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Patronyme

Couverture du livre « Patronyme » de Vanessa Springora aux éditions Grasset
  • Date de parution :
  • Editeur : Grasset
  • EAN : 9782246840350
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Attendue sur le plateau de La Grande Librairie pour parler de son livre, Le Consentement, l'autrice est appelée par la police pour venir reconnaître le corps sans vie de son père, qu'elle n'a pas revu depuis dix ans. Dans l'appartement de banlieue parisienne où il vivait, et qui fut jadis celui... Voir plus

Attendue sur le plateau de La Grande Librairie pour parler de son livre, Le Consentement, l'autrice est appelée par la police pour venir reconnaître le corps sans vie de son père, qu'elle n'a pas revu depuis dix ans. Dans l'appartement de banlieue parisienne où il vivait, et qui fut jadis celui de ses grands-parents, elle est confrontée à la matérialisation de la folie de cet homme toxique, mythomane et misanthrope, devenu pour elle un étranger. Tandis qu'elle s'interroge, tout en vidant les lieux, sur sa personnalité énigmatique, elle tombe avec effroi sur deux photos de jeunesse de son grand-père paternel, portant les insignes nazis. La version familiale d'un citoyen tchèque enrôlé de force dans l'armée allemande après l'invasion de son pays par le Reich, puis déserteur caché en France par celle qui allait devenir sa femme, et travaillant pour les Américains à la Libération avant de devenir « réfugié privilégié » en tant que dissident du régime communiste, serait-elle mensongère ?

C'est le début d'une traque obsessionnelle pour comprendre qui était ce grand-père dont elle porte le nom d'emprunt, quelle était sa véritable identité, et de quelle manière il a pu, ou non, « consentir », voire collaborer activement, à la barbarie. Au fil de recherches qui s'étendront sur deux années, s'appuyant sur les documents familiaux et les archives tchèques, allemandes et françaises, elle part en quête de témoins, qu'elle retrouvera en Moravie, pour recomposer le puzzle d'un itinéraire plausible, auquel il manquera toujours des pièces. Comment en serait-il autrement dans une Tchécoslovaquie qui a changé cinq fois de frontières, de nationalité, de régime, prise en tenaille entre les deux totalitarismes du XXème siècle ? À travers le parcours accidenté d'un jeune homme pris dans la tourmente de l'Histoire, c'est toute la tragédie du XXème siècle qui ressurgit, au moment où la guerre qui fait rage sur notre continent ravive à la fois la mémoire du passé et la crainte d'un avenir de sauvagerie.

Dans ce texte kaléidoscopique, alternant fiction et analyse, récit de voyage, légendes familiales, versions alternatives et compagnonnage avec Kafka, Gombrowicz, Zweig et Kundera, Vanessa Springora questionne le roman de ses origines, les péripéties de son nom de famille et la mythologie des figures masculines de son enfance, dans une tentative d'élucidation de leurs destins contrariés. Éclairant l'existence de son père, et la sienne, à l'aune de ses découvertes, elle livre une réflexion sur le caractère implacable de la généalogie et la puissance dévastatrice du non-dit.

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Avis (6)

