Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Virginia Woolf, la hantise de l'écriture

Couverture du livre « Virginia Woolf, la hantise de l'écriture » de Anne-Marie Smith-Di Biaso aux éditions Indigo Cote Femmes
Résumé:

C'est dans cet espace de flottement entre deux langues où surgit l'image, et se dénouent les refoulements ordinaires du langage révélant les tracés mémoriels qui hantent l'écriture, qu'Anne-Marie Smith-Di Biasio, tel un « passeur », lit et interprète le texte de la langue-mère qu'elle partage... Voir plus

C'est dans cet espace de flottement entre deux langues où surgit l'image, et se dénouent les refoulements ordinaires du langage révélant les tracés mémoriels qui hantent l'écriture, qu'Anne-Marie Smith-Di Biasio, tel un « passeur », lit et interprète le texte de la langue-mère qu'elle partage avec Virginia Woolf ; et, comme dans le chuchotement d'une conversation ininterrompue et intemporelle avec Woolf, elle retraduit et re-questionne en les découpant et les déconstruisant avec sa palette à elle des extraits : Ondes, Au phare, La Chambre de Jacob, Une ébauche du passé. C'est ainsi que La hantise de l'écriture propose un retour aux origines sensorielles et obsédantes de l'imaginaire woolfien, un retour aux gestes, visages, voix recélés dans l'écriture, à sa mémoire de l'infantile. Ainsi s'agit-il dans cette attention portée sur les traits visibles et invisibles de l'écrit de lire et de traduire des tracés de la parole, du regard, du corps d'entendre et de faire entendre rythme, mouvement, sonorité, image. Comme celle de l'épitaphe, cette écriture est hantée par la qualité fragmentaire et énigmatique de l'inscription silencieuse renvoyant tel un miroir la parole de l'écriture woolfienne à ce qui la hante. Et pourtant, c'est d'un lien avec la vie qui ne peut pas se défaire que cette obsession troublante semblerait comme dans le rêve émaner. Car il y a un va et vient constant entre l'intériorité hallucinatoire de la parole woolfienne et son regard vers les tonalités changeantes du monde extérieur. L'image pense. Celles formées par cette rupture du réel qu'ouvre le deuil de l'être aimé sont aussi la figure d'un engagement intime et féminin dans les discontinuités de l'histoire du vingtième siècle. Virginia Woolf écrit l'oreille tendue ; elle ramasse les survivances d'une langue et d'une culture anglaise traversée par l'étrange dans un geste immémorial et moderniste qui fonde sa vision au présent et l'inscrit définitivement dans la modernité.

Donner votre avis

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.