"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comme les autres, j'ai été happé par ce récit.
Et pourtant, tout du long, je me suis dit que je n'aimais pas top ces dessins poisseux, et que je trouvais que l'histoire pietinnait.
Malgré tout, après avoir tourné la dernière page du tome 1, j'ai hâte de me lancer dans la suite. C'est que probablement, ça n'est pas si raté que ça ;)...
S’il est un BD noire, c’est bien celle-ci : noire comme le pétrole, noire comme l’état dans lequel se retrouvent les lieux investis par La malédiction du pétrole.
Il faut dire que Fred Blanchard s’est magistralement mis au diapason du texte signé Jean-Pierre Pécau. Ce dernier, après un prologue qui m’emmène à Bakou, conte toute l’histoire de ce qui fut pompeusement appelé « l’or noir », une ressource de notre planète dont nous ne savons plus nous passer et qui, pourtant, ne peut que disparaître, laissant, après extraction, des dégâts irréversibles.
C’est donc à Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan aujourd’hui, que les frères Nobel ont découvert par hasard l’utilisation de ce fameux pétrole. Aujourd’hui, dans le sanctuaire d’Atchgah, une flamme brûle encore… pour les touristes, alimentée par une conduite car celle qui brûlait naturellement depuis 2 000 ans s’est éteinte à l’aube du XXIe siècle.
Là-bas, Robert Nobel a créé la Branobel sur ce premier centre d’extraction du pétrole. Dès 1880, plus de trois cents puits existaient autour de Bakou, devenu la ville noire. Transporté d’abord en charrette puis dans des tuyaux pour remplir les cuves des bateaux, il commençait à bien se vendre.
Les barons Rothschild investissent. Une ligne de chemin de fer est créée puis un pipe-line de soixante-huit kilomètres à travers le Caucase.
Bon, il ne faut pas oublier les USA où 1859 constitue l’année zéro de l’industrie pétrolière avec « la folie de Drake ». Oil Creek (Pennsylvanie) devient le nouvel Eldorado, une ville noire comme Bakou. Quand les puits sont épuisés, c’est la ruine mais entrent en jeu des noms connus comme Rockfeller car le pétrole sert à s’éclairer, à se chauffer, à faire tourner les machines, à les lubrifier, à les entretenir.
Pour se jouer des lois anti-trust, Rockfeller crée les sept sœurs dont certaines sont encore connues comme Esso, Texaco, Royal Dutch Shell. Les pétroliers se partagent le monde et les deux grands conflits mondiaux du XXe siècle sont favorables à leur développement avec les puits du Moyen-Orient. C’est à Ghouar (Arabie saoudite), en 1948, qu’est découvert le plus grand gisement de pétrole du monde : 300 km de long sur 30 km de large !
Le Vénézuela s’y met, la CIA intrigue, l’OPEP entre en scène, écarte les gêneurs et les pétro-monarchies sont de plus en plus riches. Trois géants, trois sœurs, s’affirment : Exxon mobil, BP-Amoco et Shell.
En épilogue, les auteurs prouvent que la malédiction frappe encore car des découvertes de nouveaux gisements mettent en péril des régions intactes de toute pollution comme en Alaska, au Mexique, en Chine ou en Iran car le pétrole est un formidable accélérateur pour le capitalisme.
Si Barack Obama avait un peu freiné ces explorations visant les schistes bitumineux, Trump a tout balayé. Est-ce que Biden aura le courage de rectifier cette course folle, course folle qui ne dérange pas les trois sœurs qui se moquent de la fonte des glaciers et du réchauffement climatique. D’abord, le profit !
La malédiction du pétrole est une BD qui ne manque pas d’inquiéter mais se révèle très instructive sur l’histoire de cette matière première surexploitée polluant toujours plus notre planète Terre.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Alors qu'à la fin du tome 2, la disparition de l'Umo est venue surprendre tout le monde, le tome 3 vient lui résoudre l’équation de cette fabuleuse histoire de 720 pages. On retrouve tous nos personnages en France alors que la situation sociale et politique est devenue extrêmement instable. Et c'est là, que l'Umo décide de réapparaître. D'où vient-il ? Que veut-il ? Est-ce un danger pour l'humanité ? Est-ce un signe de Dieu ? ...
Uchronie, polar, science fiction, docu-fiction, Le Dernier Atlas navigue à vue entre tous ces thèmes et nous pousse à réfléchir. Le troisième tome nous bouscule et il est bien difficile de prévoir la fin avant les 3/4 de cet album, preuve que les auteurs ont su ménager le suspens. Cette histoire est baignée dans l'Histoire telle qu'elle aurait pu être et ça lui donne encore plus de profondeur.
Trois tomes en trois ans, et pourtant chaque tome est dense et intense. Les quatre auteurs ont fait un travail de dingue pour nous livrer un récit qui aborde les grandes dérives de notre société tout en les plongeant dans une réalité alternative. Du grand art.
Alors ça y est c’est fini… Cette trilogie uchronique a donc pris fin sous mes yeux ébahis… tout en espérant que ça dure encore…
J’ai déjà parlé du tour de force que constitue la construction efficace d’un récit mêlant polar, science-fiction, fiction historique le tout avec un scénario ingénieux et tissant des liens astucieux avec notre société rendant le tout sacrément réaliste !
Ce 3ème tome conclut donc en beauté cette histoire folle, 260 pages difficiles à lâcher, on veut tout savoir : pourquoi cet UMO ? Son rôle ? Et surtout Ismaël Tayeb…. Un sacré personnage, épais et complexe, qui est-il vraiment ?
Je ne aucune envie de spoiler rassure toi… J’imagine la complexité de finir une telle histoire… elle est parfaitement réussie ici… surprenante et intelligente !
Au final, une trilogie osée et brillante, à lire absolument !
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