"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Quentin Mouron est actuellement, juste après Joël Dicker, l'auteur de la Suisse francophone le plus connu et le plus estimé en France, en Belgique, au Canada (pays dont il a également la nationalité) en Allemagne, en Autriche, en Grande-Bretagne et aux USA. Si Quentin vend moins de livres que Dicker, il est considéré par beaucoup de critiques comme le meilleur auteur francophone de sa génération (avec Cécile Coulon), par la qualité de son style littéraire, la fulgurance de ses idées et l'originalité de ses écrits. La comparaison qui revient le plus souvent est qu'il est le digne héritier du grand écrivain américain, Raymond Carver. D'autres médias l'ont comparé également à Tchekhov et même un grand journal allemand a osé la comparaison avec Shakespeare (ce qui est bien entendu exagéré ? !). Pour rappel, les meilleures ventes de mon catalogue sont justement les 3 premiers ouvrages de Quentin Mouron qui se sont vendus en tout à 12'000 exemplaires. Soit 6'000 exemplaires du roman « Au point d'effusion des égouts » en 2011, 3000 exemplaires du roman,« Notre-Dame-de-la-Merci » en 2012 et 3000 exemplaires, en 2013, du roman « La Combustion humaine » qui a été fort apprécié par Bernard Pivot en personne quand il est venu participer à une émission culturelle de la Télévision Suisse. Quentin Mouron que j'ai découvert et lancé a aujourd'hui 28 ans et il a donc déjà publié 5 romans ! Ses deux derniers romans parus aux « Editions de La grande Ourse » se sont écoulés à plus de 5000 exemplaires chacun en France et son nouveau roman, Vesoul, le 7 janvier 2015 va donc être publié par mes soins pour la date du 3 octobre 2018 (pour éviter la rentrée littéraire). Voici un florilège des médias qui se sont intéressés de près aux livres de Quentin Mouron : Paris Match - Le Point - Marianne - Le Huffington Post - Metronews - France Inter -L'Express - Le Temps - Le Matin - La Radio Télévision Suisse (RTS) à de maintes reprises - Radio-Canada - RTBF - La Tribune de Genève - La Cause Littéraire - Viabooks - L'Express de Toronto - Librairie Mollat - Les chroniques de Mandor - 20 Minuten - Neue Zürcher Zeitung (le journal de référence de langue allemande) - Deutschlandradio - New york journal of books - Publishers weekly - The Bookbag, etc. Voici tous les médias qui se sont intéressés de près aux livres de Quentin Mouron (vous les retrouvez en cliquant sur le lien suivant : www.quentinmouron.com >>> puis en allant sur l'onglet Presse.
Début janvier. Un jeune cadre prend le narrateur en auto-stop. Ils roulent jusqu'à Vesoul, en Haute-Saône. Rapidement, les événements s'enchaînent: les deux hommes sympathisent, se découvrent une même envie d'adhérer au monde. Ils fréquentent tour à tour un salon du livre, un festival des sexualités, un congrès entrepreneurial. À la manière de Bouvard et de Pécuchet modernes, ils s'enthousiasment pour les discours et les pratiques les plus contradictoires. À leur insu, ils inventorient les ridicules de notre temps, ils cartographient l'époque. Ils se passionnent tantôt pour la littérature locale, tantôt pour le voguing - danse née dans l'underground new-yorkais des années 70 - tantôt pour la poésie sonore, tantôt pour les plats cuisinés à base de sorgho - qui a récemment remplacé le chia dans la catégorie des graines tendances. Les deux personnages sont nomades. Ils évoquent ces picaros du seizième siècle, avides de dévorer le monde, prêts à tout risquer pour un moment de plaisir.
Mais ces deux enthousiastes se heurtent à la réalité sinistre dessinée par tous ceux qui refusent le nomadisme, le picaresque, la légèreté. Les sédentaires - religieux, nationalistes, populistes - leur donnent la réplique. Trois jours durant, les affrontements s'enchaînent entre les deux camps. On s'injurie copieusement, on se tape dessus, on se lance des projectiles. On suit les personnages qui tour à tour se jettent dans la mêlée ou tentent de négocier leur survie. Les événements se succèdent jusqu'au vertige, jusqu'à l'hallucination. Comme le dit l'un des personnages, « le monde entier est à Vesoul et Vesoul est le monde entier. » Picaros contre sédentaires. On lit en filigrane la montée des populismes en Europe, l'explosion de la violence sociale, la détresse des populations marginalisées, le fanatisme religieux comme réponse absurde à l'absurdité du monde. Au fil des pages, on rit noir, on rit jaune. On finit par ne plus rire du tout. La comédie est abouchée à la tragédie. Le roman se termine le 7 janvier 2015, tandis que la rédaction de Charlie Hebdo est prise d'assaut par un commando de terroristes. Les écrans des smartphones retransmettent le drame en direct. Le fameux hashtag #jesuischarlie se popularise. Et si les attentats font de nombreux heureux - un sentiment de liesse est très nettement palpable sur certains réseaux sociaux - ils seront rapidement réduits aux marges, annihilé par la puissance des discours et des hommages. En d'autres termes : les sédentaires ont gagné une bataille, les picaros ont remporté la guerre. Vesoul, le 7 janvier 2015 est le livre de l'insignifiance, des discours creux, des vies pour rien et des morts gratuites. Avec ce sixième roman, Quentin Mouron se place dans les pas du Beckett de Molloy ou du Gombrowicz de La Pornographie voir du du Marcel Aymé de La Jument Verte, et signe une farce à l'arrière-goût de tragédie.
