fil. Pour survivre il faut se reproduire Si l’humanité 3meurt, la planète meurt.
Des décisions radicales ont été prises. C’est le grand recyclage. Les femmes de 50 ans reçoivent un avis de retrait et quittent alors mari et enfants pour le Domaine des Hautes-Plaines, lieu de rêve , promesse d’une autre vie. Mais dont personne ne revient… C’est le cas de Rachel , coiffeuse de son état , préparée depuis son plus jeune âge pour ce moment. Pour Keen,« Le mari de la coiffeuse » , la séparation est compliquée .Même si c’est pour le bien de la communauté.
Heureusement dans ce nouveau monde une IA bienveillante veille . Aucune religion, aucune crise, aucun conflit. Aucune raison de tuer son prochain donc, surtout avec un bracelet modérateur d’humeur au poignet
Au dessus de tout , une gouvernance mondiale , également bienveillante.
Alors comment expliquer la mort suspecte de 3 petites filles ?
Autant être clair , je suis passé à côté de ce polar dystopique. Plus dystopique que polar d’ailleurs. En théorie , ce qui aurait dû me plaire ☹. La lecture est agréable mais je n’ai pas été touché. Dommage..
Sophie Loubière nous avait habitué à des thrillers passionnants avec une approche sociétale. Obsolète est un roman d'anticipation tout aussi glaçant et addictif.
Nous sommes en 2224. Toutes les grandes catastrophes climatiques qui nous sont annoncées, sont arrivées et notre mode de vie consumériste a conduit au Grand Effondrement. La population a drastiquement diminué. La fertilité des hommes comme celle des femmes est très basse et il faut s'appliquer à repeupler la terre dans un monde repensé et aseptisé.
Les familles sont regroupées dans des villages gouvernés par une énigmatique grande autorité, la Gouvernance. Tous vivent dans une sorte de bulle. La violence a disparu, l'empathie est à la base de l'éducation, un bracelet implanté au poignet de chacun contrôle les émotions.
En parallèle, pour les femmes, il y a le Grand Recyclage. A 50 ans, ne pouvant plus donner naissance, elles sont devenues obsolètes et doivent quitter la colonie afin que les hommes puissent à nouveau procréer. Pour aller où ? Aucune n'en étant revenue, c'est un grand mystère qu'elles acceptent sans se poser de questions, endoctrinées depuis leur plus jeune âge.
Bravo à Sophie Loubière pour cet étonnant roman d'anticipation, original, féministe et pas si improbable que ça. Ses nombreux personnages sont fouillés, souvent attachants, hommes comme femmes. Elle n'a pas son pareil pour explorer l'âme humaine. Si c'est assez lent, parfois un peu long pour moi, c'est qu'il lui a fallu du temps pour installer cette nouvelle société et la rendre crédible.
Un roman difficile à résumer avec son univers futuriste et ses réflexions sur notre mode de vie, qu'il faut absolument lire.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2024/07/20/obsolete-de-sophie-loubiere/
Un thriller un peu long au démarrage qui se révèle finalement addictif et nous fait voyager sur la mythique route 66.
La scène d'ouverture est très bien réussie et nous plonge directement dans l'effroi. Juillet 1966, alors que Desmond Blur joue avec sa cousine dans la grange, un homme entre dans la maison. Il égorge sa tante, laisse pour morte sa mère Nora et poignarde sa petite sœur Cassie. Desmond réussira à mettre en fuite le meurtrier mais gardera une profonde blessure physique et psychologique. Son père Benjamin représentant commercial était sur la route.
Il faudra ensuite attendre vers la page 185 pour que l'intrigue démarre réellement. Durant les 45 ans qui s'écoulent, on apprend ce que devient les membres rescapés de la famille Blur. Il y a également des chapitres entrecoupés où on suit quelques bout de vie du meurtrier. J'ai trouvé toute cette partie longue et un peu brouillonne. Les détails donnés ne seront d'ailleurs pas utiles pour le reste de l'histoire.
Tout demarre donc réellement lors de la rencontre entre Desmond et Lola Lombard, française, partie à la recherche de son mari disparu 4 ans plus tôt. Ce dernier lui a envoyé un cahier où les mémoires d'un meurtrier de la route 66 sont retranscries. Leur duo est naturellement mis en place et l'enquête s'avère palpitante. Un vrai page-turner.
J'ai aussi beaucoup aimé les descriptions des villes qui traversent la route 66. On est complètement imprégné du côté désertique et en déclin de cette route mythique qui n'est aujourd'hui traversée que par de nombreux touristes venus du monde entier. De nombreuses villes fantômes jalonnent le parcours. L'autrice précise d'ailleurs en fin de roman qu'elle y a effectué un voyage en famille et qu'un blog avec de nombreuses photos retrace le périple.
Le style de l'autrice m'a plu. J'ai aimé le réalisme de l'histoire. Les personnages nous deviennent petit à petits intimes et on n'a pas trop envie de les quitter. Cela tombe bien un second tome existe.
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