Ils nous avaient tant promis. C'était aux premiers jours du printemps 2016, dans la liesse des commencements. Depuis la place de la République, allait s'épeler et s'égrener un vrai « changer la vie ». Une authentique refondation démocratique. Le mouvement d'un peuple en marche, tant attendu. La France connaîtrait enfin ses Indignados, son Occupy Wall Street, son Podemos...
En lieu et place de cette belle utopie, s'est fait jour, très vite, l'exact inverse : une prodigieuse régression vers le primitivisme, vers l'infra-politique, vers le culte de la personnalité entourant les petits chefs, malgré leurs dénégations hypocrites. En lieu et place de l'ouverture à l'inconnu, l'esprit de secte, la tentation de la violence et l'exclusion du visiteur honni, Alain Finkielkraut. En lieu et place du libre débat, un remugle d'obsessions qui flirtent avec le pire, dont l'antisionisme et la flétrissure des élites. Bref, un tableau clinique qui résume la dérive antirépublicaine d'une certaine ultragauche hexagonale.
Qu'est-il arrivé en quelques semaines aux progressistes ? Quel bilan tirer de Nuit debout ?
Un essai pour comprendre, par l'auteur du Socialisme des imbéciles.
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