"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est marqué roman, mais le ranger au rayon journal ou récit ou document serait peut être plus juste. En tous les cas, quand vous plongerez dans "La tanière du tigre" vous ferez un voyage au coeur de l'Inde d'aujourd'hui sur les pas d'un diplomate français ( l'auteur ) chargé des relations culturelles et tout fraîchement nommé à Delhi.
Evidemment quand on représente la France à l'étranger, cela n'a pas grand chose à voir avec celui qui va dans ce pays pour des raisons spirituelles, s'initier au vrai yoga ou rechercher la paix intérieure dans un ashram voire juste parcourir simplement le pays comme un parfait touriste. Nicolas Idier lui se trouve être au croisement de la culture et de la politique. Son regard est donc celui d'un spécialiste qui très vite constate en réel que cet immense pays, tant par sa population, sa superficie et sa puissance économique, continue à rester, voire amplifie, son système hautement inégalitaire. Il met en évidence que son premier ministre actuel, Narendra Modi rejoint sans problème la longue liste des dirigeants qui se disputent la première place dans l'horreur et l'abomination ( en plus de conserver l'odieux système raciste des castes, extermine sans sourciller les musulmans ou ferme les yeux pour mieux approuver le triste sort fait aux femmes).
Courageusement, et peut être faisant fi de quelques recommandations de sa hiérarchie, Nicolas Idier approche de très près les quelques mouvements qui essaient de lutter contre ce fascisme rampant qui gangrène un peu plus chaque jour une société déjà pas bien portante. Il a, de par sa position, la possibilité de discuter puis de devenir ami avec Arundhati Roy ( écrivaine et militante célébrée partout dans le monde) et d'ausculter de l'intérieur les tensions qui agitent une certaine population ( aisée et cultivée ) luttant contre le pouvoir en place.
Tous ces aspects politiques sont parfaitement développés dans ce ...roman... qui parfois, hélas, s'attarde un peu trop sur certaines discussions littéraires ( sur l'oeuvre d'Arundhati Roy ou de V.S. Naipaul notamment), certains flash-backs chinois n'apportent pas grand chose au propos général, donnant seulement un côté plus intime au récit qui se révèle au final tellement hybride que l'on peut passer du grand intérêt à un ennui poli.
Il restera au final, une photographie actuelle de l'Inde fort intéressante, documentée de l'intérieur par quelqu'un qui n'a aucun parti pris, juste celui de l'écrivain prompt à raconter des faits que cette phrase pourrait parfaitement résumer : "Aujourd'hui le lien éclate entre les excès de l'économie, les ravages économiques et le repli nationaliste généralisé."
lu par Th!erry
Un jeune homme lettré et amoureux est chargé par un mécène chinois d’écrire un livre consacré au peintre contemporain Liu Dan dont le musée Guimet a présenté les œuvres en 2012.
Au fil de la construction de leur relation empreinte d’estime et de respect, c’est une véritable découverte de l’art chinois avec le goût des lettrés, peintres et calligraphes pour les pierres, certaines millénaires.
C’est aussi une réflexion sur l’universalité de l’art, de la pyramide du Louvre au portrait de la Comtesse d’Haussonville d’Ingres,conservé à la Frick Collection de New York.
De Pékin à Rome, la passion des pierres est partagée par de riches et cultivés amateurs.
Ce regard sur une autre culture permet, le livre refermé, de regarder différemment les paysages de nos tableaux favoris...
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