L’action de ce livre se situe en 2030 à Paris en pleine guerre civile. La France est coupée en trois parties. Une partie est contrôlée par le gouvernement et les deux autres parties sont contrôlées par des milices, une alliance de gauche et d’extrême gauche et une milice d’extrême droite. Le Front Uni pour les milices de gauche et La Ligue Française pour les milices de droite. Ces deux milices se font la guerre tandis que le camp du gouvernement est pour le moment dans une espèce de neutralité. C’est le périple de Kamel, Tony, Arnaud et d’autres que nous allons suivre. Ils vont devoir traverser l’Ile de France en tentant de survivre sans se laisser tenter par l’horreur de cette guerre civile. Chacun va être mis face à ses limites éthiques et morales.
Tout commence par un attentat dans un bar au pied de l’immeuble de Kamel. Alors qu’il se terrait chez lui depuis le début du conflit et ne le suivait qu’au travers des réseau sociaux et de la télévision, il s’est laissé convaincre par sa vieille amie Eminé, journaliste de guerre, d’aller prendre un verre en terrasse en bas de chez lui. C’est ce bar qui a été visé par les terroristes. Eminé succombe et lui survit. Cet évènement va être le déclencheur de cette histoire. Alors que depuis trois mois il se préservait de la folie de cette guerre civile, il va devoir s’impliquer et ses actions vont l’obliger à quitter son quartier pour se lancer dans cette aventure.
Cette dystopie qui se situe dans un avenir très proche est en quelque sorte le prolongement de ce qui se passe aujourd’hui. La société est traversée par des lignes de fractures qui sont de plus en plus profondes. Il n’est pas impossible que certaines personnes puissent jouer avec l’idée d’une guerre civile, d’un conflit qui dépasserait le conflit des idées et des insultes sur les réseaux sociaux pour devenir un conflit où un certain nombre de personnes tueraient.
Avec ce livre, l’auteur tend un miroir à notre société et nous montre ce qui pourrait se passer si les mots devenaient pour certains réalité.
Au travers de ses personnages principaux, Karim Miské nous montre des personnes qui ne vont pas se laisser absorber par les idées du camps dans lequel ils sont, qui vont faire des choix éthiques et non pas idéologiques.
Une dystopie glaçante, édifiante, qui nous éclaire sur les manipulations politiques nées des fractures d’une société. Un livre qui nous permet de prendre du recul et de réfléchir sur les discours des politiques et ce qu’ils peuvent en tirer pour leur seul avantage.
Lu dans le cadre du « Prix du Meilleur Polar Points 2025 ». Je remercie les Editions Points pour cet envoi.
Merci aux éditions Points de m'avoir permis la lecture de ce roman noir d'anticipation dans le cadre du prix du meilleur polar sélection 2025 .Kamel Kassim vit cloîtré à Belleville depuis l'assasinat par des suprémacistes blancs de députés ,ce qui a fait fuir le gouvernement hors de la capitale .En plein chaos ,il va vouloir rencontrer les assassins de ses amis ,exécutés à la terrasse d'un café , et décider d'en sauver un des mains de ses bourreaux .Une bonne uchronie .
Bien documenté, sans pédanterie et sans lourdeur, bien écrit (ce qui ne nuit pas), des personnages attachants et très incarnés, Arab Jazz fait passer un bon moment de lecture.
Ce livre date de 2012 et en une dizaine d'années la vie de ce quartier parisien a forcément changé mais la lecture reste intéressante au regard de la question des fondamentalismes qui s'y croisent encore aujourd'hui.
J’étais déjà toute acquise à la cause de l’auteur dont j’admire l’écriture, alors j’avais hâte de découvrir comment serait retranscrit son livre « N’appartenir » en BD, je trouvais l’idée intéressante et comme il avait été un de mes coups de coeur de l’année dernière, il fallait absolument que je le lise.
Je suis d’autant plus sensible à ce texte qu’il me parle au quotidien à travers mes enfants qui sont eux-mêmes entre deux cultures, deux océans, deux religions. Il est bien dur de satisfaire tout le monde et pour un enfant cela peut-être déroutant si les parents n’expliquent pas que c’est une force, un plus qu ‘il n’est pas utile de choisir . Est-ce que je suis français et catholique ou bien est-ce que je suis Mauritanien et musulman s’intérroge l’auteur ? Alors, comme beaucoup d’enfant quand il est dans sa famille française il en accepte les codes et quand il est dans sa famille mauritanienne aussi, mais où est la vérité, qui est-il ? A l’école on lui fait sentir qu’il a beau avoir les manières des blancs il a une tête d’arabe, il n’est donc pas blanc, mais chez les arabes on lui fait comprendre qu’il est blanc. Il va alors se construire à travers ses lectures, les polars, la musique, l’art en général.
Il s’agit ici de l’adaptation graphique de son magnifique roman « n’appartenir », je pense que cela permettra de toucher un public plus large et que ça donnera envie de lire les romans de l’auteur. Ce sont des sujets actuels que ceux de l’identité, de la culture, de la famille et de la patrie. La société actuelle est une société de mélange, de métissage et il est essentiel d’écouter les principaux intéressés, les personnes qui le vivent de l’intérieur ne serait-ce que pour comprendre et faire des ponts entre les gens.
Le lecteur ne peut qu’être touché et happé par cette histoire compliquée avec soi-même, avec son image, j’ai été très touchée par cette souffrance, cette errance entre deux mondes , ce long chemin avant la construction de soi, la réappropriation de sa propre histoire et non celle que les autres veulent nous construire. L’auteur en est sorti plus fort, il s’est construit loin des schémas tout tracés pour lui et il en sort gagnant.
J’ai beaucoup aimé le graphisme parfois très coloré ou au contraire très simple et sombre en fonction des situations et de l’état d’esprit à retranscrire. Le dessin sied tout à fait à l’histoire, à la narration venant appuyer les mots avec intelligence. Un régal visuel et d’écriture. Je n’ai pas boudé mon plaisir et vais le prêter à mes ados peut-être y trouveront-ils des réponses.
Karim Miské à mis ses tripes, a écrit avec son coeur et ça se ressent à chaque page et c’est ce que j’aime chez un auteur. C’est beau, c’est poignant, bouleversant et puissant
VERDICT
Allez immédiatement chez votre libraire préféré et procurez-vous le pour vous, pour vos amis, vos proches, pour toute personne à qui vous voulez du bien.
https://revezlivres.wordpress.com/2016/12/06/sappartenir-karim-miske/
La situation
Décolonisations
S'appartenir
Les Filles du Touquet
Généalogies d'un crime
N'appartenir
Pas de printemps pour Ali
Arab jazz
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