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Le « grand clash » s’est produit, le réchauffement climatique n’était pas une vue de l’esprit. La société, fracturée, se divise entre « Clandés » qui se terrent, combattent pour leur liberté, et les fermes communautaires où des volontaires essaient de produire de quoi se nourrir malgré les conditions climatiques, un mot d’ordre général : survivre !
Léonie, alias Léo, est une de ces volontaires, toutefois elle préfère s’identifier comme volonterre. Elle a quitté la ville, zone infertile, pour travailler dans les champs. Sa communauté s’articule autour de cinq membres permanents, Mathieu, Rémi, Julie, Sandro. Mais aussi d’une main-d’œuvre de passage, car la vallée connait une vague d’immigration et les besoins en légumes ont crû. Léo, entre deux récoltes, s’occupe des poules et se satisfait de petits riens.
Toutefois la rareté de l’eau la hante :« J’avais envie d’une pluie, une pluie qui viendrait sans prévenir, en orage, une pluie froide et méchante, celle qui vous trempe jusqu’aux os et ruisselle sur la terre qui ne peut engorger les trombes d’eau, une terre trop sèche, trop morte, trop désespérée, les sols ont jeté l’éponge depuis belle lurette, et même celle de la ferme entame son agonie, on a beau la nourrir de compost et de paille, de fientes et d’orties, on a beau en prendre soin hiver comme été, les légumes poussent de moins en moins bien, de moins en moins dru, ça aussi faudra rationner, comme l’eau, le fuel et l’électricité ».
Quand Mathieu a eu l’information d’un lâché d’eau au barrage, Léo ne peut résister : « la sensation de l’eau sur mon corps, cette eau qui vous glisse sur la peau et vous lave et vous soigne et vous guérit parfois, je n’avais pas nagé depuis des années. Depuis les restrictions ». Mathieu finit par lui tendre les clés d’un vieux tacot dissimulé derrière des bottes de paille. C’est décidé, elle va faire une escapade de nuit, incognito. Quelle extase de nager ! Mais, malheureusement, la vie est faite de hauts et de bas et lors du trajet de retour, sur la route de montagne, la vieille voiture émet un râle et s’arrête. Que faire seule ? elle se lamente quelque temps, entre crainte de faire une mauvaise rencontre et espoir de voir apparaître une personne qui pourrait lui venir en aide. Soudain des phares percent la nuit, une voiture stoppe, une femme en descend et lui propose de l’emmener chez elle pour trouver un moyen de réparer l’antique véhicule.
« Je m’appelle Boa. Mon nom te dit quelque chose ? ». La femme lui explique qu’elle fait partie d’un groupe de Clandés féministes. Au bout d’une nuit faite d’échanges, de tensions et de révélations, plus qu’un moyen de réparer son véhicule, Léo va recevoir une leçon de vie, en comprendre les grands principes, une prise de conscience et confiance en soi-même.
« Boa » d’Anne-Sophie Jacques est une dystopie résolument féministe. Il présente une étude des comportements humains suite au choc post apocalyptique et une réflexion intéressante sur le sens à donner à son existence. Ce court roman aurait, peut-être, mérité un développement plus important des différents clans qui composent ce nouveau monde, au lieu de cette description trop succincte à mon goût.
Sortie chez vos libraires le 09 janvier 2025
Remerciements aux Editions Dalva.
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