"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le discours commun de notre époque nous enjoint de « faire rapidement notre deuil » : la souffrance et le manque éprouvés à la disparition d'un proche seraient des atteintes réparables portées provisoirement à l'intégrité de l'individu. Des techniques seraient disponibles pour guérir ces blessures de l'âme. Contre cette conception positiviste, cet essai analyse les marques laissées par le deuil dans l'écriture de quatre écrivains contemporains. Loin d'apparaître comme un accident secondaire, la confrontation avec le silence de l'être disparu exige de l'écrivain qu'il ré-examine la justification de son exercice de la parole. Epreuve, le deuil l'est donc à plusieurs titres : la mélancolie cesse de se nourrir de fantômes ou de désirs avortés pour découvrir la permanence du lien qui nous attache aux morts. Sans pathos ni grandiloquence, les poètes Claude Esteban et Michel Deguy et les essayistes Roland Barthes et Pierre Pachet nous offrent quatre parcours habités par l'insistance des absents, ces « témoins de l'inactuel » (Roland Barthes). Quatre imaginaires hantés par ce que Jacques Roubaud a si justement nommé quelque chose, noir. La prédominance de cette tonalité n'empêche nullement l'apparition d'autres nuances: humour, joie, colère, lucidité : celles-là même dont s'enrichit notre relation à la communauté.
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