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C'est l'histoire d'une rencontre. Celle de deux hommes, Pier Paolo Pasolini, poète, intellectuel et cinéaste, et Francesco Ferrari, jeune footballeur de génie, tous deux disparus trop tôt. Ils se croisent pour la première fois lors d'un match de football qui oppose les équipes de tournage de 1900, le film de Bernardo Bertolucci, et celle de Salo ou les 120 journées de Sodome. Leur dernière rencontre a lieu sur une plage d'Ostie le 2 novembre 1975, lorsque le réalisateur est assassiné. Mais Pasolini n'a-t-il pas été plutôt " suicidé " à sa propre demande ? Ce mystère est le point de départ d'une magistrale oeuvre chorale qui dresse le portrait d'un pays, l'Italie, et d'une époque, les années soixante-dix, au travers des événements qui les ont secouées : le terrorisme des années de plomb, les scandales politico-financiers, l'accident d'Ustica, le tremblement de terre en Irpinia, jusqu'à la victoire italienne lors de la coupe du monde en 1982. Une véritable leçon d'histoire imagée, servie par la virtuosité et la puissance de l'écriture d'Alberto Garlini.
Le roman est constitué de plusieurs fragments de différentes vies, différents parcours. Il n’y a aucun ordre ou logique dans cet enchaînement de fragments. C’est comme un puzzle dont les pièces sont mélangées et attrapées aléatoirement pour former une œuvre entière, complète et saisissante. Comme un puzzle, c’est uniquement à la fin et en prenant du recul qu’on peut en saisir l’entière beauté.
Cette histoire nous plonge dans l’Italie des années 60 jusqu’aux années 2000. L’Italie de la Cinecitta, l’Italie de Pasolini, de la passion, de la chair, l’Italie des combats politiques et de la mort pour ses idéaux. Mais avant de parler d’Italiens, elle parle avant tout d’Etre Humains avec des forces impressionnantes, des forces tel que l’honnêteté, la droiture, le talent, les convictions ; mais aussi avec des failles. Ce sont ces failles, davantage que ces forces qui nous font nous attacher à des personnages vulgaires, lâches, mais authentiques et magnifiquement humains.
Le football, au centre du récit, est le point de ralliement des différents personnages et de leurs parcours. Il est ici une religion. Là ou Dieu, inaccessible et immatériel, semble être tour à tour détesté ou adoré, le foot est le moteur, la raison de vivre. C’est à travers le foot que toutes les rencontres se font, qui vont impacter par la suite la vie des personnages. Et même le lecteur le plus sceptique vis-à-vis de ce sport (ce qui d’ailleurs était mon cas) ne peut que se sentir immerger dans cet univers grâce aux mots d’Alberto Garlini.
Au final, toutes les émotions sont présentes pour captiver le lecteur et l’attirer, petit à petit à travers ces destins emmêlés, ces chassés-croisés de rencontres et de passions sous le ciel italien.
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