  • Le Consentement a été une révélation pour moi, et je suis ravie d’avoir découvert Patronyme.
    Dès l’incipit, nous comprenons la portée de ce texte :
    « Il m’est plus facile de te le dire, maintenant que tu es mort : tu as toujours été pour moi un personnage intrigant. Toute ta vie, tu as tenté...
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    Le Consentement a été une révélation pour moi, et je suis ravie d’avoir découvert Patronyme.
    Dès l’incipit, nous comprenons la portée de ce texte :
    « Il m’est plus facile de te le dire, maintenant que tu es mort : tu as toujours été pour moi un personnage intrigant. Toute ta vie, tu as tenté d’être quelqu’un, tu t’es inventé de multiples personnalités, une aura et une légende aussi fictives que l’était l’histoire de notre nom de famille. Tu es mort seul sur ton vieux canapé élimé, et tu ne m’as laissé qu’un mystère, ce champ de ruines qu’a été ta vie. »
    Il s’agit d’une plongée dans les méandres de l’Histoire et des origines, d’un texte kaléidoscopique. En effet, Vanessa Springora nous entraîne dans une quête/enquête intime et vertigineuse, à la croisée des chemins entre généalogie, histoire et identité.
    « Joseph K., le héros du Procès de Kafka, l’a compris avant tout le monde : l’enfer, c’est l’administration. »
    Le récit s’ouvre sur la mort de son père, cet homme qu’elle n’a jamais vraiment connu et dont elle doit vider l’appartement, devenu une caverne aux secrets. Mais ce qui commence comme une tâche administrative se transforme rapidement en enquête haletante lorsque l’autrice tombe sur des photos troublantes de son grand-père paternel, vêtu d’un uniforme nazi. Ce déclencheur ouvre la porte à une recherche personnelle et universelle. Vanessa Springora retrace avec minutie l’histoire d’un grand-père mystérieux, confrontant archives, témoignages et souvenirs familiaux pour démêler vérité et mensonge. La Tchécoslovaquie déchirée, l’absurdité des totalitarismes… autant de tragédies du XXe siècle que l’autrice, en digne héritière des réflexions de Kafka et de Kundera, revisite avec acuité et émotion.
    « Si je n’ai pas réussi à combler toutes les lacunes de la vie de mon grand-père, je sais ce que ce voyage m’a appris. Cette ombre que je sentais toujours me précéder, c’est celle de la violence des hommes qui n’en finit jamais de ruiner des vies, de tout saccager, et qui revient inexorablement frapper à nos portes.
    Cette enquête n’a pas effacé mes peurs. Croyant me pencher sur le passé, je n’y ai trouvé que les échos d’aujourd’hui. En remontant le cours du temps, c’est le présent qui m’a rattrapée, ce champ de ruines que nous laissons à nos enfants, un monde qui s’achève dans l’impasse et les convulsions. Les spectres de l’histoire continuent de façonner le présent. L’histoire “avec une grande hache”, comme l’écrit Perec. »
    Mais Patronyme n’est pas qu’un récit historique. Il nous interroge sur la transmission familiale, ces fils invisibles qui relient les générations et parfois nous enserrent. L’autrice nous livre une méditation sur le poids du passé et la difficulté d’échapper à l’ombre de ses ancêtres.
    « Certains pans de leur vie resteront à jamais imbriqués. Chacun individu, qui le veuille ou non, est le dépositaire d’une histoire qui ne lui appartient pas, et dont il ne connaîtra jamais que les contours, une histoire estompée par le temps, remodelée par l’obscur fonctionnement de la mémoire, par les récits qu’on a bien voulu lui en faire. »
    Patronyme fascine par la richesse de ses références et l’intelligence de son propos, et touche par sa profonde humanité. Ce qui aurait pu rester un récit purement personnel est en fin de compte une réflexion collective sur l’héritage, le silence et les blessures transmises à travers les générations.
    Un texte bouleversant, à la croisée des genres, à lire pour sa capacité à interroger notre rapport à l’Histoire et à nous-mêmes.
    #Patronyme #NetGalleyFrance

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  • Le père de V Springora est décédé 6 jours après la sortie réquisitoire de son roman « Le consentement ». Est ce un léger sentiment de remords, mais au moins le sujet de son second roman était trouvé.
    Le besoin fugitif de connaître l’origine de son patronyme et donc au-delà, son père et son...
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    Le père de V Springora est décédé 6 jours après la sortie réquisitoire de son roman « Le consentement ». Est ce un léger sentiment de remords, mais au moins le sujet de son second roman était trouvé.
    Le besoin fugitif de connaître l’origine de son patronyme et donc au-delà, son père et son grand-père est devenu au fil du temps une quête frénétique en Europe de l’Est en particulier. Si frénétique , si détaillée que l’ennui s’est installé dans ma lecture, j’avoue avoir lu pas mal de pages en diagonale.
    En fait , des photos avec des brassards redoutés montraient son grand-père .
    Le roman se termine sur une petite partie de moraline propre à rassurer les lecteurs.

