Nous passons comme des fantômes dans l'effritement des choses et à mesure que notre jeunesse s'éloigne et que la vieillesse se rapproche, les moindres instants sont comme autant de trésors sur le chemin qui nous mène au néant. Ce qui semblait insignifiant revêt alors une importance capitale : c'est l'encre noire s'écoulant sur la page blanche, l'insecte figé dans la goutte d'ambre, le sublime dans le sordide. Nous comprenons soudain que l'existence est une broderie sur un linge sale, une lueur dans l'infini, la clarté diffuse de la lampe au bord du gouffre. Nous bâtissons à travers l'expérience un mausolée pour nos souvenirs et quand la vie devient une évaporation, nous saisissons toute la beauté tragique de son paradoxe et ces tableaux tentent d'en exprimer l'essence.
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