"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Merci à Babelio pour cette plongée dans les milieux interlopes du Paris des années 1970 où le plastique était chic et le papier peint orange esthétique.
Eugène Tarpon est un personnage de détective privé qui apparaît pour la première fois, sous la plume de Jean-Patrick Manchette, dans « Morgue pleine ».
C'est ce roman noir que Max Cabanes a adapté avec bonheur, inspiré par l'écriture réaliste et visuelle du pape du néo-polar.
L'anti-héros nommé ci-dessus s'exprime à la première personne pour nous narrer par le menu l'enquête rocambolesque dans laquelle il s'est englué.
Viré de la gendarmerie pour avoir tué accidentellement un manifestant, il est au bout du rouleau financier et moral. Il est l'archétype du « privé » popularisé par Dashiell Hammett ou encore Raymond Chandler.
En cassant son dernier billet de cent francs tout en s'offrant, clope au bec, un petit noir au comptoir d'un troquet de la rue Saint-Martin, au cœur du quartier où les prostituées tapinaient en toute impunité, Eugène songe à rentrer chez sa maman à Saint-Pourçain-sur-Sioule...
C'est sans compter sur l'apparition inopinée d'une certaine Memphis Charles lui annonçant, des tremblements de peur dans la voix, l'assassinat par égorgement de Griselda Zapata. Elle lui confie être la suspecte idéale.
À cause de cette rencontre plutôt vive, Eugène va mettre le doigt dans un engrenage infernal... L'occasion pour lui de se frotter à quelques malfrats. Mais le bonhomme, un brin soupe au lait, a de la ressource...
A partir d'une intrigue un peu erratique, Max Cabanes, avec ses dessins exacerbant les aspérités physiques des protagonistes, a restitué parfaitement l'ambiance libertaire des années 1970 et l'univers poisseux des truands, des maîtres-chanteurs, des filles faciles et des privés borderline où les coups bas, le fric, le sang et l'alcool coulent à flots. Et les dialogues, savoureux, sont dignes de ceux de Michel Audiard. Réjouissant !
Dommage que la police de caractères soit aussi peu lisible.
http://papivore.net/litterature-francophone/critique-morgue-pleine-max-cabanes-ludovic-manchette-dupuis/
Si j’ai préféré lire le texte écrit par Manchette, cette BD reste toutefois remarquable dans l’adaptation faite par son fils de la noirceur du roman mais ce sont les dessins signés Max Cabanes interprétant talentueusement l’atmosphère et les sentiments des personnages avec une énergie quasi cinématographique qui m’ont forcée à l’admiration de cet album magistral.
Oserais-je dire depuis combien de temps je souhaite découvrir une adaptation en bulles du romancier Manchette par Cabanes… en tout cas… fort fort longtemps !
Un polar qui démarre fort à coup de fusil avant de prendre un tempo beaucoup plus posé. Une rencontre avec Aimée Joubert, élégante, mystérieuse et quelque peu disjonctée !
Une double sensation à la lecture, très curieuse de connaître les raisons de la quête d’Aimée et en même temps j’ai trouvé que cela manquait de rythme avec la voix off parfois trop présente jusqu’au dernier tiers où tout s’accélère.
Graphiquement je n’ai pas été déçue, j’ai trouvé les planches superbes dans un jeu de couleurs qui sublime le crayon de Cabanes.
J’ai un doute sur les motivations de l’héroïne au final même si une chose est sure… la croisée peut se révéler « Fatale » !
L’extrêmement doué Cabanes nous offre des dessins d’une expressivité dynamique remarquable pour illustrer ce polar signé du très/trop regretté Jean-Patrick Manchette revisité avec un scénario talentueusement adapté par son fils, Doug Headline de son vrai nom Tristan Jean Manchette.
J’avoue avoir passé des heures à scruter chaque dessin, à découvrir les détails fourmillant qui traduisent toute l’ambiance du texte, le mouvement représentant parfaitement l’époque, l’environnement, les sentiments, les ressentis et l’action des protagonistes jusqu’à la date quasi exacte où l’histoire se situe en remarquant au détour d’une page, ‘Orange mécanique’ film à l’affiche au-dessus d’un cinéma de rue.
Un polar à l’ancienne comme je les aime servi par un privé attachant sans client qui se retrouve embarqué dans une sombre histoire de meurtre.
Alors que l’avenir du privé Eugène Tarpon est très incertain, une jeune femme couverte de sang sonne à sa porte en lui expliquant que sa colocataire a été assassinée. De façon logique, Eugène Tarpon décroche le téléphone pour appeler la police. Elle lui arrache le combiné des mains, l’assomme avec et se sauve. Furieux, le solitaire détective reprenant ses esprits, décide de se rendre sur les lieux du crime où il va se faire interpeler par la police puis relâcher.
Là, un vieux journaliste retraité en manque d’action va l’accoster sur le trottoir, le conduire chez lui, sortir un dossier et en l’appelant 'Ducon la méfiance', il va l’inciter à se lancer avec lui sur les traces d’une énigme aux ramifications tentaculaires.
Quasi à son insu, Tarpon va être mêlé à cette enquête où il va être confronté à des mafieux, des journalistes, un photographe malhonnête, un client débile et somme toute inquiétant, être la cible d’un groupe fasciste américain, se faire suivre par le peu doué policier Coquelet, se sentir responsable de l’assassinat de son vieux voisin qu’il aimait bien, victime collatérale de cette affaire bien glauque, rencontrer un groupe d’extrême gauche aux membres mal préparés pour les attentats qu’ils fomentent.
Tarpon va devoir faire gaffe à sa peau car ça flingue à tout va...
Bref, c’est un festival d’aventures à rebondissements dans un Paris et sa banlieue des années 70 éclatants de réalisme, qui tressent une histoire in fine, parfaitement bien ficelée par un des grands maitres du roman policier français et en font une lecture captivante.
Tous les ingrédients d’un bon polar sont là pour une histoire bouillonnante que j’ai dégustée avec plaisir et avalée d’une traite.
Excellente BD caustique, dynamique, divertissante et attachante signée par 3 artistes de qualité suant de talent.
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