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Un récit historique, inspiré de l'histoire familiale des grands parents de l’auteur et qui retrace les années noires que la France a connu lors de la Seconde Guerre Mondiale. C’est Pierre Gerson qui nous raconte les faits qui s’étendent de 1938 à 1944, un chapitre par an, le style ressemble à celui d’un journal intime. Une vision unique et intimiste de la famille Gerson, famille juive non pratiquante qui vit en France depuis six générations. Pierre a été décoré suite à des faits d’armes lors de la première guerre mondiale, engagé volontaire et blessé au front, il a reçu la légion d’honneur en 1914, il avait alors trente huit ans. Les Gerson sont des bourgeois qui mènent grand train et côtoient la haute société et pourtant, ils ne voient rien venir et vont passer la guerre en zone libre dans les Alpes-Maritimes entre ballade au bord de la mer et marché noir pour améliorer l’ordinaire. Facile à dire après coup lorsque l’on sait ce qu’Hitler avait en tête pour établir un Reich qui devait durer plus de mille ans. En attendant, cette famille va ignorer tous les voyant qui virent au rouge et qui auraient pu changer leur destiné. Vont-ils prendre conscience de ce qui les attend avant qu’il ne soit trop tard ? La plume de l’auteur nous retrace les évènements marquants des nazis contre les juifs de France mais aussi d’Europe. On y parle des rafles de Saint-Martin-Vésubie et du Vél’ d’Hiv’ mais aussi des lois obligeant au port de l’étoile jaune. La vie devient invivable pour les juifs protégés un temps par les italiens qui occupent la région mais dès la chute de Mussolini, rien ne va plus. J’ai aimé suivre la vie quotidienne de cette famille tout en me disant qu’elle n’avait rien avoir avec la vie d’Anne Frank retracée dans son journal intime. Au fur et à mesure de ma lecture je sentais grossir en moi une ambivalence, car ce que nous raconte Pierre de son quotidien n’est pas aussi horrible que ce que j’imaginais, ils ont un toit sur la tête, de quoi se chauffer, de la nourriture dans leurs assiettes peu certes mais autant que le français moyen de l’époque. L’auteur va même jusqu’à ajouter un méchoui entre « amis », donnant une impression de fort décalage. Une famille qui donnerait presque le sentiment de pouvoir passer à travers les mailles du filet, on ne peut que le leur souhaiter et pourtant… Bonne lecture.
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