"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Premier roman de Djuna Barnes, Ryder est une chronique grivoise simili élisabéthaine d'une famille très semblable à la sienne. Lorsqu'il paraît en 1928, il fait scandale et il est le bestseller du New York Times. Dans la Saturday Review il est salué comme «le livre le plus étonnant jamais écrit par une femme. » Il peut être considéré, dans la littérature moderne, comme l'une des premières et meilleures dénonciations de la répression patriarcale. La prose de Ryder est débordante, savante et populaire, excessive et jouissive, aiguisée pour se moquer du père, le polygame Wendell Ryder. Satire de la masculinité et de la domesticité, dans un panaché de styles et de formes, la parabole, le poème, le conte sont finement cousus ensemble, dans cette prose résonnent en écho les nombreuses lectures de Djuna Barnes, Chaucer, Shakespeare, la Bible, Madame de Sévigné, et l'Anatomie de la mélancolie de Robert Burton. Illustré par l'auteur elle-même, les 11 dessins sont reproduits ainsi que l'avantpropos de la première édition censurée lorsque des coupures dans le texte et la suppression de deux illustrations furent imposées. Cette édition reprend la traduction de Jean-Pierre Richard (publiée chez Bourgois en 1982) car c'est un exploit d'invention, mais nous ajoutons l'avant-propos de l'édition de 1928 ainsi qu'une note présentant la réception de ce livre à son époque et lors de sa parution en français, pour rendre sa juste valeur à
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