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" quand j'essaie de résumer mes soixante-quinze années, je dois reconnaître que dans leur immense majorité ce sont des instants de bonheur ", écrit tony hillerman dans ce récit autobiographique, plein de pudeur et d'élégance.
Il y souligne l'importance de l'éducation reçue de ses parents, l'apprentissage du respect, du don de soi, et nous permet de mieux comprendre comment on peut adhérer aux valeurs religieuses et spirituelles d'une autre culture, celle des navajos, tout en demeurant fidèle à la sienne. en un peu plus d'une vingtaine de livres, le créateur du célèbre tandem leaphorn-chee s'est imposé comme un auteur phare de " l'ethno-polar ".
A la fin des années 1900, un peu moins de dix ans avant sa mort, Tony Hillerman, célèbre auteur de romans policiers ethnologiques, éprouva le besoin de se raconter. Ainsi est né "Rares furent les déceptions". Hillerman y décrit son enfance, dans une ferme pauvre de l'Oklahoma, puis son adolescence, des périodes dont il conservera de saines valeurs. Puis il s'attarde sur sa guerre, dans l'infanterie américaine participant à la libération de l'est de la France en 1944. Enfin il parcourt sa vie d'adulte : étudiant en journalisme, puis journaliste ; enseignant universitaire bien décidé à devenir auteur de roman. Il nous livre au passage quelques clés de son travail d'écriture. Et surtout, il n'oublie pas sa famille : Marie, son épouse et soutien indéfectible, Anne, sa file de sang, Janet, Tony, Monica, Steve et Dan, ses 5 enfants adoptés.
J'ai envie de retenir quelques mots de cette autobiographie :
- Optimisme : il ne l'a pas écrit, mais Hillerman a du faire sienne la devise "Dans la vie, il n'y a pas de problème, il n'y a que des solutions".
- Empathie : on en sent beaucoup chez Hillerman, pour la famille (frère et soeur, épouse, enfants), les amis, les camarades de guerre, les collègues...
- Courage : Hillerman n'en a pas manqué pendant la guerre, même s'il en parle avec un peu de dérision. Il lui en faudra également pour décider d'abandonner son métier de journaliste afin d'assouvir sa passion pour l'écriture, alors qu'il a en charge 6 enfants.
- Chance : celle d'être revenu de la guerre pas trop amoché, un peu quand même, physiquement et psychologiquement. Celle également d'avoir rencontré Marie.
- Simplicité : Hillerman nous raconte une vie somme toute assez extraordinaire avec une grande simplicité, presque comme si cela était très naturel.
Tony Hillerman a écrit cette autobiographie avec ses talents de conteurs. L'exercice, souvent un peu pesant, devient ici aussi léger qu'un roman, et se lit avec la même envie. Bravo maître !
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