"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
? Débordant de passion, d'héroïsme, de musique, de drames, un Docteur Jivago qui aurait pour toile de fond Tchernobyl.
The Bookseller Dans un minuscule appartement de Moscou, un petit prodige de neuf ans joue silencieusement du piano pour ne pas déranger les voisins.
Dans une usine de banlieue, sa tante travaille à la chaîne sur des pièces de voiture et tente de faire oublier son passé de dissidente.
Dans un hôpital non loin de là, un chirurgien s'étourdit dans le travail pour ne pas penser à son mariage brisé.
Dans la campagne biélorusse, un jeune garçon observe les premières lueurs de l'aube, une aube rouge, belle, étrange, inquiétante.
Nous sommes le 26 avril 1986. Dans la centrale de Tchernobyl, quelque chose vient de se passer.
Le monde ne sera plus jamais le même.
Prix Lire-L'Express du Premier roman étranger 2015.
J’ai été étonné de suivre Evgueny à l’ouverture de ce roman : jeune prodige du piano qui se fait martyriser par ses camarades de classe.
J’ai aimé suivre son évolution et sa vie dans le Moscou d’avant la chute du mur : le petit appartement que sa mère et lui partagent avec la tante Maria. Sa mère qui fait du repassage en plus pour gagner quelques kopecks supplémentaires.
J’ai eu plus de mal avec Maria, ancienne journaliste travaillant dans une usine, son ex-mari et elle étant séparés.
J’ai aimé suivre son ex-mari Grigori depuis son poste de chirurgien dans un hôpital moscovite jusqu’à son travail avec les habitants de Tchernobyl après l’explosion de la centrale.
J’ai aimé retrouver la bureaucratie socialiste pour laquelle aucun accident n’arrivera jamais ; l’incurie des hommes politiques et haut placés qui ne pensent qu’à ne pas faire de vague.
J’ai été étonné de lire que personne à Moscou n’était au courant de la catastrophe. Rien n’a changé dans ce pays.
Si j’ai adhéré au propos, je dois dire que l’histoire d’amour ne m’a pas emballé, et que certains remplissages m’ont paru inutiles (les descriptions d’opérations chirurgicales entre autre).
Mais j’ai lu avec regret certaines choses et êtres solides se disolvant dans l’air.
Quelques citations :
dans cet endroit où les idéologies, les systèmes politiques, la hiérarchie, les dogmes ne sont plus que des mots creux qui appartiennent à des dossiers relégués dans des bureaux poussiéreux. p.219
il y avait beaucoup de gens, pour la plupart des membres éminents du Parti, qui avaient besoin d’un lavage gastrique parce qu’ils avaient avalé trop de comprimés d’iode. p.381
L’image que je retiendrai :
Celle du jeune garçon de Pripyat à qui Grigori confit un chien blessé.
https://alexmotamots.fr/tout-ce-qui-est-solide-se-dissout-dans-lair-darragh-mckeon/
Un roman sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl que j'ai lu avec intérêt. Dommage que le roman ne soit pas exclusivement centré autour du drame mais aborde abondamment d'autres thèmes variés comme la musique, la censure communiste, la liberté d'expression… Des passages m'ont fait frémir ou même scandalisée. Ce roman m'a donné envie de découvrir d'autres livres sur Tchernobyl.
Style fluide agréable, et récit empreint d' événements historiques marquants (poids du communisme et de ses idéologies, catastrophe nucléaire de Tchernobyl, chute de l'URSS). Les personnages sont attachants : on les accompagne avec empathie quels que soient leurs âges, leurs apprentissages ou les obstacles qu'ils ont à franchir entre révolte et abnégation .... Bon premier roman !
Voilà un roman qui me tentait énormément, déjà car la couverture épurée est magnifique, mais surtout car le thème abordé m'intéresse beaucoup. Dans ce roman, on se retrouve plongé en plein coeur de l'URSS, en 1986, alors la catastrophe de Tchernobyl a ravagé le pays. Le contexte est donc terrible.
Le titre également : "Tout ce qui est solide se dissout dans l'air" est sublime et correspond tout à fait à l'ambiance et l'atmosphère qui ressort de ce roman.
Nous suivons 4 personnages principaux : Yevgueni, Grigori, Artyom et Maria. Le bémol de ce roman réside dans ces personnages auxquels je n'ai pas réussi à m'attacher. Malgré leurs histoires difficiles, ils ne m'ont pas véritablement touché. Je suis donc restée en surface du roman, et c'est dommage! C'est vraiment LE point négatif du roman, mais peut-être que d'autres se laisseront plus toucher par ces personnages.
"Tout ce qui est solide se dissout dans l'air" est un roman dur : Darragh Mckeon ne cherche pas à atténuer ou à enjoliver la réalité. Au cours de ma lecture, j'en ai appris beaucoup sur cette période de l'URSS et sur la catastrophe en elle-même, notamment la manière dont le gouvernement a essayé de gérer cette crise.
