Si certaines sont impressionnantes et effrayantes, d'autres sont drôles et rassurantes !
Poser un regard neuf sur les productions sérielles en plâtre et révéler à un large public la richesse de ces oeuvres souvent dédaignées, tels sont les enjeux du dossier thématique de ce numéro 51 de Technè, qui traite des modèles des plus grands maîtres de la Renaissance florentine: Donatello, Desiderio da Settignano, Antonio Rossellino et Della Robbia.
Après les numéros consacrés par la revue à la terre cuite émaillée (n° 20) et à la terre cuite polychromée (n° 36), le lecteur y trouvera d'abord matière à réfléchir sur la notion d'oeuvres sérielles, d'oeuvres plurielles, mais aussi sur la place du «stuc», parmi les matériaux à disposition des artistes du quattrocento. Matériau pauvre et bon marché seulement? Ou bien matériau de prédilection pour diffuser l'oeuvre des maîtres fidèlement restituée et par la même l'esprit de la Renaissance comme l'exigent les changements culturels et religieux de la société de l'époque?
Ce lecteur verra aussi que, pour paraphraser la phrase malicieuse de Falconet en 1681, «le plâtre est babillard qui ne cache aucun secret». Cette matière porte en elle, pour qui sait étudier ses minéraux, même les plus rares, ses compositions chimiques précises, ses microstructures, ses constituants organiques, une multitude d'informations sur les recettes mises en oeuvre, l'origine des matières premières, leur préparation. Autant d'indices qui suggèrent la localisation géographique de certains ateliers, voire leur «signature technique».
Ce numéro révèle surtout, grâce à des restaurations d'ampleur et à des analyses approfondies de la couleur, la richesse insoupçonnée d'une polychromie exceptionnelle qui individualise et magnifie ces reliefs et rejette définitivement l'hypothèse de productions de second ordre.
Les articles réunis témoignent des progrès réalisés dans les technologies mises en oeuvre pour l'étude de ces reliefs de dévotion que ce soit pour sonder la matière, y compris avec les techniques de pointe utilisées en biochimie, ou pour comparer plus finement à l'aide d'un scanner 3 D les différents exemplaires d'une même série, ou encore pour comprendre la mise en couleurs sans toucher l'oeuvre.
Ce dossier volontairement pluridisciplinaire et international est en grande partie alimenté par le programme ESPRIT (Etude des Stucs polychromés de la Renaissance Italienne) conduit par le musée du Louvre et le C2RMF et marque le début de recherches nouvelles. Les oeuvres décrites rejoignent petit à petit les cimaises des musées. Il faudra maintenant les regarder avec un oeil nouveau et averti!
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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