"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'écriture est fluide et les chapitres sont courts ce qui rent la lecture agréable. Il est un peu long à démarrer, peut être dû au fait de beaucoup de description et de mise en place du cadre.
Cette histoire n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais, c'est une histoire de harcèlement, une lente descente incontrôlable aux enfers ou se mêle un sentiment d'injustice et d'impuissance. Cette famille qui se retrouve seule face à un prédateur psychologique. On ferai n'importe quoi pour sa famille, pour ses enfants, ils nous rendent si vulnérables que la raison nous abandonne...
Les Éditions Delcourt ont lancé un “pôle littérature” en 2018 et c’est une idée de génie ! Ce premier livre lu dans leur collection me laisse sans voix …
Randolph - le narrateur - et Rebecca son épouse, vont vivre avec leur deux enfants, Paul et Fee, l’horreur du harcèlement de voisinage. Ils vont devoir endurer cette épreuve avec un immense sentiment d’impuissance. Un récit terriblement angoissant et déroutant …
Dirk Kurbjuweit aborde ici le thème de la peur - justifiée ou non - irraisonnée et bouleversante, que tout humain peut connaitre sur le chemin de son existence. Telle la peur du père de Randolph, à l’époque de la construction du mur de Berlin, qui ne se sent en sécurité qu’avec sa collection d’armes … Telle la peur du petit garçon et de l’adolescent qu’il fut et qui craignait que son père puisse un jour les tuer tous, sur un coup de colère ou de folie … Telle la peur de ce couple qui imagine que l’on puisse croire les propos diffamatoires de leur cinglé de voisin, M. Tiberius .
J’ai ADORÉ ! C’est fort et fin, une analyse psychologique remarquable, d’une justesse et d’une intelligence rares !
Je remercie Lecteurs.com qui m'a permis de découvrir ce thriller dans le cadre des explorateurs du polar.
Randolph Tiefenthaler a vécu toute sa vie avec un sentiment de peur. Petit, il croyait que son père, qui possédait beaucoup d'armes, pouvait tirer sur quelqu'un à la moindre contrariété. Il retenait son souffle dès qu'une tuerie faisait la une des informations, en pensant que le meurtrier pouvait être son père.
Randolph est maintenant architecte et vit à Berlin avec sa femme et ses deux enfants. Ils viennent de s'installer dans un nouvel appartement de la capitale et font la rencontre de leur voisin du dessous qui, s'il paraissait sympathique au début, devient de plus en plus inquiétant, voire menaçant.
L'auteur instille une ambiance de plus en plus oppressante. Le lecteur assiste impuissant au harcèlement terrifiant que subit cette famille berlinoise.
« Peur » est avant tout une critique de la société aisée, de ses représentations et de l'escalade que prend cette banale affaire. Ce voisin paraît être bien insignifiant et peu dangereux mais changera le destin de Randolph et sa famille. Le passé du personnage peut expliquer ses réactions face à son voisin. Il a toujours ressenti cette angoisse qui le pousse à croire que le pire va se produire. L'auteur brosse un portrait passionnant de cet homme.
C'est un roman psychologique facile à lire : le style est agréable et bien rythmé car les phrases sont courtes.
L'auteur sait surprendre car le début et la fin du livre sont inattendus. J'ai apprécié ce livre social, lu d'une traite !
Un harcelèment diabolique dans la banlieue berlinoise.
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A l'occasion de l'évènement "les quais du polar", j'ai choisi ce thriller allemand peu conventionnel. Merci à vous, Lecteurs.com pour cet envoi.
Il est étiqueté tel quel mais à proprement parler, je le rangerais dans la catégorie "roman sociétal".
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On rentre dans l'intimité d'un architecte berlinois, marié et père de 2 enfants.
C'est même un journal où il relate l'avant/après d'un évènement majeur qui a fait basculer sa vie du côté obscur (?).
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Le début démarre sur le père de l'architecte....en prison!
Je ne spoile rien. Le père de Randolph a tué de sang-froid le voisin du dessous. Il purge sa peine. Le fils, pétri de remords, se confesse.
Il raconte donc son enfance normale (il insiste là-dessus), la rencontre avec sa femme, les effets de la guerre froide sur sa famille, ses pérégrinations solitaires....
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Puis petit à petit, nous dévoile la descente lente et douloureuse de leur funeste sort.
La famille se retrouve au centre d'une machination abjecte et insidieuse. Le harceleur n'est autre que leur voisin.
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Le titre du roman "Peur" est bien là le thème central. La peur sue par tous les pores des personnages (TOUS).
Peur des armes, l'insécurité, l'incapacité à protéger les siens.
Jusqu' où peut aller un homme civilisé confronté à la cruauté?
Quels sont ses moyens de protection mis à sa disposition?
Quel est le rôle de la loi? Peut-on (et doit-on) l'enfreindre quand celle-ci fait défaut?
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L'auteur dépeint avec beaucoup de justesse les craquèlements du vernis social, d'une classe aisée et bourgeoise, pétrie de conventions progressistes.
C'est très noir et dérangeant.
Qu'aurait-on fait à la place de Randolph? Pouvons-nous juger son acte (et/ou celui de son père)?
Je me souviens d'une phrase-choc: "Tout a commencé là : la cruauté de nos propos, notre arrogance ont scellé nos premiers pas vers la barbarie" (dixit Randolph et sa femme pour parler de leurs actes envers leur harceleur).
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Un sujet de société bien traité, une plume magnifique et très juste, osant "fouiller" très loin dans l'âme de chacun de nous, si loin que ça en devient dérangeant et vaguement nauséeux. Cette situation pourrait arriver à chacun d'entre nous. Prenez garde......
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