"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un livre qui pousse à réfléchir…
A travers ce livre, C. BINDNER nous livre un premier roman poignant écrit à la manière d’une autobiographie. Baptiste CHAUVALET nous raconte son calvaire qui l’a amené à tuer le tortionnaire et violeur de son fils, Léo.
Page après page, l’auteur pousse le lecteur à s’interroger :
- Et si j’étais cet homme que ferais-je le doigt sur la détente face à l’homme qui a torturé mon fils ?
- Et si j’étais cette femme, mère et épouse, qui a tout perdu, pourrais-je pardonner ce geste à mon mari ?
- Et si j’étais l’un des 6 jurés avec le destin de ce père entre les mains, quelle décision prendrais-je ?
Autant de questions que le lecteur va devoir se poser en lisant ce roman bouleversant.
Un livre qui une fois ouvert ne peut être refermé….
Quel pari fou que d'écrire un roman sur une soirée, où rien ne se passe que l'attente d'un verdict. Christian Bindner arrive à nous tenir en haleine jusqu'au bout et nous fait poser autant de questions que s'en pose Baptiste. L'histoire est poignante, les anecdotes de procès bien amenées, on ne peut que se prendre d'ampathie pour Baptiste et les jurés. En conclusion un excellent livre
– Le thème du livre m’a tout particulièrement intéressé, d’une part car c’est un sujet terriblement controversé, et d’autre part il me rappelait fortement un livre de Jacques Expert, paru également au Livre de Poche, « Ce soir je vais tuer l’assassin de mon fils« , lu il y a tout juste un an.
– Et ce thème, c’est évidemment celui de la vengeance d’un père qui voit son enfant mort ou détruit psychologiquement et physiquement par un psychopathe.
Pourquoi ce thème est intéressant ? Car il est moralement très controversé : oui, il y a assassinat donc forcément condamnation et culpabilité. Mais il y a avant tout un homme qui ne plus vivre avec l’image de son enfant torturé, violé et abandonné à son sort face à un adulte sans pitié.
Dans cette histoire, Christian Bindner réalise un coup de maître. En 200 pages, on en prend plein la tête. D’autant qu’il place son récit dans un huis-clos : Baptiste, en attente du verdict, est enfermé dans une cellule minuscule et se repasse le film de sa terrible histoire.
– Le personnage de Baptiste est très bien pensé. Son métier avant le drame, c’était dessinateur dans les tribunaux lors des procès. Le monde judiciaire, il connaît. Des affaires de tortionnaires d’enfants ou de parents vengeurs, il en a suivi.
Il y a une part très importante d’ambiguité, presque de schizophrénie dans son auto-jugement : il se dit qu’il a des circonstances atténuantes, qu’il est avant tout une victime ; mais parallèlement, il se sait coupable, assassin, lui qui était contre la peine de mort et avec de vrais idéaux humanistes depuis sa jeunesse.
Mais que valent les beaux discours et le code pénal bien policé face à la réalité crue ? Il est facile de juger lorsque les atrocités ne nous concernent pas. Et Baptiste s’en rend bien compte.
– Entre les lignes, l’auteur évoque le problème des prisons en France. Le monde carcéral, c’est bien pratique, ça déculpabilise l’Etat quelque part. Sauf qu’en France, les violeurs entrent en prison mais en sortent aussi. Et quand ils sortent, le taux de récidive est haut, beaucoup trop haut. Il instille dans la tête du lecteur la réflexion sur la castration ; chimique ou chirurgicale ; comme elle est notamment pratiquer au Canada.
La France, un pays bien-pensant, où on pense parfois trop aux assassins et trop peu aux victimes. Et où on traite un malade mental comme un prisonnier lambda.
– J’ai adoré la fin, qui m’a vraiment donné les larmes aux yeux, avec une fin ouverte comme je les aime ; même si je sais que beaucoup de personnes ne sont pas du même avis.
– Enfin, l’écriture est top, le rythme soutenu, avec notamment des phrases courtes et une ambiance angoissante lié à la situation présente de Baptiste qui, dans sa cellule, est dans l’attente d’un verdict qui, il le sait, lui sera forcément défavorable. Et à chaque chapitre ou presque, il commence par dire « Quelle heure est-il ? », pour accentuer cette pesanteur, ce temps ralenti qui l’épuise et le pousse dans ces retranchements.
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