Les romans picaresques classiques nous contaient les aventures de vagabonds, de marginaux qui, poussés par la misère, cherchaient par tous les moyens à se faire une place au soleil. Pour cela ils devaient user de ruse et de débrouillardise et agir sans scrupules.
Le picaro d’aujourd’hui est bien différent. C’est un cadre dynamique, sûr de lui, avide d’expériences et de légèreté, qui a des avis sur tous les sujets même ceux dont il ignore tout.. Il roule le plus souvent en Audi.
C’est l’un de ces picaros modernes qui prend notre narrateur en stop. Il fuit une vie trop morne et les obligations administratives de son pays natal, la Suisse. Il veut courir le monde sans trop savoir ce qu’il cherche sinon la liberté.
Impressionné par le charisme de son chauffeur, il va bientôt le reconnaître comme son mentor et décider de le suivre dans ses aventures.
Saint-Preux, le maître picaro, est attendu à un congrès à Vesoul. Arrivés en avance, les deux compères sont bien décidés à profiter des animations du cru. Le moins que l’on puisse dire est qu’ils ont bien choisi le moment. En ce début janvier, à Vesoul, c’est l’effervescence.
Le programme des réjouissances commence par l’Hivernale des poètes. Un festival de poésie. Ils y apprennent que pour être politiquement correcte la poésie classique se doit d’être légèrement modifiée. Il ne faudrait stigmatiser personne.
« Nous traversâmes le « Tunnel des citations ». Sur des panneaux en bois aggloméré, on avait calligraphié des centaines d’extraits de poèmes, de romans ou d’essais. Ces vers mutilés de Reverdy frappèrent ma vue : « Le rêve est un houmous à la crème de soja / Lourd / Qui pend au plafond. »
« Comment ! Un houmous ? » m’exclamai-je. « C’est plus républicain » abonda Saint Preux, qui avait lu ceci dans un journal : plusieurs dizaines d’associations juives et musulmanes, rabibochées pour l’occasion, avaient fait valoir que l’identification du rêve à un jambon avait quelque chose de stigmatisant pour les minorités ne consommant pas de porc. Bien entendu, ils n’accusaient pas Reverdy d’être antisémite ou islamophobe, c’était seulement une maladresse de sa part qui se corrigerait aisément. »
Sortis de ce festival, les voilà confrontés à l’agitation des rues vésuliennes. Nos deux nomades vont se heurter à la masse des sédentaires en manifestation. Ils vont faire le coup de poing contre tous ces tristes sires qui refusent la légèreté, le picaresque. Tout ce que la ville compte de religieux, de populistes et de nationalistes.
Arrive le 7 janvier 2015 et les attentats parisiens contre Charlie Hebdo. Toute la France est en deuil, le peuple à sa grande majorité se rassemble. Tout le monde est Charlie. Même ceux qui ne supportaient pas l’humour corrosif de ce journal. Tous unis pour la liberté de la presse quelle qu’elle soit, contre le fanatisme religieux.
Les aventures rocambolesques et déjantées de nos deux picaros nous montrent les ridicules de notre époque. Elles soulignent l’insignifiance des discours creux amplifiés par internet et les chaînes d’information en continu. Ces vies déchirées par des combats d’un autre temps.
Que dire du style de Quentin Mouron ? Une découverte. Il y a du Rabelais dans cette plume-là. Vesoul, le 7 janvier 2015 est un roman plein de verve et de jubilation, porté par une langue précieuse et délicieusement surannée. D’aucuns pourront dire que Quentin Mouron en fait trop, qu’il cabotine. Certes... Mais un cabotinage aussi talentueux, on en redemande.
« Les bars étaient barricadés. Les commerçants tombaient leurs stores. Les rues bourdonnaient de militants politiques, de minorités humiliées et d’utopistes sanguinaires. La police, qui protégeait d’ordinaire les citoyens, s’était rassemblée, trois rues plus bas, pour protester contre quelque chose. Nous étions livrés à nous-mêmes. Saint-Preux sélectionna l’option « Dark Vador », et son Iphone libéra un ray de lumière rouge. « Te bile pas ! On va y arriver. » Son optimisme me fortifia. Je n’avais plus peur. J’étais prêt à combattre. »
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