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Lyrique et incisif, ce recueil se déplie comme une feuille perlée de rosée, touchée par la lumière. A travers la mélodie des images, se révèle la parole d'un poète.
S'il évoque la rose, il s'inquiète de son nom, questionne les tours que nous joue le langage à l'aune des manipulations.
Écoutons-le :
« Ô la rose d'un véritable amour, et la rose de son vocable ! Et comment relancer le dé bleu cher au poète pour tirer le chiffre du ciel au sept des Pléiades? Je dirai que la poésie creuse le réel pour nous rappeler que nous vivons à l'horizon d'un ciel, pour aérer les mots dans une respiration de l'esprit. J'ai revisité mon tarot d'images, mon parolier d'assonances, en y introduisant un jeu de roses et tant de pétales en ont volé que j'en ai gardé un sentier de pages. Certes, ce ne fut pas sans qu'en chemin des roses, resurgissent les épines qu'on nous promet pour rançon de la fleur sur la foi des lauriers d'un Sauveur, sans en passer par l'étranglement des sanglots. Je me divertis d'entendre aujourd'hui qu'il faut apprendre aux enfants à penser par eux-mêmes pour les prévenir contre les intégrismes. Ma mère avait une expression bien sentie pour qualifier une telle prétention à penser : un âne qui veut en faire à sa tête. Elle en avait une autre : comprendre de travers. Ses suppliques ne supportaient pas de réplique. Elle requit un psy pour me persuader de me laisser raisonner. Je fusse né musulman, puisque la foi descend d'une naissance, qu'on m'eût convaincu d'apostasie au risque de ma vie plutôt que de psychiatrie. Qu'un jeune veuille se différencier de son milieu, il sera retourné à sa banlieue. Il est bien temps de crier qu'on assassine la liberté ! Je fus Charlie. Les djihadistes n'ont pas tué l'hebdomadaire; ils l'ont sauvé d'une asphyxie économique par le traumatisme qu'ils ont causé. L'économie est une politique, le choix des démocraties de marché. Pour ainsi dire, elle transcende nos vies. Je garde pour sauvegarde la rose, poète d'entre les têtes pensantes. Je rends au monde ce qui appartient au monde. Galilée eût pu en dire autant : ce n'était pas en son nom que tournait la Terre. Sans doute y eut-il du poète, une tête en l'air, dans cette lunette au travers de laquelle il crut pouvoir examiner les cieux à l'envers de son temps. Conscient et responsable, le savant se dédit. La poésie désarme les larmes en se changeant les yeux. En chaque rose, se joue le jour de mémoire de poète. Et c'est une barque d'étoiles où se surprend une âme d'enfant à exister par-devers les grands de ce monde.
(Préface de Jean-Michel Aubevert)
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