Quant au style d'écriture de l'auteur, il m'a énormément plu : sa plume saisissante et poétique offre un contraste marquant avec l'horreur de la situation qui est décrite. Je pense que je lirai d'autres livres de cet auteur avec grand plaisir.
Livres 5.00/5
L'inexorable décomposition de l'empire soviétique sur fond de désastre nucléaire.
Voici un roman qui m'a subjuguée de bout en bout !
En ce mois d'avril 1986, alors que l'explosion de Tchernobyl va pulvériser la vie de millions de personnes, le gouvernement soviétique s'applique à nier l'évidence et à tenter de faire croire au reste dû monde que tout est sous contrôle. Grigori, chirurgien intègre et généreux, est appelé à la rescousse pour parer aux urgences ; dans les environs, un jeune garçon voit son père réquisitionné pour « nettoyer » la zone … Pendant ce temps, on découvre incrédule, le quotidien de l'homo soviétiques à Moscou, avec Maria, l'ex-femme de Grigori, qui se bat pour pouvoir payer à son neveu, prodige de 9 ans, les leçons de piano que sa mère ne peut pas lui payer.
Darragh McKeon décrit avec brio les premiers frémissements d'un système à la veille de s'écrouler dans lequel les purs restent fidèles à leurs principes.
UN enthousiasmant premier roman !
Dans ce roman l’auteur nous conte la vie de plusieurs personnages et de leurs familles avant, pendant et après l’accident de Tchernobyl d’avril 1986 : des enfants, un chirurgien, la femme d’un « liquidateur ». Comment les autorités ont tardé pour faire évacuer villes et villages autour de la centrale. Comment elles ont sacrifié les hommes de ces villages en leur faisant enfouir les objets, les cadavres d’animaux, les plantes, les arbres et les terres de surface, tous contaminés. Comment elles ont sacrifié aussi les enfants et les femmes enceintes, les condamnant aux maladies, aux malformations, à une mort lente.
L’horreur est décrite doucement, par petites touches d’abord, comme pour nous habituer (on le sait « le diable est dans les détails ») : les tronçonneuses neuves qui arrêtent de fonctionner au bout de quelques heures, quelques jours de travail, les enfants qui portent tous la même petite cicatrice sur le cou, les animaux de compagnie qu’on fuit. Puis le récit devient plus précis avec la description des difformités des « bébés Tchernobyl » , celle de ces hommes qui meurent à petit feu et que personne ne veut soigner, celle de ces forets qui se transforment en paysages magnifiques, des paysages aux couleurs jusqu’ici jamais vues, synonymes de radioactivité et de danger .
Mais en toile de fond c’est une autre catastrophe que décrit l’auteur, celle liée à la faillite d’un système qui broie les vies et les esprits au nom de grands principes, tous bafoués dans les faits, et dont Tchernobyl n’est qu’un révélateur. Là aussi petit à petit on découvre la misère, le système D, le silence obligatoire, la promiscuité, l’alcoolisme, la violence, et la peur surtout, omniprésente malgré l’affaiblissement du régime communiste. Progressivement on perçoit comment sont détruits les personnes, les couples, les familles, les amitiés, et que seuls les plus solides, les plus unis ou bien les plus compromis, les plus lâches, réussissent à survivre.
Bref, ce livre qui veut raconter les choix et le parcours de quelques personnes courageuses raconte surtout et avant tout la fin d’une époque. Avec une question qui demeure, et à laquelle seule la lecture d’un essai documenté sur le sujet permettra peut-être de répondre : Tchernobyl était-il annonciateur de la fin d’un régime, ou bien est ce la faillite d’un régime qui a conduit entre autre à Tchernobyl ? A moins qu’il n’existe aucun lien entre les 2 et que seule la coïncide fasse que l’un (le plus grave accident nucléaire de l’Histoire) ait précédé l’autre (la fin du socialisme soviétique) de quelques années.
lu par No'
Palpitations de vie
Tchernobyl, 26 avril 1986 : le réacteur a explosé.
Grigori, brillant chirurgien, est envoyé en Ukraine pour soigner les irradiés. Il rencontrera un enfant qui a grandi autour de la centrale.
Grigori tente tout comme son ancienne femme, Maria, de sortir de l'emprise du régime soviétique. Comment les dirigeants ont-ils fait face à la catastrophe ?
Dans les forêts rouge sang, les premiers liquidateurs seront inévitablement les premières victimes. Les premières malformations apparaissent.
Darragh McKeon crée un premier roman très réussi avec une narration envoûtante
Un roman intéressant sur la catastrophe de Tchernobyl. Certains personnages, comme le jeune et talentueux Ivgueni, m'ont beaucoup touchée, et l'écriture porte le récit à merveille.
Ma critique complète est ici : http://viederomanthe.blogspot.fr/2015/11/tout-ce-qui-est-solide-se-dissout-dans.html
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Tout à fait d'accord avec vous,ce livre reste en mémoire,et alors qu'en ce moment on reparle beaucoup de Tchernobyl,et des précautions prises,ce roman rappelle l'horreur des premiers jours.La leçon est elle vraiment retenue?