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De retour de son voyage à travers le désert, de Tripoli au lac Tchad, puis de là jusqu'à Lagos, Rohlfs arrive à Liverpool au début de juillet 1867.
Moins de cinq mois plus tard, par ordre du roi de Prusse, il part pour l'Abyssinie avec le corps expéditionnaire britannique ; il s'y distinguera lors de l'assaut de la forteresse de Magdala. Il ne reviendra en Europe qu'en juin 1868, mais pour en repartir à l'automne pour une nouvelle " course " en Afrique ! Le futur empereur d'Allemagne le charge de rassembler à Tripoli les cadeaux que celui-ci destine au sultan du Bornou et de mettre sur pied la caravane qui les acheminera à Kouka.
Mais Rohlfs n'a nullement l'intention de la conduire lui-même : ce serait refaire la grande " caravanière " du Kaouar, voyage pénible et qui ne lui apporterait rien de nouveau. Il va confier cette mission au docteur Nachtigal, un Allemand inconnu qui est allé vivre à Tunis en raison de sa " faiblesse pulmonaire " et est devenu le médecin personnel du bey de Tunis : c'est ainsi que Nachtigal va réaliser sa célèbre exploration du Tibesti, au cours d'un mémorable voyage à travers l'Afrique.
Ainsi libre de ses mouvements, Rohlfs ne va pas se lancer dans un nouveau grand voyage dans les profondeurs du Sahara. Son but est Siwah, la mythique oasis de Jupiter-Ammon, dans le désert libyque. Il va donc, à partir de Tripoli, aller vers l'est en longeant la côte. Il atteint la Syrte, traverse la Cyrénaïque, puis s'enfonce dans le désert. Son grand regret est de passer près de Jarraboub, où se trouve la zaouïa-mère senoussiste, sans oser s'y rendre seul, son guide ayant refusé de l'introduire auprès de Sidi-el-Mahdi (fils du fondateur de la confrérie).
Puis, après son séjour à Siwah, il rejoint Alexandrie, fin mai 1869, d'où il embarque pour l'Europe. Si ce voyage n'est véritablement saharien que parce que le désert commence là où s'arrête la mer, le récit de ce voyage est certainement loin d'être dénué d'intérêt : il nous offre en particulier des portraits pittoresques et un tableau tout à fait intéressant de la Cyrénaïque et de Siwah à la fin du XIXe siècle.
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