Farniente - Le Niçois : Un roman qui claque - Quais du Polar
Bande dessinée ? Roman graphique ? Farniente ; le Niçois, le dernier roman de Joann Sfar, n’est en fait ni l'un ni l'autre. Pour en savoir plus, nous avons rencontré l'écrivain-dessinateur lors du Festival Quais du Polar 2018, dont lecteurs.com est...
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Farniente - Le Niçois : Un roman qui claque - Quais du Polar
Farniente - Le Niçois : un roman qui claque
Découvrez l’avis de Jean-François Simmarano pour "Comment tu parles de ton père" de Joann Sfar (Albin Michel)
Découvrez Jean-Paul, et sa chronique du roman de Joann Sfar "Comment tu parles de ton père" (Albin-Michel) #rl2016
Après « La Synagogue » qui « parlait de combat, de justice impossible et du modèle paternel » p 108, Sfar complète son autobiographie thématique en développant sur « l’image, la mère et l’abime ». Et d’ailleurs il poursuivra ses études de philo avec un travail sur l’iconoclasme juif (et l’interdit de la représentation)
C’est bien sur son rapport au dessin et aux images qu’il donne à la fois des éclairages personnels et des lectures plus philosophico religieuses :
Ainsi un Rabin, avec qui il a un échange sur la photo de sa mère ainsi que celle de sa petite amie de l’époque , lui précise que « l’idolâtrie, c’est lorsqu’on s’en remet à une image plutôt qu’au monde » p 43
Et lorsque la psy qu’il consulte dans sa jeunesse lui demande : « vous êtes mieux quand vous dessinez que dans la vraie vie ? » … il répond par l’affirmative
Mais en même temps (p 83), il précise que le dessin le « soigne de l’idolâtrie » en lui « montrant comment c’est fait », « ça devient mes images, mon histoire. C’est moi qui décide si l’image reste ou s’en va … », et « le dessin qui m’intéresse c’est le dessin qui ne parvient pas à être aussi parfait qu’une photo »
On retrouve les traits et colorisations si particuliers de l’œuvre de Sfra avec une tendresse visible sur les quelques représentations de sa mère.
A la manière d'un conteur moderne, Joann sfar accompagné du coup de crayon caractéristique de Tony Sandoval, nous plonge dans le Paris de 1900. Un Paris peuplé de dragons endormis et dont le sommeil est bien fragile, lorsqu'une sirène se refuse à son sort funeste et échappe de peu à un sacrifice rituel, bien aidée par une princesse hawaïenne aux poings d'acier trempé. C'est une équipée assez improbable qui tantôt s'affronte tantôt s'unit face à la catastrophe qui se dessine : la sirène armée d'une épée mystérieuse, la princesse qui en est éprise, un moine millénaire, sa bonne-dragon. Ces 4 fantastiques en imposent ! Chaque personnalité est intéressante.
Le scénario est très original, et poursuit la thématique du conte et du dragon (Reines & Dragons: La petite reine) avec une belle aisance. Les dialogues entre les différents protagonistes sont assez irrésistibles, et l'absurde s'immisce sans être trop omniprésent. La fin est quelque peu surprenante voire déroutante.
Le dessin est assez inégal (j'ai préféré "Volage") même s'il réserve de très belles planches (notamment la présentation du roi des dragons en double planche avec une narration efficace). Dans l'ensemble il s'accorde comme il faut avec l'ambiance du récit.7
Une découverte assez sympathique.
Préalables personnels :
La guerre nous cerne dans ses versions anciennes et modernes, qu’elles soient de « haute » ou de « faible intensité » … (après être devenu des « experts » médicaux avec la Covid, nous devenons des « experts » militaires …). Elle semble bien consubstantielle aux communautés humaines, notamment en rapport avec les territoires (cf. à ce sujet Pierre Clastres : Archéologie de la violence – La guerre dans les sociétés primitives).
La paix est bien l’exception et la guerre la dominante. « Une analyse de l’histoire mondiale révèle qu’entre l’année 1496 av. J.-C. et l’année 1861 de notre ère, c’est-à-dire sur une période de 3357 ans, il y a eu 227 années de paix et 3130 années de guerre » Jan Gotlib Bloch. Et le XX ème siècle a bien été alimenté en conflits sur toute la planète.
Sfar ne pouvait pas ne pas s’emparer de certaines périodes où certains de ses personnages ont vécu des guerres. Il plonge le père de Zlabya, tout jeune Rabbin dans cette période de 14-18 et la prolongation du périple à Odessa dans cette période de la révolution Russe, en portant la lumière à la fois sur la vie, la musique, l’amitié, … et les massacres de ce temps. Et même, à cette époque il y avait un autre chat du Rabbin dont est jaloux le (nouveau) chat du Rabbin.
Et comme précise le Chat (actuel) du Rabin à la première page : « Les moments où les vieux vous racontent leur guerre, écoutez bien. Car en général, ils répètent pas deux fois. » Alors embarquons avec Sfar dans la Guerre de 14-18 et la traversée de la mer Noire avec l’humanité de ses personnages (accompagnés de bêtes à poil) et de situations parfois loufoques.
Du délire à tous les étages. Les deux auteurs phares de la littérature BD et jeunesse sont réunis pour nous proposer un trip sous acide dans le monde de l'enfance. On rigole, il y a pas mal d'aventure aussi, c'est barré, c'est fun, c'est moderne.
J'ai pu lire cette BD en mode trio de feuillets livrés en suppléments du journal de Spirou. Magnifique cadeau pour les abonnés n'est-il point ?
On se marre vraiment dans cette aventure, c'est littéralement un super moment de lecture.
J'ai envie de dire que même si le graphisme ne vous attire pas au premier coup d'œil, jetez-vous quand même dans cette lecture, vous ne regretterez pas et vous apprendrez à apprécier l'ensemble et même … vous attendrez impatiemment la suite comme c'est mon cas.
Quelle BD annonce une suite aussi clairement que les deux dernières pages de ce tome 2 ?
Une pépite de BD !
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