Alice a quatorze ans quand elle est hospitalisée : un premier roman foudroyant
Signes des temps est une expérience d'autobiographie collective. C'est-à-dire que la plupart des éléments convoqués sont susceptibles d'appartenir à chacune ou chacun d'entre nous, dans un mouvement qui, selon Georges Perec, « partant de soi, va vers les autres », et inversement. L'écriture ici tient du montage au sens cinématographique. Ainsi le rapprochement, soit par contrastes, soit par de troublantes affinités, de citations, d'expressions du quotidien, de moments d'intime sensualité, de souvenirs ou de références à des circonstances historiques, a pour effet d'éveiller un sentiment d'insolite familiarité.
Ces brefs chapitres, qui sont autant de poèmes en prose, disent l'urgence du souvenir afin de conjurer l'apparente normalité du temps qui passe. S'y déploient en motifs obsessionnels la stupeur d'être au monde, la mort, l'amour, la toute-puissance du désir, la joie et le désarroi. Il en résulte un chant au rythme à la fois souple et irrégulier qui, tout en exprimant l'impermanence des êtres, s'efforce au bout du compte de rendre justice à l'intensité des événements et de célébrer la grâce de vivre.
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