"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je commence une correspondance avec des détenus. Je me dis que dans une prison, chacun est seul : la prison ne fait pas groupe. L'expérience de la prison n'est pas universelle. L'homme n'existe que collectivement, socialement. Cette privation de liberté, elle ne se partage pas, elle est indescriptible : c'est ce que tous me disent au fil des lettres. Quand je leur écris que je comprends, ils me corrigent : non, tu ne peux pas comprendre. La prison coupe les liens qui reliaient un individu aux autres et au monde. Un homme est amputé du monde et le monde est amputé d'un homme. Et couper ces liens, c'est couper ses pensées.
F. C.
Le Rouge éternel des coquelicots met en scène le témoignage d'une femme d'origine chaouie (Algérie) dont les parents sont arrivés à Marseille dans les années cinquante, au début de la construction des quartiers Nord. Elle tire de son expérience un récit universel. Au-delà de sa vie, elle incarne le destin de sa famille, de sa tribu, de son quartier et de Marseille. Un monologue porté par la comédienne Catherine Germain, accompagnée d'une communauté d'habitants, un choeur qui bat au rythme du récit.
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