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  • On commence par le décès d’un père absent et mythomane pour aboutir à un grand-père au passé si mystérieux, par suite de la trouvaille d’une photo de lui avec un sigle SS sur sa tenue.
    Commence alors des recherches et des découvertes dans cette famille taiseuse, qu’elles soient en France,...
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    On commence par le décès d’un père absent et mythomane pour aboutir à un grand-père au passé si mystérieux, par suite de la trouvaille d’une photo de lui avec un sigle SS sur sa tenue.
    Commence alors des recherches et des découvertes dans cette famille taiseuse, qu’elles soient en France, Tchéquie ou Allemagne.
    On suit bien volontiers son autrice.
    C’est vif, prenant, intéressant, on ne s’ennuie jamais et cerise sur le gâteau c’est très bien écrit.
    #Patronyme fut vraiment une lecture passionnante et j’en remercie vivement #NetGalleyFrance.

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  • Vanessa Springora est de retour pour cette rentrée littéraire d'hiver 2025. Après "Consentement", récit autobiographique où l'auteure révélait sa liaison, alors qu'elle était une adolescente de 14 ans, avec l'écrivain Gabriel Matzneff, âgé de 50 ans.
    Après la mort de son père Patrick, ...
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    Vanessa Springora est de retour pour cette rentrée littéraire d'hiver 2025. Après "Consentement", récit autobiographique où l'auteure révélait sa liaison, alors qu'elle était une adolescente de 14 ans, avec l'écrivain Gabriel Matzneff, âgé de 50 ans.
    Après la mort de son père Patrick, Vanessa Springora découvre des documents et photo notamment de grand-père, Joseph, portant des insignes nazis sur une tenue d'escrime. Déserteur tchèque, a-t-il été enrôlé de force dans l'armée allemande, comme le raconte la légende familiale ?
    Ce récit intime sur les traces de sa famille, République tchèque, Allemagne et France. Un nom forge une identité, l'écrivaine le démontre avec force, courage et émotion dans une vérité parfois éprouvante. Secret de famille pesant, histoire vrai, témoignage, identification d'un père absent depuis dix ans.
    La plume est fluide, une histoire universelle, une quête familial fascinante, des questionnements et de l'émotions.

    "Si je n’ai pas réussi à combler toutes les lacunes de la vie de mon grand-père, je sais ce que ce voyage m’a appris. Cette ombre que je sentais toujours me précéder, c’est celle de la violence des hommes qui n’en finit jamais de ruiner des vies, de tout saccager, et qui revient inexorablement frapper à nos portes."

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  • Son premier roman, Le consentement, avait fait grand bruit. Vanessa Springora, L’éditrice devenait autrice. Elle m’avait épatée avec son style vif et son analyse pertinente, tout en laissant une grande place à ses émotions.
    Elle revient en cette rentré d’hiver avec un nouveau roman, Patronyme....
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    Son premier roman, Le consentement, avait fait grand bruit. Vanessa Springora, L’éditrice devenait autrice. Elle m’avait épatée avec son style vif et son analyse pertinente, tout en laissant une grande place à ses émotions.
    Elle revient en cette rentré d’hiver avec un nouveau roman, Patronyme.
    On apprend que Vanessa ne voyait son père que de manière épisodique, avec de grandes périodes de plusieurs années entre chaque rencontre. Elle nous parle de cet homme toxique, et mythomane dont elle a appris la mort, alors qu’elle est en pleine promotion de son premier roman.
    Il vivait chez sa mère, seul. Vanessa va découvrir, en triant ses affaires, deux photos d’un homme en tenue d’escrimeur, avec un brassard nazi : son grand-père.
    Ce roman est une enquête sur ces deux hommes, au passé trouble, aux origines dissimulées, une enquête sur son nom qui est une transformation d’un autre. Entre Allemagne, Tchéquie, Slovaquie et Normandie, les traces se perdent, s’opacifient. Les souvenirs refont surface, petit à petit.
    Ce roman n’est pas sans rappeler d’autres textes comme Un enfant de salaud de Sorj Chalandon et La carte postale d’Anne Berest. Des portraits sous forme de puzzles, qui prennent vie sous la plume des auteurs.
    J’ai aimé retrouver cette écriture si intime, cette analyse juste et pleine de pudeur.
    Un grand roman de cette rentrée, un style doux et honnête ; une page d’Histoire dans la vie d’une femme à la recherche de ses racines.

