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" ce qui ne peut se prononcer de bouche vivante // la mesure à accomplir en deçà du disant " Composé de deux livres, (le premier, Savoir d'écartement, étant d'une écriture plus ancienne que le second, Nu de tête-être) l'ensemble formé par ces deux parties a cependant sa cohérence. Cohérence d'écriture et de ton, cohérence de composition aussi (puisque ces deux livres, n'en formant ici qu'un seul, sont à considérer comme ayant leur propre structure interne, sans être seulement des " recueils " regroupant des poèmes disparates, et qu'en outre, ainsi placés l'un à la suite de l'autre, ils dénotent une progression dans l'écriture de l'auteur), cohérence thématique enfin, puisque la poésie de Rodrigue Marques de Souza est tout entière tendue vers la double interrogation du corps et du sens comme intimement soudée à la voix et au poème. Une charnellité très présente donc, au fil de poèmes qui, avec violence parfois, avec une rage mordante, scrutent le corps dans ses variations et ses errances, ses blessures et ses inconnus, ses vertiges et ses plaisirs fatigués, ses bassesses, ses essoufflements et ses respirations. Un corps qu'il faut ici tenter de circonscrire, à la fois dans sa réalité crue de composé organique (cette " distance admise pour le pur ") et dans ce " moment blanc de langue " qu'il représente. Comment dire cette dualité, cette " tonitruante cognée / racle d'âme ", avec tout ce que cela comporte de difficultés d'évocation, de figures à décanter, de quête d'images s'incrustant dans le mouvement de la pensée ou de parts d'abstraction qui viennent s'inscrire, tel un sur-langage, seul capable parfois d'atteindre son objet, voilà le noeud d'écriture qui travaille la poésie de Rodrigue Marques de Souza.
Dans une proximité avec certaines poétiques (on pourra songer à des échos de poètes tels que, par exemple, Bernard Noël, Jean-Louis Giovannoni ou Patrick Wateau), Rodrigue Marques de Souza fait montre d'une profonde recherche d'une voix poétique propre, alliant abstraction et charnellité, vers scandé et vers plus souple, ruptures et rejets, quête de vocables inusités là où " le verbe accompagne les restes ".
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