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  • Second roman, après Le Consentement qui restera comme un livre qui a changé notre regard, avec Patronyme, Vanessa Springora avait un énorme défi à relever.

    Dès les premières lignes, l’émotion sidère ! Difficile de continuer à lire sans poser quelques minutes pour respirer, reprendre contact...
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    Second roman, après Le Consentement qui restera comme un livre qui a changé notre regard, avec Patronyme, Vanessa Springora avait un énorme défi à relever.

    Dès les premières lignes, l’émotion sidère ! Difficile de continuer à lire sans poser quelques minutes pour respirer, reprendre contact avec sa vie, s’extraire d’un récit qu’on pressent si douloureux et si longtemps enfoui.

    Avec l’écriture, Vanessa Springora ne fait pas semblant. Elle s’y plonge, à corps perdu, comme une possible thérapie. Pourtant le traitement a eu lieu avant et c’est le chemin qu’elle refait et qu’elle livre en confidence. Autour de son nom, qu’elle a eu l’habitude de rendre slave, l’écrivaine du Consentement reprend la relation avec son père.

    Homme instable ayant déserté son éducation très tôt, même s’il n’a jamais vraiment disparu de son entourage, il reste cet homme qui meurt le jour où elle devait être reçue dans la première émission littéraire de télévision lors de la parution de son premier roman.

    Affabulateur et même mythomane, érotomane, porteur du syndrome de Diogène, hypermnésique, c’est le constat que livre l’écrivaine sur son père. Vanessa Springora part sur ses traces et découvre des histoires secrètes, celle de son grand-père et la vraie sexualité de son père.

    À chaque fois, les liens avec la littérature sont forts et revendiqués. Les écrivains n’usent-ils par souvent de nom d’emprunt ? En remontant l’histoire de sa famille paternelle, Vanessa Springora démêle les fils d’une filiation perturbée qui a donné naissance à la psychose de son père, mais aussi rappelle le cheminement d’écrivains renommés sur leur propre filiation.

    En même temps, l’écrivaine éditrice met en scène l’histoire oubliée de la seconde guerre mondiale du côté de l’Europe de l’est avec notamment la Shoah par balles, les Sudettes et le sort de la Tchécoslovaquie.

    À partir d’une enquête généalogique, de rencontres et de reconstitution littéraire, Vanessa Springora livre un passionnant récit émouvant et historique, même s’il existe certaines longueurs. « Cette enquête n’a pas effacé mes peurs. Croyant me pencher sur le passé, je n’y ai trouvé que les échos d’aujourd’hui. En remontant le cours du temps, c’est le présent qui m’a rattrapée, ce champ de ruines que nous laissons à nos enfants, un monde qui s’achève dans l’impasse et les convulsions. Les spectres de l’histoire continuent de façonner le présent. L’histoire « avec une grande hache », comme l’écrit Perec. «

    Amateur de roman poignant d’Histoire et de généalogie, ce récit est pour vous !

    Chronique illustrée ici https://vagabondageautourdesoi.com/2025/01/02/vanessa-springora-patronyme/

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